jeudi 19 décembre 2013

Une entreprise algéro-française pour la construction navale

Une entreprise algéro-française pour la construction navale
par Moncef Wafi
Le constructeur de navires breton Piriou a annoncé hier la signature d'un partenariat public-privé avec le chantier naval d'Etat algérien Ecorep, dans le but de créer une coentreprise en Algérie, dénommée « Ecorep-Piriou ». Cette nouvelle société obéit aux lois algériennes puisque Piriou détiendra 49% de ses capitaux contre 51% pour Ecorep. Elle aura pour vocation de construire et réparer des navires de pêche et de servitude sur le site de Bouharoun situé à 40 kilomètres à l'ouest d'Alger. Ecorep est une entreprise publique de construction et réparation des embarcations de pêche à laquelle a été confiée la construction de bateaux professionnels en 2003 à travers quatre filiales de construction et réparation navales implantées sur trois pôles côtiers dont le site de Bouharoun, créé en 1982 et qui réalise des embarcations en bois de types sardiniers de 13 m à 22 m et des chalutiers de 16 m à 22 m.

Sa capacité de production est de 10 bateaux par an et d'environ 200 embarcations pour tous types de réparation.

Pour Pascal Piriou, le PDG du groupe éponyme, cette coentreprise devra permettre d'accéder au marché algérien de la pêche, inaccessible depuis la France. « Il permettra de créer de l'emploi et du savoir-faire en Algérie », expliquera-t-il dans un communiqué rendu public.

Le côté ingénierie et design de navires spécifiquement conçus pour le marché algérien sera soutenu par le site historique de Concarneau en France où sont basés les chantiers navals Piriou qui emploient mille personnes dont 300 en France. La relation commerciale de Piriou avec l'Algérie remonte à 1983, avec la construction d'un premier navire. En juin 2012, « El-Djedid 2 », livré fin mai pour le port d'Alger pour clore le contrat avec Piriou.

En 2010, les chantiers Piriou avaient remporté un appel d'offres international lancé par le Groupement d'Intérêt Commun des Entreprises Portuaires (GICEP) pour la construction de quatre remorqueurs d'exploitation portuaire. Trois ans plus tard, l'El-Djedid 2, le dernier des quatre remorqueurs en question, est livré, fin mai, pour être exploité par l'établissement portuaire d'Arzew, où il rejoindra El-Djedid 1, livré en octobre 2011, en même temps que l'Oued El-Kebir, destiné à Skikda. Quant à El-Haoues, mis en service en avril 2012, il travaille désormais dans le port d'Alger.

Le chantier naval français Piriou qui a assuré, pour le compte du GICEP, un volet de formation des équipages et de conduite des bateaux espère pouvoir se développer sur le marché algérien. Son patron, Pascal Piriou, avait expliqué que cette commande pourrait ouvrir la voie à d'autres contrats. Présent depuis plus de 30 ans en Algérie, le chantier naval compte renforcer sa présence sur le marché algérien, l'un des plus fournis au monde. En 2009, Piriou naval services, la branche réparation du groupe Piriou, avait remporté cinq appels d'offres internationaux, lancés par la société Sogeports, et concernant les arrêts techniques de cinq remorqueurs de 30 mètres, opérant dans les ports d'Alger, avec le « Mustapha Ben Boulaïd 2 », et le « Righa 2 » et « Choulou » pour le port de Skikda, ainsi que les « Tassina 3 et 4 » au port d'Arzew. 

lundi 16 décembre 2013

REFORME HOSPITALIERE : ET LES PATIENTS ! par Ghania Oukazi

REFORME HOSPITALIERE : ET LES PATIENTS !
par Ghania Oukazi
Entre les rats qui défilent dans la rue Larbi Ben M’hidi de la capitale, les lavabos bouchés dans les hôpitaux, l’insolence de certains personnels médicaux, les patients se demandent dans quel chapitre de la réforme hospitalière ont-ils été placés pour mériter autant d’indifférence.

Il était 7h quand les malades devant être opérées se sont présentées au service d’un hôpital de la banlieue d’Alger. Il n’est pas utile d’en dévoiler le nom tant les hôpitaux algériens se ressemblent pratiquement tous dans la prise en charge des malades. Ils le font avec les mêmes moyens, les mêmes réflexes et la même mentalité.

 Les patients devaient se présenter au service des admissions pour se faire établir «un billet d’entrée», procédure somme toute classique et banale. Seulement, il fallait attendre 8h pour que le personnel chargé de les recevoir reprenne son service. Une fois revenues au service, elles sont orientées par un homme gras de par le ventre proéminant qu’il avait et semblait supporter parce qu’il haletait presque quand il parlait. Ce qui ne l’empêchait pas de hausser le ton en s’adressant aux malades. Il ne parlait pas, il brayait. Il donnait des ordres à qui se présentait dans le service. Il paraissait être « l’homme de main» du chef de service, c’est-à-dire le professeur. C’est tout le caractère de quelqu’un qui a passé de longues années dans une caserne aux ordres de supérieurs qu’il enviait ou qu’il jalousait certainement. Sur «ordre» de la barbouze, on est toutes dirigées vers une salle où étaient hospitalisées des femmes de tout âge. Ce n’était donc pas une salle d’attente. Il fallait alors soit attendre debout, soit demander gentiment aux patientes de pousser un peu leurs pieds pour qu’on puisse s’asseoir sur un bout de lit en attendant «d’être appelée». Les heures défilaient lentement. Le nombre de malades à opérer était ce jour-là important. Certaines interventions nécessitaient beaucoup de temps même si le doigté du professeur chirurgien est manifestement exemplaire, de renommée nationale et internationale. Dans «la salle d’attente», les hospitalisées prenaient leur petit déjeuner. Les malades qui étaient appelées au fur et à mesure pour être amenées au bloc opératoire, devaient se dévêtir devant elles pour porter la chemise stérilisée.

LA BLOUSE ETAIT BLANCHE MAIS NE L’EST PLUS

Avec porte et fenêtre fermées, l’air de la salle était suffocant. Faire les cent pas dans le couloir était la seule manière de respirer un air plus ou moins sain. «Vous êtes garde-malade ?», nous demande une infirmière étonnée de nous voir déambuler dans le couloir. «Non, malade», lui avions-nous répondu. «Mais vous devez rester à l’intérieur», rétorque-t-elle. «J’étouffe, j’ai besoin de respirer», lui dit-on. Silence. On est enfin appelée par un bonhomme vêtu d’une blouse qui a été blanche mais ne l’est plus. Il ramène un chariot dont on pouvait à peine deviner que la couverture était un tissu de couleur verte. Toute la surface était tachée de sang. Il était pourri de saleté. «Vous n’auriez pas un espace vide où je pourrais enlever mes vêtements, je suis gênée de le faire devant tout le monde qui est dans la salle», avions-nous demandé. « On n’en a pas mais je vous ouvre ce bureau, faites vite», nous dit une des infirmières. «Vous n’auriez pas un drap s’il vous plaît, j’ai un haut-le-cœur de voir tout ce sang sur le chariot», lui dit-on. «J’ai un seul drap jetable, je vous le mets», répond-elle gentiment. «Vous allez attendre peut-être une heure ou plus devant le bloc parce que c’est plein», nous dit le bonhomme qui conduit le chariot. Peu importe… «On vous a ramenée ?», interroge le professeur qui était sorti du bloc pour reprendre son souffle. « Je suis en train d’opérer un cas difficile, vous attendez un moment puis je vous fais passer», dit-il quelque peu gêné. «Vous voyez dans quelles conditions on travaille ?», interroge-t-il dépité en regardant le plafond lézardé et les murs sales.

«VOUS N’AVEZ QU’A PRENDRE MA PLACE !»

Une fois passée sur le billard, nous sommes amenées vers la salle de réanimation où une pancarte accrochée sur la porte interdisait «aux civils» d’y pénétrer. Ne peuvent donc entrer que les personnes qui portent des blouses stérilisées. Il ne s’agissait que d’un écriteau. Le va-et-vient des proches des opérées était incessant. Un infirmier vient contrôler la pose du sérum. «Vous serez gentil de me laisser mon dossier sous la main, s’il vous plaît, le professeur m’a permis d’en retirer un document, j’en ai besoin», lui avions-nous fait savoir. Du coup, il jette son trousseau de clés sur le lit, fait le geste d’enlever sa blouse et nous lance sur un ton insolent et méchant «vous n’avez qu’à prendre ma place !» Mes plaies me faisaient atrocement mal. «J’ai un mari certes plus vieux que moi mais il m’aime, il m’a construit une grande et belle villa avec une piscine magnifique», racontait une jeune femme à une autre qu’on venait d’amener en réanimation. Celle qui racontait sa vie était une garde-malade d’un enfant (son neveu) dont la mère et la sœur étaient mortes dans un accident de voiture et le père et le fils traînant de graves fractures des membres supérieurs et inférieurs. C’était triste à mourir de voir un enfant souffrir le martyre et qui ne savait même pas qu’il n’avait plus de maman. La malade répondait à peine, en gémissant, à la garde-malade qui parlait sans arrêt. Le réveil des malades était dur. La douleur les poussait à perdre leur sang-froid. Parfois ils crient, parfois ils pleurent à chaudes larmes. L’infirmier insolent en riait… Il est 18h passées. Sac en bandoulière, le prof fait un tour dans la salle de réanimation pour voir si ses opérés se sont réveillés. «Vous allez devoir passer la nuit en réanimation, vous allez avoir de fortes douleurs durant les heures qui suivent», nous prévient-il. «Je préfère rentrer chez moi, je pourrais peut-être dormir», lui avions-nous dit. L’on nous indique le dispensaire où changer les pansements. «Avec ce genre d’intervention chirurgicale, vous ne pouvez pas vous faire changer les pansements n’importe où, il faut absolument qu’on le fasse dans un milieu hospitalier», nous dit un chef d’un service dans un autre hôpital. On est confiée aux bons soins d’une équipe sympathique dont le responsable est un vrai professionnel. Au passage, l’on remarquera que des services avaient affiché que les consultations étaient arrêtées du 15 juin au 15 septembre. «Défense de tomber malade», lançait un infirmier en riant. Un médecin interne nous expliquait que pour toute consultation, les patients devaient se présenter en premier aux urgences où traînait quotidiennement un monde fou.

«OPERER DANS DES CONDITIONS IMPENSABLES»

Le service où on nous change les pansements était relativement propre et fonctionnait correctement par rapport à d’autres où l’eau ne coulait pas dans les robinets, les médicaments manquaient, les lits étaient sales et le bruit des pas et des voix des infirmières était incessant. Des malades gémissants étaient livrés à eux-mêmes. «Les blouses blanches aussi devaient s’y adapter (à la guerre) pour survivre et pour soigner. Il leur fallait bien sûr un peu d’héroïsme pour opérer dans des conditions impensables (…)», écrit Dr Lamine Khène (responsable du service de santé de la wilaya II, 1956-1959, en préface au livre écrit par le professeur Mostéfa Khiati «Les blouses blanches de la révolution». En le lisant, il nous est venu à l’esprit de comparer les conditions de travail -toute proportion gardée- des médecins durant la guerre de libération nationale et ceux en fonction aujourd’hui dans les hôpitaux du pays. Ce qui manque aujourd’hui, l’a été durant les années de la guerre, avec l’abnégation, le dévouement et le patriotisme en moins. «Le manque de médicaments quand il s’agit de maladies est, naturellement, un grand handicap mais quand il s’agit de chirurgie de guerre, les conditions d’intervention sont très spéciales: opérations toujours d’urgence, à vif, et donc particulièrement douloureuses comme on peut s’en douter», écrit encore Dr Khène. «(…), les praticiens et les étudiants des filières médicales (…) ont abandonné des carrières exceptionnellement lucratives pour ceux qui s’étaient déjà installés ou un avenir particulièrement prometteur pour ceux qui faisaient partie de l’élite dans les universités», note pour sa part l’auteur dans son introduction.

CHERCHER LES ERREURS

La santé n’a pas été oubliée dans la préparation du 1er Novembre. «Le premier stage de formation de secouristes a été organisé par le Dr Mohamed-Essghir Nakkache dans le sous-sol de son cabinet, à Oran», écrit Khiati. L’écrivain décrit le processus de mise en place du service de santé FLN-ALN sur la base d’une politique de santé promouvant l’hygiène et la prévention. Deux fondamentaux qui manquent le plus dans le secteur de la santé d’aujourd’hui. Si on parle de la prévention que dans la célébration de journées internationales de certaines maladies comme c’est le cas du sida en ce mois de décembre, l’hygiène est loin d’être la règle dans nos hôpitaux, dans les écoles et même au sein des familles. «Les principes de l’hygiène corporelle étaient érigés en règlements: rasage de la barbe, cheveux coupés court, ongles coupés ras, propreté et intégrité vestimentaire, épouillage systématique, lavage des mains avant chaque repas, brossage soigneux des dents après chaque repas», souligne prof. Khiati. Sur la base des ces précisions, l’on doit chercher «les erreurs» par rapport aux tableaux que présentent les hôpitaux actuels. «Les civils et les djounoud inclus étaient tenus de respecter certains interdits: cracher, fumer, boire l’alcool…», note-t-il encore. La comparaison entre les interdits en milieu hospitalier durant la révolution et aujourd’hui n’est pas à faire. Les principes et les interdits ne le sont plus aujourd’hui ou sur papier seulement. «Les normes d’hygiène devaient être respectées dans tous les lieux de vie, cantines, dortoirs…», lit-on. Aujourd’hui, les lavabos dans les salles d’eau des hôpitaux restent parfois bouchés pour une durée indéterminée sans que personne ne s’en soucie ni n’en est dérangé. «Les problèmes de l’hygiène et de la prophylaxie sont abordés dans une atmosphère créatrice remarquable. Les latrines que les plans d’hygiène élaborés par l’administration coloniale s’étaient révélés incapables de faire admettre dans les mechtas, se multiplient. Les notions sur la transmission des parasitoses intestinales sont immédiatement assimilées par le peuple», constatait Frantz Fanon que reprend Khiati dans son livre. Fanon avait noté aussi dans «An V de la révolution» tel que repris par l’auteur «des blouses blanches de la révolution» que « la chasse aux eaux stagnantes est entreprise et la lutte contre les ophtalmies néonatales obtient des résultats spectaculaires».

LES ORDRES DU «CAPORAL DE SERVICE»

L’on se demande alors si on a changé de peuple, de pouvoir ou de culture pour être arrivé à laisser dépérir des malades du cancer ou des insuffisants rénaux par manque de médicaments et du sens de la responsabilité en ce siècle où la médecine a fait des exploits pour (r)allonger la vie humaine et améliorer sa santé. «Le service médical est seul responsable de la conservation et de la répartition des médicaments», stipulait la circulaire n°2 du 9 décembre 1956 reprise par Khiati. Aujourd’hui, on continue de tergiverser sur qui est responsable des pénuries de médicaments pendant que des patients souffrent dans les hôpitaux. Au temps de la colonisation, l’organisation de santé FLN-ALN réglementait tout le dispositif mis en place. L’écrivain en cite plusieurs chapitres dans son livre (P. 23-24). «Cette stratégie était renforcée par des règles de discipline précisant les limites des devoirs et des responsabilités ainsi que les buts des inspections sanitaires», écrit prof. Khiati. «Où allez-vous, ne rentrez pas dans cette salle, attendez dehors», criait «l’homme à tout faire» du chef de service qui nous a opérée, un matin à la face d’un patient semblait perdu. Il n’est pas question de voir le professeur sans le consentement de ce «caporal de service». Il renvoie méchamment tous ceux qui oseraient le contredire. L’on s’est toujours demandé si le prof savait ou non que son «assistant» agissait aussi insolemment avec les patients. Nous n’avions jamais osé lui poser la question. Son «homme de main » devait peut-être s’appuyer sur le faciès, la fonction ou autres caractéristiques des patients pour se renseigner sur «leur rang», ceci pour savoir s’il devait les laisser voir le prof ou pas.
 «Des rapports d’activité, des comptes-rendus de missions et des conférences périodiques étaient exigés de tous les responsables à différents échelons», écrit le professeur Khiati dans son livre. Ce qui ne doit pas être le cas dans les hôpitaux d’aujourd’hui, autrement, le chariot pour amener les malades au bloc n’aurait pas été aussi pourri, l’infirmier pas aussi insolent. Et le chef de service aurait eu son mot à dire sur le désordre qui règne tout autour de lui.

LE TEMPS DE LA PESTE N’EST PAS REVOLU

Prof Khiati fera de son mieux pour rappeler à la mémoire collective tous ceux qui ont contribué à mettre en place un système de santé performant durant la guerre avec toutes les difficultés qu’ils rencontraient et les dangers qu’ils encouraient. L’auteur citera de nombreux noms de médecins et d’étudiants en filières médicales qui ont participé à cette entreprise durant la guerre de libération nationale. Il s’excusera s’il en a oublié d’autres parce que, dit-il, «il n’a pas été facile d’accéder à toutes les informations recherchées». Le but de leur histoire est, écrit-il, de «les faire sortir de l’oubli particulièrement ceux qui sont tombés au champ d’honneur». Il interroge aussi en notant que «considérés avec beaucoup de respect au cours de la guerre de libération, seraient-ils les mal-aimés de la révolution ? Pourquoi, à ce jour, certains n’ont pas été honorés ou, plus grave encore, la mémoire d’autres tombés au champ d’honneur reste-t-elle vouée à l’oubli ?» Il se demande aujourd’hui si les Algériens ont entendu parler une seule fois du Dr Abdesselem Haddam qui exerçait à Oujda au temps de la guerre mais qui, dit-il, «a largement contribué à mettre en place le secteur de la santé au temps de la révolution».
L’auteur a aussi écrit sur «l’histoire des épidémies, des famines et des catastrophes naturelles en Algérie». Le professeur Bachir Ould Rouis qui l’a préfacé le remercie pour «l’incitation qu’il fait aux pouvoirs publics à la nécessaire concertation qu’ils doivent avoir constamment avec les milieux scientifiques devant les risques toujours présents, le premier ancien mais toujours menaçant étant celui de la peste, du choléra, du typhus, du paludisme, de la syphilis et de la tuberculose et le second moderne et planétaire et cette fois-ci viral avec la grippe aviaire, le sida ou le sras».      Les maires nouvellement élus doivent savoir que des rats gros «comme ça» courent entre les pieds des passants de la rue Ben M’hidi d’Alger. C’est que le temps de la peste n’est pas révolu.
La peste à Oran, le botulisme à Sétif, la tuberculose dans certaines régions de Kabylie durant les années 90 et bien après laissent douter de l’existence de la concertation des médecins avec les milieux scientifiques, ou alors de son efficacité. Vu l’état de nos quartiers et de nos villes, l’on doute surtout que «l’hygiène est foi» comme le dicte l’islam.
La réforme hospitalière dont il est question depuis longtemps devra commencer par placer la prise en charge du malade au centre des préoccupations de l’hôpital. Parce qu’au regard de leur comportement, beaucoup de médecins et de paramédicaux l’oublient.

L'ancien jeune

L'ancien jeune
par El-Guellil
L'exemple algérien n'arrête pas de faire des émules. On a tendance, quelques fois, souvent, à l'oublier. Le film « La bataille d'Alger » a été projeté lors d'une séance de travail sur le terrorisme et comment le combattre, pour des spécialistes américains. C'est dire que notre révolution ce n'est pas rien. Mandela, puisse Dieu avoir son âme, est venu en Algérie s'imprégner de l'expérience de nos fida et maquisards. Et la dernière, c'est l'Autriche qui, comme nous, décide de nommer aux Affaires étrangères un ministre âgé de 27 ans. Voilà qu'ils se mettent à vouloir ressembler à l'Algérie de 65 qui avait le plus jeune ministre des Affaire étrangères, oui il avait lui aussi 25 ans notre Bouteflika. Sauf que nous, nous n'avions pas le choix, ils étaient tous jeunes ceux qui sont restés vivants à l'indépendance. Ce n'est pas le cas de l'Autriche. Celui qui a été désigné aux AE a fait l'unanimité grâce à ses capacités et son travail. Place aux jeunes ! place à l'efficacité. Pourvu qu'il ne se fasse pas la grosse tête et qu'il décide de ressembler au nôtre sur tous les plans. Mais l'Autriche, ce n'est pas l'autruche. S'enfouir la tête dans le sable lorsqu'il y a péril afin d'éviter ce qui la menace, ce n'est pas sa politique.

Oui mais ils ne pourront jamais nous ressembler. Eux, ils n'ont pas eu un million et demi de chahids. Ils n'ont pas de personnel politique qui revendique la propriété de l'histoire. Ils n'ont pas autant d'anciens moudjahidine et un ministère qui les gère avec un budget aussi important que celui de l'Education nationale. Ils le méritent on le sait, c'est grâce à eux qu'on est ce qu'on est et qu'on naît ce qu'on naît et qu'on est avec un nez intact. Le nif ! Ce nif qui est à l'origine de toutes les décisions prises, ennif ouel khsara. Mais c'est aussi grâce au nif qu'on intercepte toutes les pollutions.

Université : Au-delà du quantitatif

Université : Au-delà du quantitatif
par Salah-Eddine K.
Les licenciés du système LMD n'auront plus à souffrir de la discrimination qui leur est imposée pour leur insertion dans le monde du travail au niveau des administrations publiques.

Ces dernières ne pouvaient en effet les employer pour la simple raison que ce diplôme (bac+3), instauré en 2009 dans les universités, n'est pas encore accepté en tant que tel par la fonction publique. La bonne nouvelle est qu'une instruction interviendra au courant de cette semaine, émanant du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Une licence du système LMD et la licence du système classique préparée en 4 ans sont toutes les deux des licences d'Etat et se valent pour le recrutement, a indiqué le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, qui était, hier, l'hôte du Forum d'El Moudjahed. Brossant un tableau du système LMD, le ministre signalera que cette année, les nouveaux licenciés du LMD ont été à hauteur de 75% inscrits au diplôme supérieur qui est le master et le recrutement de 6.000 enseignants est attendu pour cette année. En ajoutant que le nombre d'enseignants (tous niveaux confondus) avoisinait, à la dernière rentrée, 45.000 dont 20.000 femmes. La qualité des diplômes n'a pas été en reste de l'intervention du ministre puisque le souci de l'université, a-t-il affirmé, c'est aussi celui de «dépasser le stade quantitatif du nombre de filières en rapport avec le marché de l'emploi et les besoins économiques pour se consacrer à la qualité des diplômés». Le ministre n'a pas omis de souligner que des dysfonctionnements apparaissent au jour le jour qui sont corrigés au fur et à mesure, tout en indiquant qu'il est «trop tôt pour faire une évaluation de ce système» encore à ses débuts.

Par ailleurs, l'intervenant indiquera que l'université algérienne connaît de nombreuses avancées dans la recherche. Il réitérera que le taux de 1% du produit intérieur brut (PIB) est consacré par notre pays au domaine de la recherche. Il citera les exemples sur les publications de recherches dans des revues internationales spécialisées ou encore sur l'insertion de chercheurs algériens dans des programmes de l'Agence spatiale américaine (NASA) ou la future signature d'un accord de partenariat avec le leader informatique américain IBM pour la fabrication de puces électroniques dans notre pays. Défendant son secteur, le ministre n'a pas raté l'occasion pour aussi défendre «l'honneur» de l'université après la diffusion d'un reportage sur la chaîne TV (Ennahar) sur les cités universitaires. L'affaire a provoqué un tollé général, ce qui a poussé le ministère de tutelle à déposer une plaine contre cette chaîne durant la semaine écoulée. 

jeudi 12 décembre 2013

Près de 100 milliards de dollars de fiscalité non recouvrée à fin 2011 .........


Près de 100 milliards de dollars de fiscalité non recouvrée à fin 2011 : La Cour des comptes charge l'administration fiscale
par Salem Ferdi
Huit mille milliards de dinars de fiscalité non recouvrée à la fin 2011. Pour mesurer l'énormité du chiffre dont fait état un rapport de la Cour des comptes, il faut savoir qu'au cours actuel du dinar, cela fait plus de 95 milliards de dollars pour un cours de 1 dollar/84 dinars.

Le chiffre est tellement astronomique que beaucoup se sont demandés si l'APS, qui cite le rapport de la Cour des comptes, ne s'est pas emmêlée avec les virgules. On ne sait pas si la fiscalité non recouvrée dont il est question concerne la seule année 2011 ou si cela représente un cumul des années précédentes. Mais dans tous les cas de figure, on est dans un chiffre astronomique qui flirte avec les 100 milliards de dollars et qui renseigne sur la faiblesse de l'administration fiscale et des douanes. C'est «éloquent en termes de qualité de gouvernance du pays», estime un expert. «Des lacunes dans les procédures de recouvrement amiable et forcé par rapport au cadre légal et réglementaire ont entraîné d'importants restes à recouvrer (RAR) qui ont cumulé 7.937 milliards de DA», indique le rapport d'appréciation de la Cour des comptes sur l'exécution du budget 2011. Et pour marquer l'importance de ces sommes non recouvrées, le rapport indique qu'elles représentent plus de deux fois les recettes générales de l'Etat en 2011 (3.474 mds de DA), cinq fois les recettes fiscales (1.511 mds de DA). Cela représente plus de trois fois les revenus versés au Fonds de régulation des recettes en 2011 et qui sont évalués à 2.300 mds de DA.

ORAN-EST CHAMPION DE LA FRAUDE ?!

L'article de l'Aps comporte une très grosse bizarrerie -à moins que cela ne soit une maladresse dans la rédaction du texte- au sujet de la fiscalité dans la wilaya d'Oran. «Les produits divers du budget non recouvrés ont atteint 5.843 mds de DA à fin 2011, en progression de 5% par rapport à 2010 et dont 91% proviennent de la direction des impôts de la wilaya d'Oran-Est, selon les chiffres de la Cour des Comptes, d'après l'article de l'APS. Ainsi, le non-recouvrement au niveau de la direction des impôts d'Oran-Est pèse lourdement dans le chiffre global sans qu'une explication soit donnée sur cette «particularité» d'Oran-Est par rapport à la norme nationale. Le rapport laisserait entendre, en tout cas, qu'à Oran-Est, on est plus laxiste et qu'on y est moins enclin à engager des poursuites contre les personnes physiques et les entreprises qui ne payent pas leurs impôts. Cet «Oran-Est» qui serait plus laxiste que la norme nationale mériterait de plus amples explications en tout cas. Le rapport détaille où se trouve cette fiscalité non recouvrée. 684 milliards de dinars de TVA non recouvrée à la fin 2011, 531,6 milliards de dinars pour l'IRG (impôt sur le revenu global) et 254 milliards de dinars par la TAP (taxe sur l'activité professionnelle). Pour l'IBS (impôt sur le bénéfice des sociétés), le montant est de 114 milliards de dinars tandis que les contributions indirectes non recouvrées ont atteint le montant de 309 milliards de dinars.

LA RADIATION COMME ECHAPPATOIRE !

Pour la Cour des comptes, «l'accumulation des RAR est due essentiellement aux insuffisances en matière de poursuite» et au «manque de rigueur» des services concernés. Les receveurs des impôts ont tendance à ne pas actionner la justice comme le prévoit le code des procédures fiscales. En outre, les receveurs des impôts n'utilisent pas de manière significative les autres voies prévues par le code comme la fermeture temporaire, la saisie et la vente. Selon la Cour des comptes, l'efficacité des poursuites judiciaires est affectée par la mise en œuvre depuis 2010 de l'attestation de situation fiscale, exigée en cas de demande de radiation d'un registre de commerce. Celle-ci est assimilée à une sorte de quitus de la part de l'administration fiscale et la Cour des comptes le déplore. Elle souligne que la radiation d'un registre de commerce ne dispense pas le débiteur des poursuites judiciaires. «Toutes les défaillances tendent à compromettre et à pénaliser les intérêts du Trésor sachant qu'elles touchent également d'autres administrations comme les douanes et les domaines», relève la Cour des comptes. Les restes à recouvrer par l'administration du domaine national ont atteint 20,5 mds de DA en 2011. 

mercredi 11 décembre 2013

Ils attendent la tenue du Conseil du gouvernement : Dix ans de validité pour le passeport

Ils attendent la tenue du Conseil du gouvernement : Dix ans de validité pour le passeport
par Moncef Wafi
L'allègement des documents exigés pour des dossiers administratifs, la prorogation de la validité du passeport ainsi que de certains documents de l'état civil comme l'acte de naissance et la réduction du délai de leur délivrance restent parmi les mesures phares du gouvernement Sellal pour l'amélioration du service public dans l'administration. Ainsi, et pour concrétiser ces propositions, deux projets de textes réglementaires relatifs au passeport biométrique et à l'état civil seront soumis au Conseil du gouvernement, a indiqué ce lundi le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Ahmed Adli, sans pour autant préciser la date du Conseil des ministres. Lors d'une réunion avec les directeurs de la réglementation des wilayas, M. Adli a expliqué qu'en vertu de ces deux textes, la validité du passeport et de l'acte de naissance «sauf changement de l'état civil» sera de dix ans alors qu'actuellement il est respectivement de cinq et un an. A propos du document de voyage, le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l'Intérieur, Mohamed Talbi, a annoncé hier matin sur les ondes de la Chaîne 3, la liaison de la direction des documents au fichier national du casier judiciaire afin d'accélérer la procédure de l'enquête administrative. Pour mener à bien cette opération, des équipes spécialisées d'ingénieurs en informatique de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont été mobilisées. Quant à l'acte de naissance S12 , il a évoqué la possibilité de le retirer de la wilaya de résidence au lieu de se déplacer au lieu de naissance à travers un logiciel relié au registre national de l'état civil qui sera créé à partir de janvier prochain. M. Talbi a également souligné qu'une coordination est prévue avec le ministère des Affaires étrangères pour faciliter la délivrance de l'acte de naissance n°12 aux ressortissants algériens à l'étranger au niveau des consulats concernés. Pour ce qui est de l'annulation de 60% des documents administratifs exigés pour la constitution de dossiers, elle semble être « imminente » n'attendant que la finalisation du recensement des documents exigés dans tous les autres secteurs. Ainsi, une commission intersectorielle, nouvellement installée par le ministre chargé de la réforme du service public, Mohamed El Ghazi, recueille actuellement les propositions émanant des différents départements ministériels en vue d'alléger les procédures administratives. Elle devra achever ses travaux fin décembre ou en janvier 2014 alors qu'en septembre et octobre derniers, les différents ministères ont été destinataires de deux instructions pour l'élaboration d'un programme sur les propositions susceptibles de mettre fin à la bureaucratie. Par ailleurs, M. Talbi a mis l'accent sur l'importance de la formation des cadres et fonctionnaires des collectivités locales notamment au niveau des services de l'état civil où le citoyen lambda éprouve les pires difficultés pour se faire servir. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, avait annoncé l'installation dans chaque wilaya d'une inspection générale qui aura la charge de suivre et de contrôler, sur le terrain, le fonctionnement des services administratifs conformément aux instructions du Premier ministre. Rappelons que lors des dernières installations des nouveaux walis à leur poste, M. Belaïz, a expressément demandé à ce qu'on mette un frein à la bureaucratie qui étouffe littéralement le citoyen algérien. 

mardi 10 décembre 2013

Donald Kaberuka, président de la Banque Africaine de Développement «L'Algérie a besoin d'un autre Business Model»

Donald Kaberuka, président de la Banque Africaine de Développement «L'Algérie a besoin d'un autre Business Model»
par Abderrahmane Hayane
Donald Kaberuka, Président de la Banque Africainede développement (BAD) était à Paris pour le Forum Economique et au sommet France-Afrique. Il en parle dans cet entretien exclusif dans lequel il évoque aussi les rapports de la BAD avec le Maghreb et l'Algérie «où c'est quand même compliqué !»

Quel bilan dressez-vous de ce Sommet, notamment de son volet économique ?

Je pourrais le résumer en 3 approches : investissements. On n'a pas parlé d'aide au développementmais d'investissements. Même si on a parlé aide, c'est plutôt dans le cadre d'un effet de levier pour l'investissement. 2ème approche : la France, et l'Europe, ont besoin aujourd'hui de l'Afrique. Et vice versa. Il y a encore quelques années, un homme politique français a dit «la France n'a pas besoin de l'Afrique». Il se trompait. 3ème élément qui me parait capital, c'est ce changement de vision pour l'Afrique qui était assimilée à un continent condamné dans un raisonnement passéiste et misérabiliste. Aujourd'hui c'est le continent des opportunités.

Mais l'Europe est-elle prête à entendre l'Afrique autrement ?

Il n'y a pas d'autre alternative. La jeune génération des africains nés après les indépendances, est ce que l'on appelle en Afrique la «free génération», née dans les années 70 et 80. Ils ont une autre vision du monde. Ils sont connectés. Ils ont étudié en France, au Royaume Unis, au Canada, aux Etats Unis. Même ceux qui sont dans les villages ont des téléphones mobiles, ils s'envoient des sms et téléchargent des vidéos ou des applications. Si vous estimez que depuis 30 ans, le monde a changé alors l'Europe a changé et l'Afrique aussi. Chacun à sa façon. L'Europe a changé de deux façons : la chute du mur de Berlin a mis fin à une idéologie et une économie communisante qui était souvent exportée vers l'Afrique aussi par le biais de la guerre froide. L'Europe a changé aussi grâce à la chute de «Lehman Brothers» qui a mis fin à ces donneurs de leçon «voilà ce qu'il faut faire pour réussir !». Donc je pense que ces deux événements sont très importants. Pour l'Afrique, le changement est différent. Ce n'est plus l'axe nord-sud qui prime mais il y a aujourd'hui les axes sud-nord, sud-ouest mais également sud-sud et je dirais même Afrique-Afrique.

Mais n'y a-t-il pas le risque de voir l'Occident avoir un intérêt purement conjoncturel à l'Afrique ?

Il y a un Chef d'Etat qui a dit lors de ce Sommet «vous savez, dans une économie il y a deux rois : l'entrepreneur et le consommateur. Vous produisez parce qu'il y a un consommateur quelque part. Et le consommateur sur le plan mondiale il est où dans 10, 20, 30 ans ? Il sera essentiellement africain !» Il n'a pas tort. Le pouvoir d'achat de l'africain augmente de façon exponentielle. On se rue aujourd'hui sur l'Afrique pour être aux premières loges demain. Les Africains seront 1,5 milliards en 2030, dont la moitié urbanisée et dont plus de 65% auront moins de 25 ans, donc nés depuis peu ou pas encore…

En espérant des échanges Win-Win…

Ils n'ont pas le choix et ils le savent. En 1979, quand la Chine a commencé sa marche économique, j'étais étudiant à Londres, et on parlait d'elle avec mépris. On disait d'elle : «c'est la Haute-Volta avec des missiles nucléaires !». Vous connaissez la suite. En 30 ans le pays s'est industrialisé. Au début des années 90, l'Inde était assimilée à la Belgique, et le Brésil inconnu. Aujourd'hui l'Inde est une puissance nucléaire et économique et le Brésil construit des avions et des sous-marins. Regardez les changements économiques qui se passent dans les pays du Golfe malgré tous les problèmes géopolitiques de la région. Le Vietnam qui a connu des décennies de guerres discontinues est aujourd'hui une puissance économique émergente. Aujourd'hui, tout entreprise qui se respecte doit se dire : je dois regarder loin, je dois regarder partout, surtout là où il y a la démographie. C'est ça l'avenir.

La BAD semble avoir réévalué à la baisse ses interventions en Afrique du Nord. Est-ce que c'est une réalité ?

La lecture n'est pas la bonne. L'Afrique du Nord reste le partenaire le plus important de la Banque avec plus de 51% du portefeuille. Au Maroc, nous sommes le premier bailleur. En Egypte et en Tunisie nous sommes parmi les plus importants. Nous avons été les premiers à mettre de l'argent en Tunisie après la révolution. Enparallèle, nous sommes une Banque. Nous ne sommes pas la Croix Rouge.Nous avons des normes prudentielles à respecter et à chaque fois que la Tunisie ou l'Egypte sont rétrogradés dans les agences de notations -ce qui s'est passé successivement et très rapidement- cela réduit les marges d'opération de la Banque. Nous sommes gênés par le fait que nous voulons aider ces pays mais le manque de visibilité politique des gouvernements de transition et le fait que les agences de notations les punissent quasiment tous les jours sur les marchés cela réduit considérablement notre marge de manœuvre. Je me réjouis que l'agence Moody's vient de relever la note l'Egypte mais pour la Tunisie c'est l'inverse.

 Nous sommes en train de chercher des solutions de transit en attendant que la situation politique se stabilise. Une des options possibles - on en a discuté à Washington avec les ministres du G8 - est de mutualiser les risques de taux. C'est ce qu'on appelle les «Exposures Swaps», entre les différentes institutions multilatérales de financement tel que la Banque mondiale, la Banque européenne, la Banque islamique etc…D'autres part, nous sommes actuellement en train de discuter avec les Saoudiens, les Emiratis et les Koweïtiens pour voir comment mettre en place des instruments de garantie de nos financements en Afrique du nord. Eux ne sortent pas un dollar, ils garantissent et nous, nous finançons car nous connaissons mieux qu'eux l'Egypte ou la Tunisie par exemple où les risques de défauts de paiement sont quasi nuls. Tout le monde y gagne !

Nous essayons donc de délier la situation en Afrique du Nord où nous avons une forte concentration d'engagements tout en respectant, encore une fois, nos règles prudentielles.

Il y a aussi les cas particuliers de l'Algérie et de la Libye…

Nous avons en Afrique uniquement deux pays qui n'ont pas besoin de capitaux et c'est bien l'Algérie et la Libye. L'Algérie a même réglé toutes ces dettes en 2004. A tout le monde, y compris l'ex-Union Soviétique. La Libye, elle, a tellement de moyens que ce n'est pas ça leur problème. La Libye, c'est un Etat qu'il faut construire. Nous avions dit aux occidentaux «attention, ici c'est des tribus, ce n'est pas un pays». On est en train de le voir aujourd'hui. L'Algérie, elle, a besoin d'un autre modèle de développement, d'un autre Business Model. Ce n'est pas l'argent qui lui manque. Il faut qu'elle sorte de son économie d'hydrocarbures, il faut qu'elle cherche à créer une classe moyenne d'entrepreneurs algériens même s'il faut aller chercher des instruments techniques ailleurs pour cela. Il faut sortir de la rente pétrolière.

La BAD peut-elle aider techniquement l'Algérie à basculer vers ce nouveau Business Model ?

C'est pour cette raison que nous avons ouvert un bureau à Alger. Nous voulons aider l'Algérie avec notre expertise et notre expérience des autres pays africains à développer un nouveau modèle économique basé sur des appareils productifs très larges et sortir de la rente des hydrocarbures.

Vous avez des interlocuteurs en Algérie?

L'Algérie à un excellent ministre des finances et ce n'est pas parce que KarimDjoudi est un ami que je dis cela. Maintenant, il évolue bien entendu dans tout un environnement et des paramètres qu'il ne maîtrise pas. On en débat souvent, y compris avec MM. Laamamra et Sellal ainsi que de nombreux chefs d'entreprises algériens. Mais en Algérie, c'est quand même compliqué ! 

Orange va mettre un pied en Algérie, onze ans après !

Orange va mettre un pied en Algérie, onze ans après !
par El Kadi Ihsane

C'est l'une des annonces prévues à l'occasion de la visite de Jean-Marc Ayraurlt le Premier ministre français en Algérie les 16 et 17 décembre prochains. L'opérateur historique français de téléphonie mobile lance trois joint-ventures en Algérie avec une SSII privée, Net Skills pour explorer de nouveaux services liés à l'internet haut débit notamment.

Il n'existe plus d'obstacle juridique à l'annonce lundi prochain à Alger, en marge du forum d'affaires Algérie France, de la signature d'un accord entre Orange Télécom et une société algérienne de services informatique, Net-Skills pour le lancement de services liés au nouvel environnement de l'internet mobile à haut débit. C'est une source proche du dossier à Alger qui a confirmé à Maghreb Emergent l'aboutissement d'une négociation qui a duré un an dans le sillage de la visite de François Hollande en Algérie en décembre 2012. Le PDG de Net-Skills Nassim Kerdjoudj, invité du direct de la radio Maghreb M le mardi 03 décembre dernier, a fait allusion, à l'antenne, à une évolution radicale des métiers de son entreprise à partir du 1er janvier 2014. Le protocole d'accord portera sur la fondation de trois joint-ventures de droit algérien à un niveau de capitalisation qui n'a pas été indiqué. L'une d'entre elles se chargera de proposer un service wifi grand public, partant d'une anticipation sur la généralisation des smartphones en Algérie avec la mise en exploitation des 3 licences 3G avant la fin de l'année 2013. Le développement de la connectivité par fibre optiqueest également un gisement d'opération qui intéresse le nouvel entrant en Algérie. Orange est la filiale de France Télécom - devenu elle-même Orange depuis juillet dernier - qui a, à plusieurs reprises tenté de se rapprocher d'Algérie Télécom notamment à l'époque de la présidence de Thierry Breton dans le contexte favorable du voyage historique de Jaques Chirac en Algérie en mars 2003. France Télécom a travaillé en Algérie à travers différente filiale liée au web (Wanadoo) ou aux infrastructures. Mais ne s'est jamais installé comme investisseur dans le pays.

UN CHANGEMENT DE STRATEGIE D'APPROCHE

La grande histoire de Orange avec l'Algérie est surtout marquée par deux autres rendez vous manqués lors de son échec dans l'acquisition d'une licence de téléphonie mobile en 2001 (Orascom) et en 2004 (Watania). Le partenariat avec une jeune SPA algérienne du secteur informatique et des TIC serait un changement complet de stratégie de la part du leader français de la téléphonie. C'est le déblocage de l'appel d'offres pour la licence de 3G qui a semble-t-il décidéStephane Richard, le patron de Orange de mettre enfin un pied en Algérie où les spécialistes s'attendent à une phase de rattrapage dans les TIC après une stagnation de plusieurs années. Orange est présente en tant qu'opérateur direct ou sous la forme d'octroi de franchise dans 23 pays dans le monde. L'opérateur français a procédé à des acquisitions ces dernières années qui lui permettent de devenir un acteur important de l'économie numérique en vendant des contenus sur le web. Orange emploie près de 172.000 personnesdont 105.000 en France, et sert près de 226 millions de clients dans le monde. Si le partenariat entre Orange et Net Skills devait se déployer, il serait un nouveau modèle d'affaire dans la filière des services, Lafarge Algérie ayant déjà lancé, dans l'industrie, un partenariat avec un privé algérien pour la réalisation d'une cimenterie dans la wilaya de Biskra. Les derniers grands partenariats algéro-français signés concernent des entreprises françaises privées et des acteurs algériens publics comme Alstom avec Ferrovial, Renault avec SNVI ou encore plus anciennement Axa avec la BEA et le fonds national d'investissement (FNI). L'entrée de Orange en Algérie serait aussi mise sur le compte du Forum des chefs d'entreprises (FCE), dont Nassim Kerdjoudj est l'un des vice présidents, et qui a toujours milité pour la promotion de partenariat privé-privé entre l'Algérie et la France. . 

mardi 29 octobre 2013

Zabel show

Zabel show
par El-Guellil
Les reins rompus par le poids du couffin, elle essaye de s'aider de la rampe d'escalier pour grimper les étages, mais se rappelle qu'elle a été arrachée. «Moussiba inchallah», ils ont tout bouffé». Elle ne peut même pas s'arrêter parce que ça pue, le vide-ordures est bouché. L'envie lui vient de gueuler, mais les notes de musique classique qui sortent d'un appartement semblant le fuir, l'ont empêché. «El-mouziga fel khnez», on aura tout vu». La symphonie de Vivaldi, «Les quatre saisons», est dans tous ses états, dans ce bâtiment apocalyptique : le «SOL» souffre, le «LA» trouve l'ambiance lamentable, le «FA» pleure la façade, il semble interpeller l'OPGI qui s'en moque éperdument. «SI» les voisins s'entendaient pour régler les vingt millions de charges impayées», le «MI stère» des ascenseurs, très souvent en panne, serait résolu. Le «RE», lui, fait appel aux réminiscences d'un passé lointain. Pauvre Vivaldi, se dit-elle… et pauvre immeuble. Les rats se confondent avec les habitants dans ce joyau architectural.. Cette bâtisse est composée de deux blocs, le nord et le sud ; on dirait que la guerre de sécession s'est déroulée en ces lieux, «guirra khouya !». Si vous ne me croyez pas, faites-y un tour, me dit Eddaouia qui broie du noir. Le minimum de civisme est dans le hall principal : il y a deux gros trous que les chutes du Niagara ne feraient pas.

Les voisins n'arrivent pas à s'entendre pour payer les charges. On dirait «graba» et avec tout ça, quand tu les vois descendre, tu jugerais qu'ils viennent de Beverly Hills. «Au fait, tchu as pu me débrouiller Channel N° 5 ? Bdîte nmell Cachaghelle… Khalti Daouia les imite à la perfection, avant de continuer… Brass el melh, s'il n'y avait pas ces pauvres femmes de peine qui se tuent à l'ouvrage, loukène metna. Dans ce bâtiment «le comité syndic» est composé, essentiellement, de femmes. Elles font le porte-à-porte pour sensibiliser le voisinage, mais tous s'enferment dans leur cage à rats et se complaisent dans cette situation. Ouine Rakoum yâ rjel zmène ? Les hommes qui respectent leurs moustaches, n'accepteraient pas de voir leurs enfants vivre dans une benne à ordures. 

L'annonce d'une «méga découverte» de pétrole en Algérie jette le trouble chez les spécialistes

L'annonce d'une «méga découverte» de pétrole en Algérie jette le trouble chez les spécialistes
par El Kadi Ihsane
1,264 milliard de barils de pétrole se trouveraient sous les pieds de Sonatrach à Hassi Toumiet non loin de Hassi Messaoud. L'annonce, faite par Youcef Yousfi, a fait un "buzz médiatique" mondial. Elle a surtout dérouté les experts qui révèlent beaucoup d'incohérences dans cette annonce. Le mot "exagération" est lâché.  

Le ministre de l'énergie et des mines algérien Youcef Yousfi avait promis à Londres il y a un mois une grande annonce imminente sur l'exploration d'hydrocarbures au Sahara. C'est chose faite depuis samedi dernier. Sauf que l'annonce a dépassé, et de beaucoup, tout ce que les spécialistes du domaine minier algérien envisageaient comme découverte possible. Le gisement de Hassi Toumiet dans le bassin d'Amguid Messaoud, non loin de Hassi Messaoud (125 km) a révélé des potentialités en pétrole Tight de 1,264 milliard de barils dont 50% pourraient être récupérées en utilisant la technologie de la fracturation hydraulique. Pour situer l'importance de cette annonce il faut juste voir qu'avec de telles projections l'Algérie améliore de près de 20% sa capacité de production actuelle de 1,2 million barils-jour. Le gisement de Hassi Toumiet apporterait- en plateau de production - 200 000 barils jour supplémentaires, pendant près d'une décennie. Lors de sa visite sur le site de Hassi Toumiet, le ministre de l'énergie n'a pas utilisé, devant une poignée de journalistes nationaux, le mot de pétrole Tight, un hydrocarbure captif de la roche que Sonatrach a dédaigné exploiter durant les années 70-80 à cause de ses coûts d'extraction élevés. Il a juste signalé selon la dépêche de l'APS qu'il faudra recourir aux techniques de forage non conventionnelles pour pouvoir extraire 50% du réservoir. Youcef Yousfi a affirmé qu'avec les techniques conventionnelles seules 10% à 15% des ressources du gisement pouvaient être récupéré.

DES ANOMALIES ET DES INCOHERENCES

Le vice-président de Sonatrach activité amont Said Sahnoun présent aux côtés du ministre de l'énergie à Hassi Toumiet a confirmé que ce gisement était "une nouvelle découverte" en effort propre de Sonatrach. Cette affirmation suscite cependant quelques interrogations. Contacté à sa direction générale à Alger, un interlocuteur de Sonatrach a rappelé à Maghreb Emergent que les nouvelles découvertes d'hydrocarbures sont validées par l'agence de promotion du domaine minier Alnaft avant d'être annoncées, réglementairement par elle d'abord. La nouvelle découverte de Hassi Toumiet n'a pas fait l'objet d'une communication chez Alnaft. Ce qui a laissé penser à un ancien dirigeant de Sonatrach, "troublé par cette annonce", qu'il ne s'agirait pas d'une découverte tout à fait nouvelle mais du "résultat de l'actualisation de l'exploration d'un périmètre ou de l'huile a déjà été trouvée, mais dont le potentiel était mal cerné et jugé peu intéressant économiquement il y a vingt ou trente ans". Mais cette hypothèse vacille aussitôt dans le propos de cet ancien dirigeant du secteur de l'énergie. "J'avoue que j'ai beau chercher, je ne souviens pas avoir laissé un réservoir dans cette région du bassin d'Amguid Messaoud qui puisse proposer un tel potentiel de production, même en tight oil". Il pourrait donc s'agir effectivement d'une découverte réellement nouvelle. Mais alors la communication du ministre Youcef Yousfi pose d'autres problèmes pour les spécialistes.

"LE MINISTRE A EXAGERE LE TAUX DE RECUPERATION"

Pour K. Y un ingénieur à la direction de la production de Sonatrach, devenu consultant depuis quelques années, la communication de Youcef Yousfi "n'est pas claire sur comment le potentiel du gisement a pu être évaluée à 1,3 millions de barils" et surtout elle est complètement irréaliste lorsqu'il parle d'arriver à un taux de récupération de 50% sur le réservoir. Le sentiment que le ministre algérien de l'énergie et des mines a exagéré le taux de récupération que les techniques non conventionnelles allaient permettre d'atteindre à Hassi Toumiet était palpable chez un autre cadre de Sonatrach contacté par Maghreb Emergent. Un expert américain du pétrole, William Byrd, a exprimé les même réserves " Le taux moyen de la récupération primaire est de 15%, une récupération secondaire peut obtenir 15% supplémentaire. Au-delà il faut énormément de science et donc énormément d'argent". Sans que jamais le taux de 50% ne soit évoqué. Le ministre de l'énergie et des mines parait avoir également minimisé le surcoût d'extraction en l'évaluant à seulement 10% pour un gain de 40% de récupération, comme rapporté par la dépêche de l'APS. Le plus probable finalement est qu'il y a bien eu une découverte de pétrole non conventionnel, qu'elle confirme le potentiel de l'Algérie dans ce domaine, mais qu'elle ne peut pas recéler autant de liquide que ce qui a été annoncé et que son exploitation coutera plus cher que ce qui a été suggéré. L'un des meilleurs spécialistes algériens des hydrocarbures non conventionnels Nazim Zouiouèche, ancien PDG de Sonatrach, avait insisté lors d'un séminaire de formation à la presse organisé en 2012, par le réseau Rameve, sur le fort potentiel de l'Algérie en Tight oil, une variété de pétrole de roche, non récupérable par les techniques de forages classiques. Il avait également souligné que contrairement au gaz de schiste qui peut s'avérer non rentable compte tenu des coûts énormes d'investissement qu'il nécessite, le pétrole Tight peut être économiquement intéressant si la tendance du prix élevé du brut s'installe "géologiquement" dans le monde. 

lundi 28 octobre 2013

60 milliards de dollars pour les énergies renouvelables

Alors que 85% du sous-sol algérien reste inexploité : 60 milliards de dollars pour les énergies renouvelables
par El-Houari Dilmi
« Au vu de la situation géographique très favorable, avec le Sahara qui s'étend sur plus des deux tiers de la superficie globale du pays, l'Algérie constitue l'un des plus grands réservoirs au monde en matière d'énergies renouvelables, surtout l'énergie solaire», a indiqué hier le sous-directeur de la promotion des énergies nouvelles et renouvelables et de la maîtrise de l'énergie au ministère de l'Energie et des Mines, M. Rachedi Menadi.

Interrogé sur l'objectif assigné à la 4ème édition du Salon des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable (Era 2013) qui s'ouvre aujourd'hui à Oran, l'invité de la radio a expliqué que c'est «surtout l'échange d'expériences et le transfert du savoir-faire en matière d'énergies renouvelables et propres qui est ciblé par le gouvernement algérien qui fait montre d'une volonté politique tenace pour dépasser l'ère des énergies non renouvelables, le pétrole et le gaz notamment», a-t-il indiqué.

 Il fait savoir que plus de 100 entreprises dont Sonelgaz et des institutions activant dans les secteurs de l'agriculture, de l'environnement et des ressources en eau seront présentes au rendez-vous. Des entreprises internationales venant d'Allemagne, de Pologne, d'Italie et de France participeront également au Salon au cours duquel sont prévues une trentaine de conférence-débats présentées par des chercheurs et des responsables d'entreprises algériennes et étrangères. «Fort des succès et de l'expérience acquise lors des trois précédentes éditions, le Salon entend devenir un espace de rencontre entre décideurs, producteurs, utilisateurs et chercheurs» pour favoriser l'échange entre professionnels algériens et étrangers dont des fabricants, des fournisseurs d'équipement et de matériel ainsi que les prestataires de services», selon un communiqué publié par l'APS. Rachedi Menadi a également indiqué que la «politique énergétique de l'Algérie est parmi les plus ambitieuses dans la région MENA, avec un objectif stratégique qui consiste à atteindre une proportion de 40% d'énergie renouvelable dans ce que consommeront les Algériens d'ici à l'horizon 2030», a-t-il souligné. Avec des investissements colossaux engagés depuis des années et un potentiel scientifique et technologique conséquent, l'Algérie mise sur un développement rapide des énergies renouvelables et propres», a-t-il expliqué. Au sujet de la concurrence féroce entre les Allemands et les Français, très intéressés pour investir dans le créneau porteur de l'énergie solaire, Rachedi Menadi a imputé cela «au potentiel gigantesque de l'Algérie, située dans un couloir où l'ensoleillement est quasi-permanent, soit 2000 heures par an», a-t-il expliqué. A une question sur le retard pris par l'Algérie dans le développement des énergies renouvelables, l'invité de la Chaîne 1 a expliqué qu'un «investissement de plus de 60 milliards de dollars sera engagé par le pays d'ici à l'horizon 2030 pour booster les énergies renouvelables, et arriver à réduire de la proportion des énergies fossiles consommées en Algérie». Si au plan international, les énergies renouvelables et propres constituent une préoccupation majeure de beaucoup de pays, en application des objectifs du millénaire sur le développement durable, en Algérie on a commencé à réfléchir sérieusement à l'avenir des énergies renouvelables dès les années 70, en prenant en considération le coût des investissements à engager en matière d'achat d'équipements et de maintenance», a encore indiqué Rachedi Menadi, ajoutant dans ce même chapitre que «le choix de la technologie, la moins onéreuse possible, sera décisif dans la promotion de l'énergie solaire chez le consommateur algérien, surtout que le fonds national des énergies renouvelables a été créé pour justement soutenir le coût de cette énergie alternative chez le commun des citoyens». Dans une prochaine phase, l'Algérie compte créer «une industrie nationale en matière d'énergie solaire d'ici une vingtaine d'années, de façon à réduire notre dépendance de l'étranger en matière technologique et d'achat d'équipements et de stations», a-t-il souligné. La formation des cadres sous l'égide de l'Institut national des énergies nouvelles sous tutelle du ministère de l'Energie et des Mines, le développement de l'énergie éolienne et hydraulique, le potentiel énergétique extraordinaire de l'Algérie en matière d'énergies renouvelables et le développement technologique qui la sous-tend, et la nécessaire «révolution des mentalités» pour garantir le devenir des générations futures en matière de ressources énergétiques ont été les autres points débattus avec l'invité de la Chaîne 1.

L'expert international Malek Seraï a indiqué de son côté, dans une déclaration à la radio publique, que «moins de 15% du sous-sol algérien était exploité», au lendemain de la découverte par Sonatrach d'un important gisement au bassin de «Meguid Messaoud», à 112 km de Hassi Messaoud. Cette découverte, qualifiée de la «plus importante» depuis une vingtaine d'années par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Youssefi, est quelque peu «battue en brèche» par l'expert Malek Seraï, selon lequel une «énorme richesse reste enfouie et encore inexploitée dans le sous-sol algérien». 

mardi 22 octobre 2013

Activité complémentaire dans la Santé : 80% des praticiens dans l'illégalité.

Activité complémentaire dans la Santé : 80% des praticiens dans l'illégalité.
par Mohamed Mehdi
Le débat est lancé sur la nécessité ou non d'abroger l'activité complémentaire qui permet à un praticien spécialiste de la santé, exerçant dans le secteur public, d'avoir des activités dans le secteur privé. Après l'avis, en faveur de l'abrogation, du président du SNPSSP, le Dr Mohamed Yousfi, c'est au tour du président du SNECHU, le Pr Nacer Djidjeli, de proposer un recadrage de cette pratique.

« Ce n'est pas l'activité complémentaire qui est à l'origine des pratiques, condamnables et qu'il faut sanctionner sévèrement, qui sont constatées dans les hôpitaux», affirme le Pr Nacer Djidjeli, président du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU). Notre interlocuteur, qui a souhaité réagir aux propos du président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Dr Mohamed Yousfi (voir notre édition de dimanche dernier), estime que ce n'est pas l'activité complémentaire qui est en cause dans la suspension des trois médecins spécialistes, dont deux chirurgiens et une radiologue, dans un hôpital à Mascara.

Tout en reconnaissant l'existence de «dépassements», il estime que l'activité complémentaire doit être «maintenue et réglementée». Cette pratique, affirme encore le Pr Djidjeli, «existe dans 90% des pays du monde». «La différence, c'est que dans ces pays, l'activité complémentaire est réglementée, et l'administration compétente fait convenablement son travail», explique-t-il. Il faut, dit-il, «améliorer les textes» en la matière, mais aussi «veiller à leur stricte application».

Pour lui, «l'abrogation» de cette pratique «n'est pas la solution». «Ceux qui travaillent au noir continueront à le faire, même en interdisant l'activité complémentaire», dit-il encore, tout en confirmant le taux alarmant donné par son confrère du SNPSSP. En effet, selon le Pr Djidjeli, les investigations du SNECHU ont mené au chiffre de «80%» de praticiens exerçant en totale illégalité dans le secteur privé.

Le président du SNECHU considère toutefois qu'il faut être «intransigeant» avec ceux qui ne respectent pas la réglementation. «Notre syndicat est pour le respect total de la réglementation. Toute entorse aux textes encadrant l'activité complémentaire doit être sévèrement sanctionnée», affirme notre interlocuteur. Outre un rôle plus dynamique de l'administration, le Pr Djidjeli suggère que «le Conseil de l'ordre doit aussi s'impliquer dans la gestion de l'activité complémentaire» et prononcer des «interdictions d'exercer, pendant une certaine durée» à l'encontre des praticiens reconnus coupables de pratiques malsaines.

En plus du volet sanctions, Nacer Djidjeli propose d'autres solutions. Il faut, selon lui, «consacrer l'activité complémentaire uniquement pendant les week-ends et les jours fériés, pour ne pas empiéter sur l'activité dans les hôpitaux, et faciliter le contrôle», dit-il. Aussi, il propose de lier l'autorisation de l'activité complémentaire aux résultats de l'«évaluation des services et des chefs de service». «Il est nécessaire d'instaurer une évaluation annuelle des services et des chefs de service dans les hôpitaux. Un chef de service doit pouvoir établir un programme de formation de maîtres assistants, de conduire des projets de recherche et de présenter une production scientifique», affirme le président du SNECHU. «Si l'évaluation est à la hauteur, le concerné doit être autorisé à exercer à travailler les week-ends et les jours fériés dans les cliniques privées. Dans le cas contraire, la pratique doit lui être interdite», ajoute-t-il.

A la question de savoir pourquoi les propriétaires des cliniques privées ne participent pas à la formation d'une partie des personnels dont ils ont besoin, le Pr Djidjeli note que cela «est impossible pour le moment». «La législation ne permet pas la formation paramédicale par le secteur privé. Et s'il faut interdire l'emploi de paramédicaux par le secteur privé, il faudra aussi fermer les cliniques privées», explique-t-il. Autre souci exprimé par notre interlocuteur, le manque de personnel paramédical. «Il n'y a pas de personnel paramédical sur le marché. La prochaine promotion est attendue pour 2017, en raison de la révision du cursus de formation. D'ici là, il y aura donc un grand déficit dans les spécialités paramédicales», ajoute Nacer Djidjeli. 

dimanche 13 octobre 2013

Le référée zambien fausse les débats : L'arbitrage maison, une dure réalité en Afrique


par M. Benboua, Qotidien d'Oran

Outre le manque de compétition, la chaleur et l'humidité, les Algériens redoutaient beaucoup l'arbitrage maison à Ouagadougou où ils se sont inclinés dans les cinq dernières minutes de la rencontre devant un adversaire plutôt prenable. Ceci dit, les appréhensions du coach Vahid et de ses troupes se sont avérées exactes puisqu'ils l'ont vérifié à leurs dépens. En effet, en plus du penalty pourtant justifié non accordé à Feghouli en première période (39'), le referee de la rencontre, le Zambien Janny Sikazwe, offrira un joli cadeau aux coéquipiers de Pitroipa à la 84' en leur accordant un penalty imaginaire alors que le score était à égalité (2-2). Une sentence injustifiée puisque le défenseur algérien, Belkalem en l'occurrence, était non seulement en dehors de la surface, mais ses bras étaient collés le long du corps. Ajoutez à cela que la balle n'a jamais touché ses mains et a été détournée par son torse. D'ailleurs, les séquences télévisées en sont témoins. Il est vrai que Sikazwe, qui est un arbitre international depuis 2007, a sorti un match correct dans l'ensemble, mais cette dernière erreur a été considérée comme une «fausse note» par les spécialistes, puisqu'elle a influé directement sur le résultat final de la rencontre. Ce qui mérite d'être signalé également, c'est que le Zambien a été induit en erreur par son premier juge assistant, l'Angolais Jerson Emiliano Dos Santos qui, pourtant bien placé, était le seul à voir la main de Belkalem. C'est en somme frustrant de dire que les Verts repartent avec une défaite, qui aurait pu être évitée, mais avec en revanche beaucoup d'espoir pour franchir l'écueil des Etalons au match retour à Blida, du moment qu'ils ont inscrit deux «précieux» buts. A noter enfin que c'est la première fois que ce trio d'arbitre dirige un match officiel. De quoi relancer le débat sur l'arbitrage maison qui reste tout de même une dure réalité en Afrique. 

Barrages Mondial 2014, Burkina Fasso 3 Algérie 2 - Tout se jouera à Blida

Barrages Mondial 2014 : BBurkina Fasso 3 Algérie 2 - Tout se jouera à Blidau
par M. A.  , Quotidien d'Oran


La donne était bien simple pour les Verts sur la pelouse du stade du 4-Août de Ouagadougou, ce samedi, à savoir ne pas revenir bredouilles de la capitale burkinabé pour ne pas hypothéquer leurs chances de qualification au Mondial 2014 au Brésil. Sur le papier, le coup était jouable pour les camarades du capitaine Madjid Bougherra, l'un des rescapés de l'épopée 2010, après leurs deux sorties victorieuses au Bénin et au Rwanda en phase de poules, même si les Etalons demeuraient des adversaires de taille qui forcent le respect comme l'atteste leur titre honorifique de vice-champion d'Afrique outre ce manque de compétition de certains joueurs de l'équipe nationale au niveau de leurs clubs respectifs, conjugué à la chaleur et la forte humidité régnant à Ouagadougou. Mais pour faire face à ces aléas, les Verts se sont présentés sur le terrain en conquérants et méritaient largement de l'emporter, notamment en seconde période où les camarades de Belkalem se métamorphosèrent en égalisant à deux reprises par Feghouli, quatre minutes après la reprise puis par Medjani à la 69', tout en ratant le KO par Soudani à la 51' et Slimani à la 53'. Mais il était dit, ce samedi, que l'arbitrage faussera les débats. En effet, le referee zambien, Janny Sikawze, auteur d'un arbitrage scandaleux, ferma les yeux sur un penalty flagrant de Feghouli, à la 38', alors qu'il accorda deux autres, dont le second des plus imaginaire pour les Burkinabés, que transforma, à quatre minutes de la fin, Aristide Dance, donnant ainsi une victoire inespérée pour son équipe. Toujours est-il que la sélection nationale aura répondu à l'attente lors de cette première manche, en produisant un football de bonne facture porté d'entrée vers l'offensive, ce qui a dérouté du reste les plans de Paul Put avec un Slimani qui pesa sur la défense burkinabé, aidé par Soudani qui lui distilla de bons ballons avant de concéder un but dans le temps additionnel, signé Petroipa, après une faute de marquage qui eut raison de M'bolhi, lequel venait trois minutes avant la pause de rassurer ses camarades, en déviant un penalty de Dance.

En somme, l'Algérie garde ses chances intactes pour se qualifier pour la quatrième fois de son histoire à un Mondial pour peu que les Verts y croient. Et ils ont les moyens de renverser la vapeur, le 15 novembre à Blida, et écrire une autre page glorieuse du football national. 

mercredi 2 octobre 2013

Recherche scientifique : Mebarki appelle à la promotion de la coopération dans le cadre du dialogue "5+5"

Portail Algérien des ENERGIES RENOUVELABLES  

Recherche scientifique : Mebarki appelle à la promotion de la coopération dans le cadre du dialogue "5+5"

Samedi 21 septembre 2013, 
Mohamed Mebarki ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, a appelé vendredi à Rabat à la promotion des activités d’échange et de coopération scientifique et technologique dans le cadre du dialogue "5+5".
"Notre conviction profonde est de promouvoir, à travers ce dialogue, des activités d’échange et de coopération scientifique et technologique régionale, pour asseoir des cadres et des mécanismes de développement globaux, et constituer la force nécessaire pour faire face aux défis communs, et ce, sur une base d’équité aux retombées bénéfiques pour l’ensemble", a déclaré M. Mebarki.
Le ministre intervenait lors de la première conférence des ministres en charge de la recherche scientifique des pays du dialogue "5+5" tenue à Rabat.
Le "5+5" regroupe les cinq pays de l’Union du Maghreb arabe (Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Libye) et les cinq pays de la Méditerranée occidentale (Espagne, Malte, Portugal, Italie, France).
M. Mebarki a souligné qu’il s’agissait de "définir la meilleure stratégie régionale, pour garantir le meilleur cadre de vie de nos citoyens" pour "affronter ensemble des défis socioéconomiques et sécuritaires communs, notamment ceux engendrés par les mutations profondes et accélérées que connaît le monde, tels que la dégradation de l’environnement, la rareté des ressources, l’accélération des nouvelles technologies, et les risques liés à la santé et à la sécurité".
Il a ajouté que "les enjeux imposés aujourd’hui, à l’échelle mondiale et régionale, nous amènent à relever les défis de la qualité et de la promotion de l’innovation et du développement technologique", estimant qu’"il devient important de mettre en place des politiques pertinentes pour la promotion de la recherche, du développement technologique et de l’innovation".
Exposant le nouveau programme de recherche scientifique et de développement en préparation en Algérie, M. Mebarki a indiqué que celui-ci vise à garantir l’épanouissement de la recherche scientifique et du développement technologique, à renforcer les bases scientifiques et technologiques et à identifier et réunir les moyens nécessaires à la recherche scientifique et au développement technologique.
Ce programme vise également à valoriser les résultats de la recherche, diversifier et renforcer le financement de l’Etat des activités de recherche scientifique et du développement technologique ainsi qu’à valoriser les édifices institutionnels et réglementaires etc.
La première conférence des ministres en charge de la recherche scientifique des pays du dialogue "5+5" a pour objectif notamment la création d’un véritable espace intégré de recherche et d’innovation basé sur un pont technologique entre les deux rives de la Méditerranée, l’encouragement de l’échange d’expériences au niveau des politiques scientifiques et technologiques et la gestion des systèmes nationaux relatifs à la recherche et l’innovation.
Elle vise également à appuyer les actions de formation de formateurs et de perfectionnement au profit des enseignants-chercheurs et des chercheurs dans les différents domaines scientifiques et technologiques.
La conférence a été précédée jeudi par la réunion des experts au cours de laquelle ils ont déterminé les axes de coopération dans le domaine de la recherche scientifique entre les pays du dialogue "5+5" et ont identifié les moyens de leur mise en œuvre dans le cadre d’une feuille de route.
La rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement et du développement des relations de coopération régionale entre les pays du dialogue "5+5", conformément aux recommandations de la 10ème réunion des ministres des Affaires étrangères de ces pays, tenue le 16 avril 2013 à Nouakchott.

samedi 13 avril 2013

Ce Que J'ai!!!!!!!!!


Ce que j'ai !

par El-Guellil
Un jour, le père d'une très riche famille emmène son fils à la campagne pour lui montrer comment vivent les gens pauvres. Ils y passent quelques jours dans la ferme d'une famille qui n'a pas beaucoup à leur offrir.

 Au retour, le père demande à son fils. : « as-tu aimé ton séjour? » «C'était fantastique, papa ! » «As-tu vu comment les gens pauvres vivent? « demande encore le père.»Ah oui! « Répond le fils» Alors qu'as-tu appris?» Le fils lui répond : « j'ai vu que nous n'avions qu'un chien alors qu'ils en ont quatre. Nous avons une piscine qui fait la moitié du jardin et ils ont une grande crique. Nous avons des lanternes dans notre jardin et eux ont des étoiles partout dans le ciel.          Nous avons une immense galerie, à l'avant, et eux ont l'horizon. Nous avons un domaine mais eux ont des champs à perte de vue. Nous avons des serviteurs alors qu'eux servent les autres. Nous achetons nos denrées et eux les cultivent. Nous avons des murs autour de la propriété pour nous protéger. Eux ont des amis qui les protègent.»

Le père en resta muet.

Le fils rajouta: « merci Papa de m'avoir montrer tout ce que nous n'avons pas ». Trop souvent, nous oublions ce qui nous est acquis pour nous morfondre sur ce que nous n'avons pas. Ce qui est un objet sans valeur pour un, peut très bien être un trésor pour un autre. Ce n'est qu'une question de perspective. C'est à se demander ce qui arriverait si nous avions de la gratitude pour tout ce que nous avons, au lieu d'en vouloir toujours plus. Apprenez à apprécier ce que vous « avez ». Retrouvez vos yeux et votre cœur d'enfant et voyez combien il est important d'apprécier ce que vous avez, plutôt que de vous soucier de ce que vous ne possédez pas. C'est signé d'un auteur inconnu, mais El Guellil est-il un auteur connu ? 

mercredi 27 février 2013

Le consommateur algérien succombe au charme des smartphones


Le consommateur algérien succombe au charme des smartphones

par Yazid Ferhat
Les Algériens en véritables adulateurs de téléphones portables ne parlent plus le même langage d'il y a cinq ans. On parle de moins en moins de SMS, texto, Bipili, etc., on leur préfère e-mails, applications, WiFi et bluetooth et autres systèmes d'exploitation Android et iOS. On ne parle pas que d'appareil photo et d'écran coulissant de quelques mégapixels, mais d'écrans HD touch en pouces, d'appareil photo avec autofocus, enregistreur vidéo en HD et une mémoire en giga-octets.

Finis les Nokia 1100, 1110, N8, 9, et place aux Galaxy S, 2, 3, 4. Au téléphone portable GSM et multimédia classique, le consommateur algérien cherche son téléphone intelligent, au nom "élégant" qui fait "In", smartphone. Cette tendance est perceptible sur toutes les devantures de magasins spécialisés dans la vente de téléphones portables et les publicités de la téléphonie mobile qui ne parlent que de ces nouveaux gadgets. On dénombre de moins en moins de téléphones portables classiques et multimédias proposés à la vente. Ils sont supplantés par les smartphones et quelques tablettes tactiles. "Les smartphones n'ont pas fait d'entrée timide. Ils ont fait une percée en moins d'une année", affirme un vendeur de téléphones portables moyen et haut de gamme installé à l'avenue El Khattabi, à Alger. "Nous faisons, ici, plus de 70 % de nos ventes de téléphones portables, neufs ou d'occasion, en smartphones et tablettes", enchaine-t-il. Dans ce magasin, il est difficile de se frayer un chemin pour scruter les téléphones mis vente, gardés soigneusement dans des présentoirs en verre. Les visiteurs font leur va-et-vient dans un espace exigu d'une vingtaine de mètres carrés, mais qui a l'air de brasser beaucoup d'argents. Ici, les prix ne sont affichés que pour les téléphones de moyenne gamme. Pour les smartphones on n'affiche que le nom du modèle et des caractéristiques sommaires. Pas de prix pour ne pas choquer ! Un vendeur est, toutefois, disponible pour répondre à toute requête. Le prix de l'iPhone 4S, 16 Go, d'Apple, l'un des produits phare de la marque à la Pomme croquée, est de 48.000 DA, avec une garantie de six mois. "Les gens viennent surtout ici attirés par le produit d'appel Galaxy Y, un produit d'entrée de gamme de Samsung, proposé à 15500 DA", explique le vendeur. A quelques encablures de là, à la rue Hassiba Ben Bouali, pour moins que cela, on peut s'offrir un iPhone 4S, dans un magasin, spécialisé dans la vente de matériels informatiques, électroniques et de téléphonie mobile, qui propose des prix alléchants. "A 12000 DA un iPhone 4S, avec une garantie de marche de 48 h", affirme le vendeur rejette l'idée de contrefaçon, et préfère nous orienter vers le téléphone qui "marche le plus", le Nokia N8 proposé à 10000 DA.

La Chine, le fournisseur incontournable

Tous les portables maintenant viennent de Chine maintenant et ce n'est pas de la contrefaçon", dit-il pour rassurer. Selon les statistiques, durant les dix premiers mois de l'année 2012, les importations de téléphones portables ont atteint 124 millions de dollars pour 3,2 millions d'unités importées. Pas moins de 2,3 millions d'unités proviennent de Chine (pour un montant de 96 millions de dollars), soit 71 % des importations qui sont en constante augmentation. Durant la même période, en glissement annuel, ces importations ont augmenté de 10 %. Ainsi, les consommateurs algériens ne font que suivre la tendance mondiale. Plusieurs études internationales le démontrent. Les ventes de smartphones et tablettes tactiles sont en train de supplanter celles des PC portables. Le trafic de données mobiles sera triplé dans les cinq prochaines années, selon l'Indice Cisco Visual Networking, boosté par les acquisitions de terminaux mobiles plus performants. En Algérie aussi, la perspective de l'introduction du réseau 3G de la téléphonie mobile qui s'annonce imminente, selon le ministre de la Poste et de la technologie de l'information de la communication, Moussa Benhamadi, est en train de tirer la vente des smartphones vers haut, les prix de plus en plus abordables aidant, surtout avec la prolifération des annonces entre particuliers sur le net, notamment pour les produits d'occasion. Il reste difficile cependant de se repérer devant des écarts de prix importants et la qualité des produits notamment pour les iPhone.

Un téléphone élégant et pratique

Les smartphones d'entrée de gamme ou ceux acquis à bon marché, sacrifiant les performances techniques, peuvent décevoir plus d'un surtout que des experts émettent des doutes sur la qualité du débit Internet mobile. "Parce que, expliquent-ils, la 3G c'est aussi les services et les différentes applications qui se développent autour". Qu'à cela ne tienne ! Des applications, il en existe déjà sur les Playstore et le Appstore. Ahmed, un diplômé en science de l'information de Taghit, en stage à pratique dans une boite de communication à Alger, se repère grâce au GPS de son iPhone. "C'est pratique pour se rendre dans des lieux qu'on ne connait pas. Il y a aussi des fonctionnalités pour calculer mon parcours", dit-il tout fier de son téléphone qui a boosté les ventes d'Apple. Midou de Boumerdès, un étudiant à l'Université de Bab Ezzouar, lui, a succombé aux charme d'un Galaxy S3 de Samsung, "non pas par snobisme", mais par le désir de "me simplifier un peu la vie". "Je me lève le matin, je consulte mes mails, la météo et les différents titre de la presse nationale grâce au réseau WiFi. Mon application Pocket me permet aussi de sélectionner les articles à lire même hors connexion, dans le train, durant le trajet vers la Fac", explique-t-il. Des applications de divertissement gratuites existent aussi, ainsi que des livres électroniques. "J'ai attaqué cette semaine le livre des Mille et une nuit", ajoute-t-il. Dire que le smartphone n'est fait que pour être "In" ne cadre pas avec la réalité. En tous cas, on est loin du début des années 2000 où le fait de posséder un téléphone portable vous classe dans la caste des riches. Le smartphone, Apple, Samsung, Nokia, ou Google, n'est pas seulement un téléphone élégant, mais un objet pratique, qui va de plus en plus s'imposer dans notre vie. 

mardi 26 février 2013

LE BIEN



Le bien

par El-Guellil
Elle a vu des enfants naître et grandir. Cela fait trente ans qu'elle occupe cette conciergerie. L'organisme qui l'avait installée, «Biens facants», devient «Biens de l'Etat» puis OPGI. Elle a traversé toute cette période de la mutation de sigles et appellations, et de changements à la tête de la boîte, sans que change son statut. Sa seule préoccupation, élever son enfant. Sa pension de veuve de chahid n'étant pas encore régularisée, elle se voyait obligée, à chaque fin de mois, de frapper à toutes les portes des voisins pour leur rappeler de payer les frais d'entretien des escaliers. Elle était jeune. A soixante ans, ses jambes ne lui permettent plus de faire des efforts. Son enfant n'est plus. Sa seule ressource, sa petite pension, lui permettait difficilement de joindre les deux bouts. Chaque fin de semaine, c'est le calvaire pour elle. Zouzou, la voisine, descend lui faire la fête.

- «Barakette, c'est trop, sborna bezzaf ! Soit tu fais les escaliers, ou alors tu payes garçonna pour le faire à ta place..., sinon n'dirou fik braya pour qu'on nous ramène une autre concierge...»

- «Dirou, dirou benti, kayène Rabbi!»

- «El-houkouma t'a donné ce logement et en échange, tu dois t'occuper de l'entretien..., on n'a pas à te payer... Maintenant, si tu ne peux pas, il y a des femmes qui ne demandent que ça».

- «Sar, ya Zoubida, tu dis ça à la femme qui tenait tes enfants quand tu allais aux mariages... Moi qui te passais mon logement chaque fois que tu as eu trop d'invités... Ghir dirou, kayène Rabbi».

Zouzou tenait ce langage depuis deux ans. Cela fait deux ans, tous les locataires sont devenus propriétaires. Khalti Aïcha ne comprenait pas son acharnement. Chaque fois, elle a réussi à calmer cette voisine. La même expression concluait le même speech: dirou, dirou, kayène Rabbi.

Aujourd'hui, fatiguée de porter sa misère hautaine, la vieille femme claque la porte au nez de Zouzou. Furieuse, la mégère essaye d'ameuter les voisins, mais sans résultat. Le soir, Khalti Aïcha reçoit rajel Zouzou. «Tiens, je t'ai ramené des pommes, lui dit-il, d'une voix mielleuse».

«On n'a jamais vu l'aumône sortir de prison», pense-t-elle, sur ses gardes. «Tu sais, on t'aime bien... et si Zouzou fait ça, c'est pour ton bien. Il ne faut pas trop lui en vouloir... On sait que tu es dans le besoin et il n'y a que nous qui pensons à toi... Voilà, je t'ai trouvé une chambre fidar à M'dina J'dida... Donc, Zouzou te propose de l'acheter ton logement... C'est pour notre fils, il va bientôt se marier..., et avec tout l'argent que tu auras, tu vivras comme une princesse...».

Khalti Aïcha se lève, lui redonne ses pommes, lui ouvre la porte, l'invite à sortir en lui disant : «Zidou dirou, kayène Rabbi». 

jeudi 14 février 2013

Dr Benaouda Benzerdjeb : Tombé au champ d’honneur le 17 janvier 1956


Dr Benaouda Benzerdjeb : Tombé au champ d’honneur le 17 janvier 1956

par Dr Baghli Abdelouahab


Né le 9 février 1921 à Tlemcen, Benaouda a dû affronter tous les obstacles scolaires. Il poursuit ses études jusqu’au Baccalauréat à l’ex-Collège de Slane (C.E.M. Ibn Khaldoun actuellement).

Excellent élève et très brillant en Allemand, il obtint le premier prix de tout le département d’Oran et gagne un voyage en Allemagne. (Le choix de la langue allemande n’était pas fortuit, il répondait à son admiration pour le peuple allemand, qui venait d’occuper la France)

Dans sa jeunesse tlemcénienne, Benaouda milite au sein du parti de l’UDMA présidé par Ferhat Abbas.

Il décroche avec succès le baccalauréat série mathématiques en juin 1941.

Il décide de s’inscrire aux études de médecine.

En 1942, il s’inscrit au niveau de la faculté d’Alger pour entamer sa première année de médecine (P.C.B.). Il décroche avec succès son premier diplôme universitaire.

En 1943, il décide de poursuivre ses études, cette fois-ci en France où il était quasiment impossible de s’y rendre à cause de la guerre. Il avait pourtant toutes les facilités pour continuer ses études médicales à Alger : sa famille était aisée, ce qui le débarrassait du souci matériel. D’autre part, partir en France c’était aller à l’aventure. En effet la France, sous occupation allemande, était quasiment coupée de toute communication avec l’Algérie.

Qu’importe, malgré les interdits répétés de ses proches, il s’embarque clandestinement en France et se fait inscrire à l’université de médecine de Montpelier.

Dans son épopée européenne, Benaouda intègre le parti du P.P.A/M.T.L.D. de MESSALI Hadj. Son adhésion était motivée par les visions justes de cette structure, entre autres, celle qui réclamait l’indépendance totale du pays.

Son premier reflexe après son inscription, a été donc de prendre contact avec ses compatriotes nord africains, pour la plupart nationalistes, militants, acquis aux thèses du P.P.A.

Sur le plan financier, comme il connaissait parfaitement la langue allemande, il a pu se débrouiller plus ou moins sans l’aide de sa famille. Dans cette France occupée par les Allemands, on ne pouvait pas lui envoyer de l’argent pour qu’il puisse subvenir à ses besoins. La vie était d’une manière générale extrêmement difficile pour tout le peuple français. Il a été confronté, à plusieurs reprises à des situations d’indigence. C’est ce qu’il fit savoir aux siens lors de son retour au bled en 1945.

Il se rend ensuite à Paris, où il se fait inscrire en 3 ème année de médecine. Il s’installe dans cette capitale où se trouvait le fleuron de la jeunesse algérienne et son cœur battant représenté par l’association des étudiants algériens : A.E.M.A.N. (Qui deviendra U.G.E.M.A en 1955). Leur local était situé au 115 Bd St Michel à Paris. Benaouda est alors désigné comme secrétaire principal et trésorier de cette organisation. Cela ne l’empêche pas de poursuivre toujours aussi brillamment ses études.

Parallèlement à ses études de médecine, il s’est fait inscrire pour une formation de puériculture.

Il obtient son diplôme de Doctorat en Médecine en Aout 1949 avec le titre de «Lauréat».

Il regagne le domicile familiale et avec l’aide pécuniaire de sa mère née BENOSMANE Fatéma (dite Lalla F’téma) qui vendit une partie de ses biens, il a pu s’installer et ouvrir en 1949 un cabinet de médecine générale où il s’occupait principalement des maladies infantiles. Il ne tardera pas à se faire une clientèle de choix à la fois européenne et algérienne musulmane.

Sur le plan social :

De nature, il était discret et modeste.

Aucune pression ni familiale, ni amicale n’arrivait à le décider à se marier, préférant se consacrer à la cause nationale.

Sur le plan politique :

Médecin installé, il active clandestinement avant même le déclenchement de la lutte armée. Ce sont des va et vient incessants entre la ville et la campagne. Il lui arrivait souvent, de s’absenter la nuit et de ne rentrer que très tard vers l’aube.

Son but était de créer à l’intérieur des grottes situées à la périphérie de la ville, des structures devant servir :

- d’une part de dépôts pour le stockage d’armes et de munitions
- et d’autre part pour recevoir ou même hospitaliser les futurs malades et/ou blessés de la révolution

En effet, il faisait faire des courses à son frère Mohamed pour l’achat de benzine destinée à la fabrication de bombes locales, tout en lui intimant l’ordre de n’en souffler mot à personne.

Un jour, empruntant un itinéraire en pleine campagne, il avait à répondre, lors d’un contrôle effectué par une patrouille de gendarmerie, quand à la présence d’un chargement de médicaments, de coton et de pansements qui se trouvaient dans sa voiture pleine à craquer. Sans perdre son sang froid et bien calmement, il leur dit qu’il avait à soigner des malades dans un village voisin mais qu’il ne connaissait pas la route qui y menait. Le caducée médical, collé sur le pare-brise avant de sa voiture, rassura les gendarmes qui se sont fait un devoir de lui indiquer le chemin qui menait à ce village. Souvent aussi, il emmenait avec lui, pour diversion ; lorsqu’il se déplaçait à la campagne, ses petits neveux (BENMANSOUR Mohamed, Réda, HADJ KADDOUR Abdelhak….).

La lutte armée déclenchée, il redouble ses activités clandestines. Il continue à alimenter les maquis en matériel médical, en armement et soigne les djounouds blessés.

Il lui arrivait très souvent de recevoir dans la maison familiale un ou deux invités venus de la campagne, il n’admettait personne s’approcher d’eux : c’étaient des moudjahidines.

Pour la petite histoire et pour rappeler certains évènements qui vont certainement faire sourire nos compatriotes tlemcéniens pour l’avoir vécu et qu’ils ont certainement enfouis dans leur mémoire comme beaucoup d’autres faits :

Un mot d’ordre avait été donné en 1955 avisant la population tlemcénienne «de ne pas se teindre les mains et les pieds avec du henné pour la fête du Mouloud Ennabaoui courant». Ces mises en garde, énoncées à la veille des fêtes religieuses et autres festivités; répondaient aux soucis de mobilisation d’une part et pour renforcer l’esprit de solidarité communautaire d’autre part. Un cireur a blessé à cet effet, avec une lame, les pieds d’une femme qui avait enfreint la consigne. Elle n’hésita pas à appeler la police qui se saisit de l’enfant et qui va le conduire en même temps que l’agressée chez le Dr BENZERDJEB. Car cet incident a eu lieu juste en dessous de son cabinet médical. Les policiers sont restés avec le cireur dans la salle d’attente pendant que la femme se faisait soigner par le Docteur. Il lui fait un pansement et lui conseilla de dire aux policiers que le cireur n’avait pas fait exprès. Ce qu’elle fit et le cireur fut relâché.

Le Docteur était d’un courage et d’une audace sans pareils. Sa prise de conscience précoce, dès l’âge de 16 ans, pour la cause nationale, ses responsabilités politiques en France, son niveau intellectuel, le peu de personnes engagées à cette période ont en fait de lui, l’un des principaux acteurs politiques de la wilaya V.

Son engagement n’était pas exclusivement médical. Ce n’était pas uniquement en qualité de médecin qu’il agissait, il était surtout un chef politique, un grand responsable qui s’investissait:
- Sur le plan de la logistique en alimentant le maquis non seulement en médicaments, mais également en y stockant des bombes artisanales
- Sur le plan politique, il prenait des décisions de grandes importances comme celle entre autres d’envoyer le Dr HAMIDOU Fethi, son ami, vers l’Egypte pour une formation. (ce qui prouve qu’il avait des contacts avec la direction politique nationale)
A part son frère, personne, même ses amis les plus intimes n’étaient pas au courant de ses activités politiques, jusqu’au jour où la fatalité le fit tomber dans un piège.

Il savait que le peuple algérien, très peu politisé, n’était pas du tout préparé à la Révolution. Il a jugé impératif de l’encadrer, de le sensibiliser, de l’orienter. C’est ce qui va amener le Docteur à acheter une ronéo pour diffuser des tracts à la population.

Il se présente donc, de sa propre initiative, dans son véhicule personnel, chez un libraire du nom de Laurent FOUQUES à Oran. Il se procure la machine sous le nom de la «librairie BEDJAOUI». Il ne voulait mettre personne au courant de cet achat. Dès que le Docteur a quitté le magasin, le concessionnaire européen, s’est fait un devoir d’aviser la police de Tlemcen, car l’instrument était considéré en cette période de guerre comme dangereux, étant qualifié d’outil de subversion. La police a vite fait d’identifier l’acheteur qui possédait selon les indications transmises «un monsieur possédant une voiture de marque allemande». Ce fut donc très facile, de retrouver son propriétaire qui était le seul à posséder cette marque à Tlemcen. Le lendemain, elle se rend à son domicile, procède à une perquisition et trouve les preuves tangibles de sa participation à la lutte armée: elle venait de découvrir les pièces à conviction (benzine, coton, pansements en grande quantité, mais pas d’arme). C’était un samedi 14 janvier 1956. Il fut embarqué et martyrisé pendant deux jours et deux nuits consécutifs : pas un seul mot ne sortit de sa bouche.

Le lundi 16 janvier, début de semaine (weekend universel), il demanda à la police de lui permettre de se rendre à son cabinet médical afin de soigner des malades urgents avec lesquels il avait rendez-vous. Il savait qu’il pouvait se mettre en contact avec des moudjahidines qui venaient souvent et régulièrement le voir pour prendre des consignes. C’est sous le motif de la consultation, qu’Ils se présentaient, bandés de faux pansements.

Accompagné de deux agents de la sureté, il est emmené à son bureau médical, les agents eux sont restés dans la salle d’attente. Il consulte quelques malades parmi lesquels un «Itissal» DALI YOUCEF Kouider (fonctionnaire de la mairie, employé comme chef du parc communal situé près de la gare ferroviaire), le bras bandé pour se faire passer pour un blessé. Ce dernier lui propose de sortir par la cuisine (sortie à part) sans être vu, une voiture a été prévue à cet effet, il lui était facile d’échapper à la surveillance des inspecteurs. Le Docteur refuse et lui remet par contre une lettre destinée aux moudjahidines. Ce qu’il y avait dans cette lettre personne ne le sait. Est-elle arrivée à destination ?est-elle parvenue à temps?

Le mardi 17 janvier 1956, l’inspecteur de police judiciaire BENAHMED Yahia voit à huit heures du matin, le Docteur sortir du commissariat de police accompagné du commissaire VALENTINI, des inspecteurs de police SCOTT et LASCAR, du brigadier de police judiciaire Allal EL HADDAD et de MARIN (le chauffeur).

Ils se sont embarqués dans une voiture Citroën, je me suis dit : «ça sent mauvais, pourvu qu’ils ne tombent pas dans une embuscade !»
Le scénario envisageable, est que le Docteur aurait projeté de contacter les moudjahidines par l’intermédiaire de DALI YOUCEF Kouider. Dans le message adressé, il s’agissait probablement de tendre une embuscade au lieu même où il allait conduire la gendarmerie et la police ; c’est à dire au douar «Ouled Halima» (appelé aussi DERMAM) près de Sebdou, situé à une trentaine de kilomètres de Tlemcen.

Le Docteur n’ayant vu personne se présenter au rendez-vous, aurait tenté de fuir dans le but de rejoindre le maquis comme vont l’affirmer les autorités françaises dans leur rapport. Il a été abattu par un gendarme.

Le docteur voulait-il rejoindre le maquis non sans avoir fait un pied de nez aux soldats tombés dans un guet-apens, en emportant armes et bagages dont avaient besoin les djounouds ? Cette manœuvre du docteur, si elle avait réussi, aurait été inscrite en lettre d’or dans les annales de la guerre d’Algérie.

Dans l’après midi du mardi 17 janvier, un policier se présente au domicile du Docteur. Il demande à voir la mère de Benaouda, dès que celle-ci se présente, il lui annonce que son fils a tenté de fuir et qu’il a été abattu par un gendarme au douar «Ouled Halima», près de Sebdou.

Le Docteur a été enterré à 4 H du matin par l’armée.

L’assassinat du Dr BENZERDJEB ; mort en martyr, est considérée parmi les pages les plus émouvantes qu’a connues la cité zianide. Elle est à consigner dans son livre d’or. Tlemcen a juré de venger son fils. La peur, enfouie depuis des décades n’attendait qu’une étincelle pour se transformer en brasier. C’est le jour qui a fait basculer tous les Tlemcéniens sans exception dans les rangs de la lutte armée.

En guise de protestation, une manifestation a été décidée. Elle sera organisée par l’un des principaux artisans du mouvement révolutionnaire à Tlemcen, Sid Ahmed INAL (professeur d’histoire et de géographie l’un des rares diplômés de la Sorbonne). Dans leur parcours à travers les artères, les rues et les ruelles qui conduisaient la procession vers le cimetière «Cheikh Senouci», les manifestants ont bravé les soldats, les colons en scandant des slogans hostiles à l’occupant et en réclamant l’Indépendance. Ce cortège avançait au début sans commettre aucun délit, ni vol ni saccage des magasins, d’ailleurs quelque fois désertés par leur propriétaire.

Toute fois, arrivés près du cimetière, les esprits des contestataires se sont embrasés et les manifestants se sont pris à une maison d’un Français, en malmenant les grilles du portail. Au sous sol de cette demeure, se trouvait une cave servant d’atelier où des jeunes employés algériens filaient la laine. Affolé, le propriétaire, Mr RENARD (2) a pris son fusil de chasse et a tiré dans le tas. Malheureusement un jeune homme a été touché, il trouvera la mort. Il s’agit de BELKAID dit «El Harfoul».

Ce sera Melle Fatéma MECHICHE(3), future héroïne de la guerre d’Algérie, qui enveloppera avec son haïc le corps étendu par terre, gisant dans une mare de sang.

Ce sang écarlate, va déchainer les passions, c’est un moment où plus rien n’a de l’importance, un seul idéal galvanise les esprits : celui du sacrifice. Les Tlemcéniens meurtris, emportés par la colère se font le serment de ne mourir qu’en martyrs. L’exacerbation est à son comble, l’administration redoute le pire et va réagir illico en instaurant le jour même, un couvre- feu fixé sans plus attendre à 16 heures. En fait Il sera mis en place et pour de longues années.

Il y aura ce jour là, beaucoup d’arrestations, parmi lesquelles figurera, le jeune GAOUAR Abdelaziz, âgé de 13 ans, qui sera condamné à 5 ans d’internement et placé dans une maison de rééducation ; pour… atteinte à la sécurité de l’Etat !

C’est la rupture entre le peuple et l’administration coloniale. Toutes les familles tlémcéniennes s’engagent dans le mouvement révolutionnaire naissant. Par compassion au sang injustement versé des deux victimes, elles s’acquittent en encourageant à leur tour leur progéniture au sacrifice suprême.

 Malgré, les multiples mesures répressives, les dépassements, les exactions de toutes sortes, la France coloniale ne connaitra plus de paix dans la «perle du Maghreb». Elle sera malmenée, elle se verra dépassée par les actions éclatantes des fidaïyines, des moudjahidines soutenues par les youyous retentissants d’espoir de nos femmes, sans discontinuité, jusqu’à l’indépendance.

La mort du Dr Benaouda BENZERDJEB a suscité une indignation nationale et tout autant en métropole, perçue aussi bien chez les Algériens que chez les Français(4).

C’est ainsi qu’une grève a été lancée le 19/01/1956 par la section de l’UGEMA. d’Alger

En effet le 20/1/1956 une grève de la faim et des cours a eu lieu à l’université d’Alger. Des étudiants communistes d’origine européenne (Maurice AUDIN, les frères TIMSIT) participent à la grève (fait souligné par Mohamed BENYAHIA).

Le soir, à 18 heures, Mohamed BENYAHIA, président de la section de l’UGEMA d’Alger, présidera une assemblée générale des grévistes au cercle «Cherif Saadane», local de l’UDMA, Place de Lavigerie.

1) A mon avis le récit décrit est le plus proche de la réalité, si l’on tient compte du nombre de témoins (dont son frère) et de leurs déclarations.
La controverse concerne uniquement la cause du décès.
Le Docteur est-il mort sous tortures ou a-t-il été tué ?
En effet, Il existe une autre version défendue mordicus, par les fidaïyines contemporains du Dr Benaouda BENZERDJEB affirmant que celui-ci est mort sous la torture. Notamment, BERBER Mohamed Seghir, arrêté à la même période que le docteur, et torturés en même temps. Il déclare qu’il est témoin de sa mort sous les effets des tortures.
Quant au certificat médical de constatation du décès
- Certains l’attribuent au Dr KARA MOSTEFA Mansour qui a établi le constat. Requis par l’armée, le médecin a été obligé de mentionner sous pression que la victime a été abattue par une balle en tentant de s’en fuir.
- Pour d’autres c’est le Dr HADJ ALLAL qui aurait fait l’autopsie et aurait déclaré que la victime était de santé fragile et qu’il a été soumis
à des tortures atroces
qu’il n’avait pu supporter.
- De leur côté, les habitants d’Ouled Halima, déclarent que le Docteur a été abattu sous leurs yeux, dans leur village. (témoignages des familles BENSAHA et BEY)
 Mourad MEGHELLI, inspecteur de police exerçant du temps de la France, sera arrêté à son tour en tant que fidaï, et torturé par ses collègues français. Contacté à cet effet pour un témoignage, Il m’a affirmé sans équivoque que personne ne connait exactement ce qui s’est passé.
2) ce Français se confiant plus tard à des amis algériens avoue qu’il avait tiré pour faire «peur» et qu’il aurait fortement regretté son geste.
3) Melle Fatéma MECHICHE, habitait le quartier Riat El Hammar, à Tlemcen. Elle avait pour voisin les familles GAOUAR, les Abi AYAD, les MERAD BOUDIA (dont Kheir Eddine le professeur de cardiologie)…. Elle sera l’épouse du Colonel DGHINE Lotfi, tombé au champ d’honneur. Elle est veuve à 20 ans. Elle se remariera avec Mohamed KHEMISTI, Ministre des Affaires Etrangères du 1 er gouvernement de l’Algérie indépendante et qui sera assassiné 6 mois plus tard.
4) Précisions historiques communiquées par Mr Mohamed REBAH.