jeudi 19 décembre 2013

Une entreprise algéro-française pour la construction navale

Une entreprise algéro-française pour la construction navale
par Moncef Wafi
Le constructeur de navires breton Piriou a annoncé hier la signature d'un partenariat public-privé avec le chantier naval d'Etat algérien Ecorep, dans le but de créer une coentreprise en Algérie, dénommée « Ecorep-Piriou ». Cette nouvelle société obéit aux lois algériennes puisque Piriou détiendra 49% de ses capitaux contre 51% pour Ecorep. Elle aura pour vocation de construire et réparer des navires de pêche et de servitude sur le site de Bouharoun situé à 40 kilomètres à l'ouest d'Alger. Ecorep est une entreprise publique de construction et réparation des embarcations de pêche à laquelle a été confiée la construction de bateaux professionnels en 2003 à travers quatre filiales de construction et réparation navales implantées sur trois pôles côtiers dont le site de Bouharoun, créé en 1982 et qui réalise des embarcations en bois de types sardiniers de 13 m à 22 m et des chalutiers de 16 m à 22 m.

Sa capacité de production est de 10 bateaux par an et d'environ 200 embarcations pour tous types de réparation.

Pour Pascal Piriou, le PDG du groupe éponyme, cette coentreprise devra permettre d'accéder au marché algérien de la pêche, inaccessible depuis la France. « Il permettra de créer de l'emploi et du savoir-faire en Algérie », expliquera-t-il dans un communiqué rendu public.

Le côté ingénierie et design de navires spécifiquement conçus pour le marché algérien sera soutenu par le site historique de Concarneau en France où sont basés les chantiers navals Piriou qui emploient mille personnes dont 300 en France. La relation commerciale de Piriou avec l'Algérie remonte à 1983, avec la construction d'un premier navire. En juin 2012, « El-Djedid 2 », livré fin mai pour le port d'Alger pour clore le contrat avec Piriou.

En 2010, les chantiers Piriou avaient remporté un appel d'offres international lancé par le Groupement d'Intérêt Commun des Entreprises Portuaires (GICEP) pour la construction de quatre remorqueurs d'exploitation portuaire. Trois ans plus tard, l'El-Djedid 2, le dernier des quatre remorqueurs en question, est livré, fin mai, pour être exploité par l'établissement portuaire d'Arzew, où il rejoindra El-Djedid 1, livré en octobre 2011, en même temps que l'Oued El-Kebir, destiné à Skikda. Quant à El-Haoues, mis en service en avril 2012, il travaille désormais dans le port d'Alger.

Le chantier naval français Piriou qui a assuré, pour le compte du GICEP, un volet de formation des équipages et de conduite des bateaux espère pouvoir se développer sur le marché algérien. Son patron, Pascal Piriou, avait expliqué que cette commande pourrait ouvrir la voie à d'autres contrats. Présent depuis plus de 30 ans en Algérie, le chantier naval compte renforcer sa présence sur le marché algérien, l'un des plus fournis au monde. En 2009, Piriou naval services, la branche réparation du groupe Piriou, avait remporté cinq appels d'offres internationaux, lancés par la société Sogeports, et concernant les arrêts techniques de cinq remorqueurs de 30 mètres, opérant dans les ports d'Alger, avec le « Mustapha Ben Boulaïd 2 », et le « Righa 2 » et « Choulou » pour le port de Skikda, ainsi que les « Tassina 3 et 4 » au port d'Arzew. 

lundi 16 décembre 2013

REFORME HOSPITALIERE : ET LES PATIENTS ! par Ghania Oukazi

REFORME HOSPITALIERE : ET LES PATIENTS !
par Ghania Oukazi
Entre les rats qui défilent dans la rue Larbi Ben M’hidi de la capitale, les lavabos bouchés dans les hôpitaux, l’insolence de certains personnels médicaux, les patients se demandent dans quel chapitre de la réforme hospitalière ont-ils été placés pour mériter autant d’indifférence.

Il était 7h quand les malades devant être opérées se sont présentées au service d’un hôpital de la banlieue d’Alger. Il n’est pas utile d’en dévoiler le nom tant les hôpitaux algériens se ressemblent pratiquement tous dans la prise en charge des malades. Ils le font avec les mêmes moyens, les mêmes réflexes et la même mentalité.

 Les patients devaient se présenter au service des admissions pour se faire établir «un billet d’entrée», procédure somme toute classique et banale. Seulement, il fallait attendre 8h pour que le personnel chargé de les recevoir reprenne son service. Une fois revenues au service, elles sont orientées par un homme gras de par le ventre proéminant qu’il avait et semblait supporter parce qu’il haletait presque quand il parlait. Ce qui ne l’empêchait pas de hausser le ton en s’adressant aux malades. Il ne parlait pas, il brayait. Il donnait des ordres à qui se présentait dans le service. Il paraissait être « l’homme de main» du chef de service, c’est-à-dire le professeur. C’est tout le caractère de quelqu’un qui a passé de longues années dans une caserne aux ordres de supérieurs qu’il enviait ou qu’il jalousait certainement. Sur «ordre» de la barbouze, on est toutes dirigées vers une salle où étaient hospitalisées des femmes de tout âge. Ce n’était donc pas une salle d’attente. Il fallait alors soit attendre debout, soit demander gentiment aux patientes de pousser un peu leurs pieds pour qu’on puisse s’asseoir sur un bout de lit en attendant «d’être appelée». Les heures défilaient lentement. Le nombre de malades à opérer était ce jour-là important. Certaines interventions nécessitaient beaucoup de temps même si le doigté du professeur chirurgien est manifestement exemplaire, de renommée nationale et internationale. Dans «la salle d’attente», les hospitalisées prenaient leur petit déjeuner. Les malades qui étaient appelées au fur et à mesure pour être amenées au bloc opératoire, devaient se dévêtir devant elles pour porter la chemise stérilisée.

LA BLOUSE ETAIT BLANCHE MAIS NE L’EST PLUS

Avec porte et fenêtre fermées, l’air de la salle était suffocant. Faire les cent pas dans le couloir était la seule manière de respirer un air plus ou moins sain. «Vous êtes garde-malade ?», nous demande une infirmière étonnée de nous voir déambuler dans le couloir. «Non, malade», lui avions-nous répondu. «Mais vous devez rester à l’intérieur», rétorque-t-elle. «J’étouffe, j’ai besoin de respirer», lui dit-on. Silence. On est enfin appelée par un bonhomme vêtu d’une blouse qui a été blanche mais ne l’est plus. Il ramène un chariot dont on pouvait à peine deviner que la couverture était un tissu de couleur verte. Toute la surface était tachée de sang. Il était pourri de saleté. «Vous n’auriez pas un espace vide où je pourrais enlever mes vêtements, je suis gênée de le faire devant tout le monde qui est dans la salle», avions-nous demandé. « On n’en a pas mais je vous ouvre ce bureau, faites vite», nous dit une des infirmières. «Vous n’auriez pas un drap s’il vous plaît, j’ai un haut-le-cœur de voir tout ce sang sur le chariot», lui dit-on. «J’ai un seul drap jetable, je vous le mets», répond-elle gentiment. «Vous allez attendre peut-être une heure ou plus devant le bloc parce que c’est plein», nous dit le bonhomme qui conduit le chariot. Peu importe… «On vous a ramenée ?», interroge le professeur qui était sorti du bloc pour reprendre son souffle. « Je suis en train d’opérer un cas difficile, vous attendez un moment puis je vous fais passer», dit-il quelque peu gêné. «Vous voyez dans quelles conditions on travaille ?», interroge-t-il dépité en regardant le plafond lézardé et les murs sales.

«VOUS N’AVEZ QU’A PRENDRE MA PLACE !»

Une fois passée sur le billard, nous sommes amenées vers la salle de réanimation où une pancarte accrochée sur la porte interdisait «aux civils» d’y pénétrer. Ne peuvent donc entrer que les personnes qui portent des blouses stérilisées. Il ne s’agissait que d’un écriteau. Le va-et-vient des proches des opérées était incessant. Un infirmier vient contrôler la pose du sérum. «Vous serez gentil de me laisser mon dossier sous la main, s’il vous plaît, le professeur m’a permis d’en retirer un document, j’en ai besoin», lui avions-nous fait savoir. Du coup, il jette son trousseau de clés sur le lit, fait le geste d’enlever sa blouse et nous lance sur un ton insolent et méchant «vous n’avez qu’à prendre ma place !» Mes plaies me faisaient atrocement mal. «J’ai un mari certes plus vieux que moi mais il m’aime, il m’a construit une grande et belle villa avec une piscine magnifique», racontait une jeune femme à une autre qu’on venait d’amener en réanimation. Celle qui racontait sa vie était une garde-malade d’un enfant (son neveu) dont la mère et la sœur étaient mortes dans un accident de voiture et le père et le fils traînant de graves fractures des membres supérieurs et inférieurs. C’était triste à mourir de voir un enfant souffrir le martyre et qui ne savait même pas qu’il n’avait plus de maman. La malade répondait à peine, en gémissant, à la garde-malade qui parlait sans arrêt. Le réveil des malades était dur. La douleur les poussait à perdre leur sang-froid. Parfois ils crient, parfois ils pleurent à chaudes larmes. L’infirmier insolent en riait… Il est 18h passées. Sac en bandoulière, le prof fait un tour dans la salle de réanimation pour voir si ses opérés se sont réveillés. «Vous allez devoir passer la nuit en réanimation, vous allez avoir de fortes douleurs durant les heures qui suivent», nous prévient-il. «Je préfère rentrer chez moi, je pourrais peut-être dormir», lui avions-nous dit. L’on nous indique le dispensaire où changer les pansements. «Avec ce genre d’intervention chirurgicale, vous ne pouvez pas vous faire changer les pansements n’importe où, il faut absolument qu’on le fasse dans un milieu hospitalier», nous dit un chef d’un service dans un autre hôpital. On est confiée aux bons soins d’une équipe sympathique dont le responsable est un vrai professionnel. Au passage, l’on remarquera que des services avaient affiché que les consultations étaient arrêtées du 15 juin au 15 septembre. «Défense de tomber malade», lançait un infirmier en riant. Un médecin interne nous expliquait que pour toute consultation, les patients devaient se présenter en premier aux urgences où traînait quotidiennement un monde fou.

«OPERER DANS DES CONDITIONS IMPENSABLES»

Le service où on nous change les pansements était relativement propre et fonctionnait correctement par rapport à d’autres où l’eau ne coulait pas dans les robinets, les médicaments manquaient, les lits étaient sales et le bruit des pas et des voix des infirmières était incessant. Des malades gémissants étaient livrés à eux-mêmes. «Les blouses blanches aussi devaient s’y adapter (à la guerre) pour survivre et pour soigner. Il leur fallait bien sûr un peu d’héroïsme pour opérer dans des conditions impensables (…)», écrit Dr Lamine Khène (responsable du service de santé de la wilaya II, 1956-1959, en préface au livre écrit par le professeur Mostéfa Khiati «Les blouses blanches de la révolution». En le lisant, il nous est venu à l’esprit de comparer les conditions de travail -toute proportion gardée- des médecins durant la guerre de libération nationale et ceux en fonction aujourd’hui dans les hôpitaux du pays. Ce qui manque aujourd’hui, l’a été durant les années de la guerre, avec l’abnégation, le dévouement et le patriotisme en moins. «Le manque de médicaments quand il s’agit de maladies est, naturellement, un grand handicap mais quand il s’agit de chirurgie de guerre, les conditions d’intervention sont très spéciales: opérations toujours d’urgence, à vif, et donc particulièrement douloureuses comme on peut s’en douter», écrit encore Dr Khène. «(…), les praticiens et les étudiants des filières médicales (…) ont abandonné des carrières exceptionnellement lucratives pour ceux qui s’étaient déjà installés ou un avenir particulièrement prometteur pour ceux qui faisaient partie de l’élite dans les universités», note pour sa part l’auteur dans son introduction.

CHERCHER LES ERREURS

La santé n’a pas été oubliée dans la préparation du 1er Novembre. «Le premier stage de formation de secouristes a été organisé par le Dr Mohamed-Essghir Nakkache dans le sous-sol de son cabinet, à Oran», écrit Khiati. L’écrivain décrit le processus de mise en place du service de santé FLN-ALN sur la base d’une politique de santé promouvant l’hygiène et la prévention. Deux fondamentaux qui manquent le plus dans le secteur de la santé d’aujourd’hui. Si on parle de la prévention que dans la célébration de journées internationales de certaines maladies comme c’est le cas du sida en ce mois de décembre, l’hygiène est loin d’être la règle dans nos hôpitaux, dans les écoles et même au sein des familles. «Les principes de l’hygiène corporelle étaient érigés en règlements: rasage de la barbe, cheveux coupés court, ongles coupés ras, propreté et intégrité vestimentaire, épouillage systématique, lavage des mains avant chaque repas, brossage soigneux des dents après chaque repas», souligne prof. Khiati. Sur la base des ces précisions, l’on doit chercher «les erreurs» par rapport aux tableaux que présentent les hôpitaux actuels. «Les civils et les djounoud inclus étaient tenus de respecter certains interdits: cracher, fumer, boire l’alcool…», note-t-il encore. La comparaison entre les interdits en milieu hospitalier durant la révolution et aujourd’hui n’est pas à faire. Les principes et les interdits ne le sont plus aujourd’hui ou sur papier seulement. «Les normes d’hygiène devaient être respectées dans tous les lieux de vie, cantines, dortoirs…», lit-on. Aujourd’hui, les lavabos dans les salles d’eau des hôpitaux restent parfois bouchés pour une durée indéterminée sans que personne ne s’en soucie ni n’en est dérangé. «Les problèmes de l’hygiène et de la prophylaxie sont abordés dans une atmosphère créatrice remarquable. Les latrines que les plans d’hygiène élaborés par l’administration coloniale s’étaient révélés incapables de faire admettre dans les mechtas, se multiplient. Les notions sur la transmission des parasitoses intestinales sont immédiatement assimilées par le peuple», constatait Frantz Fanon que reprend Khiati dans son livre. Fanon avait noté aussi dans «An V de la révolution» tel que repris par l’auteur «des blouses blanches de la révolution» que « la chasse aux eaux stagnantes est entreprise et la lutte contre les ophtalmies néonatales obtient des résultats spectaculaires».

LES ORDRES DU «CAPORAL DE SERVICE»

L’on se demande alors si on a changé de peuple, de pouvoir ou de culture pour être arrivé à laisser dépérir des malades du cancer ou des insuffisants rénaux par manque de médicaments et du sens de la responsabilité en ce siècle où la médecine a fait des exploits pour (r)allonger la vie humaine et améliorer sa santé. «Le service médical est seul responsable de la conservation et de la répartition des médicaments», stipulait la circulaire n°2 du 9 décembre 1956 reprise par Khiati. Aujourd’hui, on continue de tergiverser sur qui est responsable des pénuries de médicaments pendant que des patients souffrent dans les hôpitaux. Au temps de la colonisation, l’organisation de santé FLN-ALN réglementait tout le dispositif mis en place. L’écrivain en cite plusieurs chapitres dans son livre (P. 23-24). «Cette stratégie était renforcée par des règles de discipline précisant les limites des devoirs et des responsabilités ainsi que les buts des inspections sanitaires», écrit prof. Khiati. «Où allez-vous, ne rentrez pas dans cette salle, attendez dehors», criait «l’homme à tout faire» du chef de service qui nous a opérée, un matin à la face d’un patient semblait perdu. Il n’est pas question de voir le professeur sans le consentement de ce «caporal de service». Il renvoie méchamment tous ceux qui oseraient le contredire. L’on s’est toujours demandé si le prof savait ou non que son «assistant» agissait aussi insolemment avec les patients. Nous n’avions jamais osé lui poser la question. Son «homme de main » devait peut-être s’appuyer sur le faciès, la fonction ou autres caractéristiques des patients pour se renseigner sur «leur rang», ceci pour savoir s’il devait les laisser voir le prof ou pas.
 «Des rapports d’activité, des comptes-rendus de missions et des conférences périodiques étaient exigés de tous les responsables à différents échelons», écrit le professeur Khiati dans son livre. Ce qui ne doit pas être le cas dans les hôpitaux d’aujourd’hui, autrement, le chariot pour amener les malades au bloc n’aurait pas été aussi pourri, l’infirmier pas aussi insolent. Et le chef de service aurait eu son mot à dire sur le désordre qui règne tout autour de lui.

LE TEMPS DE LA PESTE N’EST PAS REVOLU

Prof Khiati fera de son mieux pour rappeler à la mémoire collective tous ceux qui ont contribué à mettre en place un système de santé performant durant la guerre avec toutes les difficultés qu’ils rencontraient et les dangers qu’ils encouraient. L’auteur citera de nombreux noms de médecins et d’étudiants en filières médicales qui ont participé à cette entreprise durant la guerre de libération nationale. Il s’excusera s’il en a oublié d’autres parce que, dit-il, «il n’a pas été facile d’accéder à toutes les informations recherchées». Le but de leur histoire est, écrit-il, de «les faire sortir de l’oubli particulièrement ceux qui sont tombés au champ d’honneur». Il interroge aussi en notant que «considérés avec beaucoup de respect au cours de la guerre de libération, seraient-ils les mal-aimés de la révolution ? Pourquoi, à ce jour, certains n’ont pas été honorés ou, plus grave encore, la mémoire d’autres tombés au champ d’honneur reste-t-elle vouée à l’oubli ?» Il se demande aujourd’hui si les Algériens ont entendu parler une seule fois du Dr Abdesselem Haddam qui exerçait à Oujda au temps de la guerre mais qui, dit-il, «a largement contribué à mettre en place le secteur de la santé au temps de la révolution».
L’auteur a aussi écrit sur «l’histoire des épidémies, des famines et des catastrophes naturelles en Algérie». Le professeur Bachir Ould Rouis qui l’a préfacé le remercie pour «l’incitation qu’il fait aux pouvoirs publics à la nécessaire concertation qu’ils doivent avoir constamment avec les milieux scientifiques devant les risques toujours présents, le premier ancien mais toujours menaçant étant celui de la peste, du choléra, du typhus, du paludisme, de la syphilis et de la tuberculose et le second moderne et planétaire et cette fois-ci viral avec la grippe aviaire, le sida ou le sras».      Les maires nouvellement élus doivent savoir que des rats gros «comme ça» courent entre les pieds des passants de la rue Ben M’hidi d’Alger. C’est que le temps de la peste n’est pas révolu.
La peste à Oran, le botulisme à Sétif, la tuberculose dans certaines régions de Kabylie durant les années 90 et bien après laissent douter de l’existence de la concertation des médecins avec les milieux scientifiques, ou alors de son efficacité. Vu l’état de nos quartiers et de nos villes, l’on doute surtout que «l’hygiène est foi» comme le dicte l’islam.
La réforme hospitalière dont il est question depuis longtemps devra commencer par placer la prise en charge du malade au centre des préoccupations de l’hôpital. Parce qu’au regard de leur comportement, beaucoup de médecins et de paramédicaux l’oublient.

L'ancien jeune

L'ancien jeune
par El-Guellil
L'exemple algérien n'arrête pas de faire des émules. On a tendance, quelques fois, souvent, à l'oublier. Le film « La bataille d'Alger » a été projeté lors d'une séance de travail sur le terrorisme et comment le combattre, pour des spécialistes américains. C'est dire que notre révolution ce n'est pas rien. Mandela, puisse Dieu avoir son âme, est venu en Algérie s'imprégner de l'expérience de nos fida et maquisards. Et la dernière, c'est l'Autriche qui, comme nous, décide de nommer aux Affaires étrangères un ministre âgé de 27 ans. Voilà qu'ils se mettent à vouloir ressembler à l'Algérie de 65 qui avait le plus jeune ministre des Affaire étrangères, oui il avait lui aussi 25 ans notre Bouteflika. Sauf que nous, nous n'avions pas le choix, ils étaient tous jeunes ceux qui sont restés vivants à l'indépendance. Ce n'est pas le cas de l'Autriche. Celui qui a été désigné aux AE a fait l'unanimité grâce à ses capacités et son travail. Place aux jeunes ! place à l'efficacité. Pourvu qu'il ne se fasse pas la grosse tête et qu'il décide de ressembler au nôtre sur tous les plans. Mais l'Autriche, ce n'est pas l'autruche. S'enfouir la tête dans le sable lorsqu'il y a péril afin d'éviter ce qui la menace, ce n'est pas sa politique.

Oui mais ils ne pourront jamais nous ressembler. Eux, ils n'ont pas eu un million et demi de chahids. Ils n'ont pas de personnel politique qui revendique la propriété de l'histoire. Ils n'ont pas autant d'anciens moudjahidine et un ministère qui les gère avec un budget aussi important que celui de l'Education nationale. Ils le méritent on le sait, c'est grâce à eux qu'on est ce qu'on est et qu'on naît ce qu'on naît et qu'on est avec un nez intact. Le nif ! Ce nif qui est à l'origine de toutes les décisions prises, ennif ouel khsara. Mais c'est aussi grâce au nif qu'on intercepte toutes les pollutions.

Université : Au-delà du quantitatif

Université : Au-delà du quantitatif
par Salah-Eddine K.
Les licenciés du système LMD n'auront plus à souffrir de la discrimination qui leur est imposée pour leur insertion dans le monde du travail au niveau des administrations publiques.

Ces dernières ne pouvaient en effet les employer pour la simple raison que ce diplôme (bac+3), instauré en 2009 dans les universités, n'est pas encore accepté en tant que tel par la fonction publique. La bonne nouvelle est qu'une instruction interviendra au courant de cette semaine, émanant du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Une licence du système LMD et la licence du système classique préparée en 4 ans sont toutes les deux des licences d'Etat et se valent pour le recrutement, a indiqué le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, qui était, hier, l'hôte du Forum d'El Moudjahed. Brossant un tableau du système LMD, le ministre signalera que cette année, les nouveaux licenciés du LMD ont été à hauteur de 75% inscrits au diplôme supérieur qui est le master et le recrutement de 6.000 enseignants est attendu pour cette année. En ajoutant que le nombre d'enseignants (tous niveaux confondus) avoisinait, à la dernière rentrée, 45.000 dont 20.000 femmes. La qualité des diplômes n'a pas été en reste de l'intervention du ministre puisque le souci de l'université, a-t-il affirmé, c'est aussi celui de «dépasser le stade quantitatif du nombre de filières en rapport avec le marché de l'emploi et les besoins économiques pour se consacrer à la qualité des diplômés». Le ministre n'a pas omis de souligner que des dysfonctionnements apparaissent au jour le jour qui sont corrigés au fur et à mesure, tout en indiquant qu'il est «trop tôt pour faire une évaluation de ce système» encore à ses débuts.

Par ailleurs, l'intervenant indiquera que l'université algérienne connaît de nombreuses avancées dans la recherche. Il réitérera que le taux de 1% du produit intérieur brut (PIB) est consacré par notre pays au domaine de la recherche. Il citera les exemples sur les publications de recherches dans des revues internationales spécialisées ou encore sur l'insertion de chercheurs algériens dans des programmes de l'Agence spatiale américaine (NASA) ou la future signature d'un accord de partenariat avec le leader informatique américain IBM pour la fabrication de puces électroniques dans notre pays. Défendant son secteur, le ministre n'a pas raté l'occasion pour aussi défendre «l'honneur» de l'université après la diffusion d'un reportage sur la chaîne TV (Ennahar) sur les cités universitaires. L'affaire a provoqué un tollé général, ce qui a poussé le ministère de tutelle à déposer une plaine contre cette chaîne durant la semaine écoulée. 

jeudi 12 décembre 2013

Près de 100 milliards de dollars de fiscalité non recouvrée à fin 2011 .........


Près de 100 milliards de dollars de fiscalité non recouvrée à fin 2011 : La Cour des comptes charge l'administration fiscale
par Salem Ferdi
Huit mille milliards de dinars de fiscalité non recouvrée à la fin 2011. Pour mesurer l'énormité du chiffre dont fait état un rapport de la Cour des comptes, il faut savoir qu'au cours actuel du dinar, cela fait plus de 95 milliards de dollars pour un cours de 1 dollar/84 dinars.

Le chiffre est tellement astronomique que beaucoup se sont demandés si l'APS, qui cite le rapport de la Cour des comptes, ne s'est pas emmêlée avec les virgules. On ne sait pas si la fiscalité non recouvrée dont il est question concerne la seule année 2011 ou si cela représente un cumul des années précédentes. Mais dans tous les cas de figure, on est dans un chiffre astronomique qui flirte avec les 100 milliards de dollars et qui renseigne sur la faiblesse de l'administration fiscale et des douanes. C'est «éloquent en termes de qualité de gouvernance du pays», estime un expert. «Des lacunes dans les procédures de recouvrement amiable et forcé par rapport au cadre légal et réglementaire ont entraîné d'importants restes à recouvrer (RAR) qui ont cumulé 7.937 milliards de DA», indique le rapport d'appréciation de la Cour des comptes sur l'exécution du budget 2011. Et pour marquer l'importance de ces sommes non recouvrées, le rapport indique qu'elles représentent plus de deux fois les recettes générales de l'Etat en 2011 (3.474 mds de DA), cinq fois les recettes fiscales (1.511 mds de DA). Cela représente plus de trois fois les revenus versés au Fonds de régulation des recettes en 2011 et qui sont évalués à 2.300 mds de DA.

ORAN-EST CHAMPION DE LA FRAUDE ?!

L'article de l'Aps comporte une très grosse bizarrerie -à moins que cela ne soit une maladresse dans la rédaction du texte- au sujet de la fiscalité dans la wilaya d'Oran. «Les produits divers du budget non recouvrés ont atteint 5.843 mds de DA à fin 2011, en progression de 5% par rapport à 2010 et dont 91% proviennent de la direction des impôts de la wilaya d'Oran-Est, selon les chiffres de la Cour des Comptes, d'après l'article de l'APS. Ainsi, le non-recouvrement au niveau de la direction des impôts d'Oran-Est pèse lourdement dans le chiffre global sans qu'une explication soit donnée sur cette «particularité» d'Oran-Est par rapport à la norme nationale. Le rapport laisserait entendre, en tout cas, qu'à Oran-Est, on est plus laxiste et qu'on y est moins enclin à engager des poursuites contre les personnes physiques et les entreprises qui ne payent pas leurs impôts. Cet «Oran-Est» qui serait plus laxiste que la norme nationale mériterait de plus amples explications en tout cas. Le rapport détaille où se trouve cette fiscalité non recouvrée. 684 milliards de dinars de TVA non recouvrée à la fin 2011, 531,6 milliards de dinars pour l'IRG (impôt sur le revenu global) et 254 milliards de dinars par la TAP (taxe sur l'activité professionnelle). Pour l'IBS (impôt sur le bénéfice des sociétés), le montant est de 114 milliards de dinars tandis que les contributions indirectes non recouvrées ont atteint le montant de 309 milliards de dinars.

LA RADIATION COMME ECHAPPATOIRE !

Pour la Cour des comptes, «l'accumulation des RAR est due essentiellement aux insuffisances en matière de poursuite» et au «manque de rigueur» des services concernés. Les receveurs des impôts ont tendance à ne pas actionner la justice comme le prévoit le code des procédures fiscales. En outre, les receveurs des impôts n'utilisent pas de manière significative les autres voies prévues par le code comme la fermeture temporaire, la saisie et la vente. Selon la Cour des comptes, l'efficacité des poursuites judiciaires est affectée par la mise en œuvre depuis 2010 de l'attestation de situation fiscale, exigée en cas de demande de radiation d'un registre de commerce. Celle-ci est assimilée à une sorte de quitus de la part de l'administration fiscale et la Cour des comptes le déplore. Elle souligne que la radiation d'un registre de commerce ne dispense pas le débiteur des poursuites judiciaires. «Toutes les défaillances tendent à compromettre et à pénaliser les intérêts du Trésor sachant qu'elles touchent également d'autres administrations comme les douanes et les domaines», relève la Cour des comptes. Les restes à recouvrer par l'administration du domaine national ont atteint 20,5 mds de DA en 2011. 

mercredi 11 décembre 2013

Ils attendent la tenue du Conseil du gouvernement : Dix ans de validité pour le passeport

Ils attendent la tenue du Conseil du gouvernement : Dix ans de validité pour le passeport
par Moncef Wafi
L'allègement des documents exigés pour des dossiers administratifs, la prorogation de la validité du passeport ainsi que de certains documents de l'état civil comme l'acte de naissance et la réduction du délai de leur délivrance restent parmi les mesures phares du gouvernement Sellal pour l'amélioration du service public dans l'administration. Ainsi, et pour concrétiser ces propositions, deux projets de textes réglementaires relatifs au passeport biométrique et à l'état civil seront soumis au Conseil du gouvernement, a indiqué ce lundi le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Ahmed Adli, sans pour autant préciser la date du Conseil des ministres. Lors d'une réunion avec les directeurs de la réglementation des wilayas, M. Adli a expliqué qu'en vertu de ces deux textes, la validité du passeport et de l'acte de naissance «sauf changement de l'état civil» sera de dix ans alors qu'actuellement il est respectivement de cinq et un an. A propos du document de voyage, le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l'Intérieur, Mohamed Talbi, a annoncé hier matin sur les ondes de la Chaîne 3, la liaison de la direction des documents au fichier national du casier judiciaire afin d'accélérer la procédure de l'enquête administrative. Pour mener à bien cette opération, des équipes spécialisées d'ingénieurs en informatique de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont été mobilisées. Quant à l'acte de naissance S12 , il a évoqué la possibilité de le retirer de la wilaya de résidence au lieu de se déplacer au lieu de naissance à travers un logiciel relié au registre national de l'état civil qui sera créé à partir de janvier prochain. M. Talbi a également souligné qu'une coordination est prévue avec le ministère des Affaires étrangères pour faciliter la délivrance de l'acte de naissance n°12 aux ressortissants algériens à l'étranger au niveau des consulats concernés. Pour ce qui est de l'annulation de 60% des documents administratifs exigés pour la constitution de dossiers, elle semble être « imminente » n'attendant que la finalisation du recensement des documents exigés dans tous les autres secteurs. Ainsi, une commission intersectorielle, nouvellement installée par le ministre chargé de la réforme du service public, Mohamed El Ghazi, recueille actuellement les propositions émanant des différents départements ministériels en vue d'alléger les procédures administratives. Elle devra achever ses travaux fin décembre ou en janvier 2014 alors qu'en septembre et octobre derniers, les différents ministères ont été destinataires de deux instructions pour l'élaboration d'un programme sur les propositions susceptibles de mettre fin à la bureaucratie. Par ailleurs, M. Talbi a mis l'accent sur l'importance de la formation des cadres et fonctionnaires des collectivités locales notamment au niveau des services de l'état civil où le citoyen lambda éprouve les pires difficultés pour se faire servir. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, avait annoncé l'installation dans chaque wilaya d'une inspection générale qui aura la charge de suivre et de contrôler, sur le terrain, le fonctionnement des services administratifs conformément aux instructions du Premier ministre. Rappelons que lors des dernières installations des nouveaux walis à leur poste, M. Belaïz, a expressément demandé à ce qu'on mette un frein à la bureaucratie qui étouffe littéralement le citoyen algérien. 

mardi 10 décembre 2013

Donald Kaberuka, président de la Banque Africaine de Développement «L'Algérie a besoin d'un autre Business Model»

Donald Kaberuka, président de la Banque Africaine de Développement «L'Algérie a besoin d'un autre Business Model»
par Abderrahmane Hayane
Donald Kaberuka, Président de la Banque Africainede développement (BAD) était à Paris pour le Forum Economique et au sommet France-Afrique. Il en parle dans cet entretien exclusif dans lequel il évoque aussi les rapports de la BAD avec le Maghreb et l'Algérie «où c'est quand même compliqué !»

Quel bilan dressez-vous de ce Sommet, notamment de son volet économique ?

Je pourrais le résumer en 3 approches : investissements. On n'a pas parlé d'aide au développementmais d'investissements. Même si on a parlé aide, c'est plutôt dans le cadre d'un effet de levier pour l'investissement. 2ème approche : la France, et l'Europe, ont besoin aujourd'hui de l'Afrique. Et vice versa. Il y a encore quelques années, un homme politique français a dit «la France n'a pas besoin de l'Afrique». Il se trompait. 3ème élément qui me parait capital, c'est ce changement de vision pour l'Afrique qui était assimilée à un continent condamné dans un raisonnement passéiste et misérabiliste. Aujourd'hui c'est le continent des opportunités.

Mais l'Europe est-elle prête à entendre l'Afrique autrement ?

Il n'y a pas d'autre alternative. La jeune génération des africains nés après les indépendances, est ce que l'on appelle en Afrique la «free génération», née dans les années 70 et 80. Ils ont une autre vision du monde. Ils sont connectés. Ils ont étudié en France, au Royaume Unis, au Canada, aux Etats Unis. Même ceux qui sont dans les villages ont des téléphones mobiles, ils s'envoient des sms et téléchargent des vidéos ou des applications. Si vous estimez que depuis 30 ans, le monde a changé alors l'Europe a changé et l'Afrique aussi. Chacun à sa façon. L'Europe a changé de deux façons : la chute du mur de Berlin a mis fin à une idéologie et une économie communisante qui était souvent exportée vers l'Afrique aussi par le biais de la guerre froide. L'Europe a changé aussi grâce à la chute de «Lehman Brothers» qui a mis fin à ces donneurs de leçon «voilà ce qu'il faut faire pour réussir !». Donc je pense que ces deux événements sont très importants. Pour l'Afrique, le changement est différent. Ce n'est plus l'axe nord-sud qui prime mais il y a aujourd'hui les axes sud-nord, sud-ouest mais également sud-sud et je dirais même Afrique-Afrique.

Mais n'y a-t-il pas le risque de voir l'Occident avoir un intérêt purement conjoncturel à l'Afrique ?

Il y a un Chef d'Etat qui a dit lors de ce Sommet «vous savez, dans une économie il y a deux rois : l'entrepreneur et le consommateur. Vous produisez parce qu'il y a un consommateur quelque part. Et le consommateur sur le plan mondiale il est où dans 10, 20, 30 ans ? Il sera essentiellement africain !» Il n'a pas tort. Le pouvoir d'achat de l'africain augmente de façon exponentielle. On se rue aujourd'hui sur l'Afrique pour être aux premières loges demain. Les Africains seront 1,5 milliards en 2030, dont la moitié urbanisée et dont plus de 65% auront moins de 25 ans, donc nés depuis peu ou pas encore…

En espérant des échanges Win-Win…

Ils n'ont pas le choix et ils le savent. En 1979, quand la Chine a commencé sa marche économique, j'étais étudiant à Londres, et on parlait d'elle avec mépris. On disait d'elle : «c'est la Haute-Volta avec des missiles nucléaires !». Vous connaissez la suite. En 30 ans le pays s'est industrialisé. Au début des années 90, l'Inde était assimilée à la Belgique, et le Brésil inconnu. Aujourd'hui l'Inde est une puissance nucléaire et économique et le Brésil construit des avions et des sous-marins. Regardez les changements économiques qui se passent dans les pays du Golfe malgré tous les problèmes géopolitiques de la région. Le Vietnam qui a connu des décennies de guerres discontinues est aujourd'hui une puissance économique émergente. Aujourd'hui, tout entreprise qui se respecte doit se dire : je dois regarder loin, je dois regarder partout, surtout là où il y a la démographie. C'est ça l'avenir.

La BAD semble avoir réévalué à la baisse ses interventions en Afrique du Nord. Est-ce que c'est une réalité ?

La lecture n'est pas la bonne. L'Afrique du Nord reste le partenaire le plus important de la Banque avec plus de 51% du portefeuille. Au Maroc, nous sommes le premier bailleur. En Egypte et en Tunisie nous sommes parmi les plus importants. Nous avons été les premiers à mettre de l'argent en Tunisie après la révolution. Enparallèle, nous sommes une Banque. Nous ne sommes pas la Croix Rouge.Nous avons des normes prudentielles à respecter et à chaque fois que la Tunisie ou l'Egypte sont rétrogradés dans les agences de notations -ce qui s'est passé successivement et très rapidement- cela réduit les marges d'opération de la Banque. Nous sommes gênés par le fait que nous voulons aider ces pays mais le manque de visibilité politique des gouvernements de transition et le fait que les agences de notations les punissent quasiment tous les jours sur les marchés cela réduit considérablement notre marge de manœuvre. Je me réjouis que l'agence Moody's vient de relever la note l'Egypte mais pour la Tunisie c'est l'inverse.

 Nous sommes en train de chercher des solutions de transit en attendant que la situation politique se stabilise. Une des options possibles - on en a discuté à Washington avec les ministres du G8 - est de mutualiser les risques de taux. C'est ce qu'on appelle les «Exposures Swaps», entre les différentes institutions multilatérales de financement tel que la Banque mondiale, la Banque européenne, la Banque islamique etc…D'autres part, nous sommes actuellement en train de discuter avec les Saoudiens, les Emiratis et les Koweïtiens pour voir comment mettre en place des instruments de garantie de nos financements en Afrique du nord. Eux ne sortent pas un dollar, ils garantissent et nous, nous finançons car nous connaissons mieux qu'eux l'Egypte ou la Tunisie par exemple où les risques de défauts de paiement sont quasi nuls. Tout le monde y gagne !

Nous essayons donc de délier la situation en Afrique du Nord où nous avons une forte concentration d'engagements tout en respectant, encore une fois, nos règles prudentielles.

Il y a aussi les cas particuliers de l'Algérie et de la Libye…

Nous avons en Afrique uniquement deux pays qui n'ont pas besoin de capitaux et c'est bien l'Algérie et la Libye. L'Algérie a même réglé toutes ces dettes en 2004. A tout le monde, y compris l'ex-Union Soviétique. La Libye, elle, a tellement de moyens que ce n'est pas ça leur problème. La Libye, c'est un Etat qu'il faut construire. Nous avions dit aux occidentaux «attention, ici c'est des tribus, ce n'est pas un pays». On est en train de le voir aujourd'hui. L'Algérie, elle, a besoin d'un autre modèle de développement, d'un autre Business Model. Ce n'est pas l'argent qui lui manque. Il faut qu'elle sorte de son économie d'hydrocarbures, il faut qu'elle cherche à créer une classe moyenne d'entrepreneurs algériens même s'il faut aller chercher des instruments techniques ailleurs pour cela. Il faut sortir de la rente pétrolière.

La BAD peut-elle aider techniquement l'Algérie à basculer vers ce nouveau Business Model ?

C'est pour cette raison que nous avons ouvert un bureau à Alger. Nous voulons aider l'Algérie avec notre expertise et notre expérience des autres pays africains à développer un nouveau modèle économique basé sur des appareils productifs très larges et sortir de la rente des hydrocarbures.

Vous avez des interlocuteurs en Algérie?

L'Algérie à un excellent ministre des finances et ce n'est pas parce que KarimDjoudi est un ami que je dis cela. Maintenant, il évolue bien entendu dans tout un environnement et des paramètres qu'il ne maîtrise pas. On en débat souvent, y compris avec MM. Laamamra et Sellal ainsi que de nombreux chefs d'entreprises algériens. Mais en Algérie, c'est quand même compliqué ! 

Orange va mettre un pied en Algérie, onze ans après !

Orange va mettre un pied en Algérie, onze ans après !
par El Kadi Ihsane

C'est l'une des annonces prévues à l'occasion de la visite de Jean-Marc Ayraurlt le Premier ministre français en Algérie les 16 et 17 décembre prochains. L'opérateur historique français de téléphonie mobile lance trois joint-ventures en Algérie avec une SSII privée, Net Skills pour explorer de nouveaux services liés à l'internet haut débit notamment.

Il n'existe plus d'obstacle juridique à l'annonce lundi prochain à Alger, en marge du forum d'affaires Algérie France, de la signature d'un accord entre Orange Télécom et une société algérienne de services informatique, Net-Skills pour le lancement de services liés au nouvel environnement de l'internet mobile à haut débit. C'est une source proche du dossier à Alger qui a confirmé à Maghreb Emergent l'aboutissement d'une négociation qui a duré un an dans le sillage de la visite de François Hollande en Algérie en décembre 2012. Le PDG de Net-Skills Nassim Kerdjoudj, invité du direct de la radio Maghreb M le mardi 03 décembre dernier, a fait allusion, à l'antenne, à une évolution radicale des métiers de son entreprise à partir du 1er janvier 2014. Le protocole d'accord portera sur la fondation de trois joint-ventures de droit algérien à un niveau de capitalisation qui n'a pas été indiqué. L'une d'entre elles se chargera de proposer un service wifi grand public, partant d'une anticipation sur la généralisation des smartphones en Algérie avec la mise en exploitation des 3 licences 3G avant la fin de l'année 2013. Le développement de la connectivité par fibre optiqueest également un gisement d'opération qui intéresse le nouvel entrant en Algérie. Orange est la filiale de France Télécom - devenu elle-même Orange depuis juillet dernier - qui a, à plusieurs reprises tenté de se rapprocher d'Algérie Télécom notamment à l'époque de la présidence de Thierry Breton dans le contexte favorable du voyage historique de Jaques Chirac en Algérie en mars 2003. France Télécom a travaillé en Algérie à travers différente filiale liée au web (Wanadoo) ou aux infrastructures. Mais ne s'est jamais installé comme investisseur dans le pays.

UN CHANGEMENT DE STRATEGIE D'APPROCHE

La grande histoire de Orange avec l'Algérie est surtout marquée par deux autres rendez vous manqués lors de son échec dans l'acquisition d'une licence de téléphonie mobile en 2001 (Orascom) et en 2004 (Watania). Le partenariat avec une jeune SPA algérienne du secteur informatique et des TIC serait un changement complet de stratégie de la part du leader français de la téléphonie. C'est le déblocage de l'appel d'offres pour la licence de 3G qui a semble-t-il décidéStephane Richard, le patron de Orange de mettre enfin un pied en Algérie où les spécialistes s'attendent à une phase de rattrapage dans les TIC après une stagnation de plusieurs années. Orange est présente en tant qu'opérateur direct ou sous la forme d'octroi de franchise dans 23 pays dans le monde. L'opérateur français a procédé à des acquisitions ces dernières années qui lui permettent de devenir un acteur important de l'économie numérique en vendant des contenus sur le web. Orange emploie près de 172.000 personnesdont 105.000 en France, et sert près de 226 millions de clients dans le monde. Si le partenariat entre Orange et Net Skills devait se déployer, il serait un nouveau modèle d'affaire dans la filière des services, Lafarge Algérie ayant déjà lancé, dans l'industrie, un partenariat avec un privé algérien pour la réalisation d'une cimenterie dans la wilaya de Biskra. Les derniers grands partenariats algéro-français signés concernent des entreprises françaises privées et des acteurs algériens publics comme Alstom avec Ferrovial, Renault avec SNVI ou encore plus anciennement Axa avec la BEA et le fonds national d'investissement (FNI). L'entrée de Orange en Algérie serait aussi mise sur le compte du Forum des chefs d'entreprises (FCE), dont Nassim Kerdjoudj est l'un des vice présidents, et qui a toujours milité pour la promotion de partenariat privé-privé entre l'Algérie et la France. .