mercredi 10 décembre 2014

L'or blanc
par El-Guellil
Une fois n'est pas coutume. On va oublier notre rang au classement des pays les plus corrompus. On ne va pas parler du prix de la pomme de terre, ni des conséquences de la chute du prix du baril de pétrole. On oubliera les grèves des tolba et des assatida. La marche des patriotes… On va faire l'impasse sur notre pays et parler, un peu, de Paris et son club de foot phare, le Paris Saint-Germain, propriété du Qatar. L'entraîneur s'appelle Laurent Blanc, tandis que le directeur général délégué du club se nomme Jean-Claude Blanc ! Blanc de blanc. Ce n'est donc pas un hasard si le gardien de but, Sirigu, est Italien, blanc. L'arrière droit, Van der Wiel, est Hollandais, blanc. Les deux défenseurs centraux, David Luiz et Thiago Silva, sont Brésiliens, blancs, comme l'arrière gauche Maxwell, blanc aussi. Deux milieux de terrain, Verratti et Thiago Motta, tlayenne blancs. Les ailiers, Lavezzi et Cavani, sont Argentin et Uruguayen, blancs. L'avant-centre, la vedette de l'équipe, Ibrahimovi?, est Suédois, comment ne peut-il pas être blanc. Tous sont bien blancs, y a que Van der Wiel qui est, légèrement, métissé. Et le seul Français titulaire, Blaise Matuidi, né à Toulouse de parents angolais, se révèle le seul joueur, vraiment, de couleur ! Il est noir. Mais on dit qu'il est de couleur, comme si blanc n'était pas une couleur. Qui se rappelle de l'ancien entraîneur du PSG, le néo-Calédonien Antoine Kombouaré, qui avait été viré, dès l'arrivée du Qatar, alors qu'il était le seul entraîneur de couleur (encore une fois, on refuse de dire noir) du championnat et que son équipe était, alors, en tête du classement. C'est qu'on n'est pas raciste, au pays des droits de l'Homme. On accepte l'argent du Qatar, on lui vend un aéroport, et… motus… l'argent qatari n'a pas de couleur même s'il émane de la manne de l'or noir… tiens, tiens et si on l'appelait l'or de couleur ? Dans ce Qatar «prison à ciel ouvert», où les travailleurs immigrés sont considérés comme les esclaves des temps modernes, 400 travailleurs népalais avaient trouvé la mort, en 2 ans, ainsi que 500 Indiens, sur les chantiers du Mondial de football attribué, de manière curieuse, au Qatar, pour 2022. Non, ne nous mêlons pas de ce qui ne nous regarde pas. Le racisme est une manière de déléguer à l'autre, le dégoût qu'on a de soi-même. 
Accélération imminente du chantier de la révision constitutionnelle
par Kharroubi Habib
Cela fait plus de trois mois qu'Ahmed Ouyahia a bouclé le cycle des consultations sur la révision de la Constitution dont Bouteflika a promis qu'elle sera le chantier phare de son controversé quatrième mandat. Le black-out officiel qui a entouré depuis le dossier a pour certains donné à comprendre que le chef de l'Etat confronté à des divergences internes dans le pouvoir sur le contenu de son avant-projet de révision constitutionnelle et au constat qu'une bonne partie de la classe politique s'est positionnée conte lui n'est plus pressé de le relancer. Ce que le concerné s'est chargé il y a peu d'infirmer en annonçant que non seulement la révision de la Constitution est toujours à l'ordre du jour de l'agenda politique officiel, mais que son chantier allait connaître une accélération.

L'agitation à laquelle l'on assiste ces derniers temps au sein du camp présidentiel ayant ce thème pour moteur est probablement l'indice que l'on est à la veille d'une relance du chantier. Mais de ce qui se dit dans ce milieu, il apparaît également que ceux qui en parlent sont dans l'ignorance des intentions présidentielles. Les anticipations formulées sur le sujet par certaines figures de ce camp présidentiel ne sont que supputations pour les unes et formulation de leurs propres souhaits pour les autres.

La seule certitude est qu'effectivement le dossier de la révision constitutionnelle va connaître l'accélération promise par le chef de l'Etat. Bouteflika est poussé à donner un coup d'accélérateur en réponse à l'initiative de l'opposition lancée sous la forme d'une alternative à son projet, laquelle dispose qu'avant de procéder à une opération de ce type il y a lieu de passer par une transition démocratique qui réunirait les conditions pour qu'elle aboutisse sur un projet consensuel en la matière.

Il l'est d'autant que des pressions internationales s'exercent désormais et certaines avec une insistance inhabituelle pour lui réclamer le respect par le pouvoir des promesses d'ouvertures politiques de caractère démocratique faites par lui depuis quelques années mais qui sont loin d'avoir été ne serait-ce qu'ébauchées ou amorcées. Que Bouteflika s'en irrite, c'est normal. Il ne peut néanmoins les ignorer et doit par conséquent faire le geste d'ouvertures qui lui sont demandées.

La relance du dossier de révision de la Constitution en est un par lequel en lui donnant un contenu prenant en compte les aspirations démocratiques qui s'expriment dans la société algérienne, il lui serait possible de contrer l'initiative de l'opposition et atténuer les critiques étrangères dont son régime est la cible. C'est d'ailleurs à ça que visent les supputations qui se multiplient au sein du camp présidentiel. De ce côté, l'on a beau vitupérer contre l'opposition « coupable » de brader la souveraineté nationale en ayant « sollicité » l'ingérence étrangère pour faire valoir ses intérêts partisans, l'on a tout de même pris conscience que le « statu quo » politique dans le pays n'est plus tenable ou défendable. Tant qu'à faire alors l'on n'est plus contre une ouverture contrôlée et progressive. 
Algérie-UE : Le démantèlement tarifaire total reporté à 2020
par El-Houari Dilmi
L'Algérie a décidé d'une nouvelle révision du calendrier du démantèlement tarifaire de l'Accord d'association avec l'UE. Le nouveau calendrier « prévoit notamment un report jusqu'en 2020 de la levée des barrières tarifaires pour une large gamme de produits industriels importés par notre pays», a indiqué hier, sur les ondes de la Chaîne I de la radio nationale, le directeur du suivi et des accords régionaux commerciaux et de la coopération, au ministère du Commerce, M. Saïd Djellab. «La mise en place de la zone de libre-échange, prévue en 2020 suite au report du démantèlement tarifaire défini par l'accord d'association algéro-européen, constitue une nouvelle donne pour l'entreprise algérienne qui doit se préparer au mieux à cette échéance», a estimé M. Saïd Djellab, ajoutant que les «principaux accords commerciaux, passés par l'Algérie durant les dernières années, sont l'Accord d'association avec l'UE, entrée en vigueur en 2005, la Zone arabe de libre-échange depuis 2009 et l'accord commercial préférentiel passé avec la Tunisie, en mars 2014». Au sujet des négociations en cours avec l'Union européenne pour la révision de certaines clauses de l'accord, le directeur du suivi des accords régionaux commerciaux et de la coopération au ministère du Commerce, a indiqué que «décision a été prise pour le report du démantèlement tarifaire total jusqu'à 2020 au lieu de 2017, et ce «pour permettre aux entreprises algériennes de se préparer à cette échéance, et développer leurs capacités concurrentielles» a-t-il affirmé. « Nous voulons faire de l'année 2015, une occasion pour une évaluation approfondie des clauses de l'Accord d'association avec l'UE, afin de booster les investissements européens en Algérie, avec cet objectif stratégique d'assurer un transfert d'expérience et de savoir-faire technologique, permettant à nos entreprises d'améliorer, de façon directe, la qualité de leurs produits et la diversification de nos exportations» a-t-il expliqué. «Le climat des affaires s'améliore notablement en Algérie, de façon à accéder à la demande des investisseurs étrangers qui font de la stabilité économique du pays et d'un environnement législatif et juridique favorable, une condition à leur venue en Algérie» a, encore, indiqué l'invité de la radio. «Nos partenaires étrangers mesurent la vitalité du marché algérien par le nombre des accords commerciaux passés par le pays» soulignera Saïd Djellab, ajoutant que «le marché national couvre les besoins d'un milliard de consommateurs, répartis en Europe et dans le Monde arabe». Pour le représentant du ministère du Commerce, l'économie algérienne «connait une grande dynamique durant ces dernières années, avec des indicateurs macro-économiques en évolution favorable, conséquence de la stabilité politique du pays, et de sa volonté résolue de s'ouvrir à l'extérieur» a-t-il indiqué. «Le vrai pari de l'Algérie pour améliorer son attractivité en matière d'investissements directs étrangers, pour les années à venir, est celui du développement du secteur privé, qui joue un rôle moteur dans l'état de santé de l'économie de beaucoup de pays dans le monde» a, par ailleurs, indiqué le représentant du ministère du Commerce, ajoutant que le «tissu national de la PME/PMI doit être la véritable locomotive de la croissance, avec une connexion tournée vers le monde extérieur, qui bouge à vitesse grand V» a-t-il conclu. Dans un entretien accordé fin novembre à la The Parliament Magazine et relayé par l'APS, le ministre du Commerce, Amara Benyounès, s'est dit «peu satisfait» par l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union signé en 2001. Selon lui l'Accord d'association «n'a pas eu le résultat attendu qui est de promouvoir les exportations hors-hydrocarbures et d'attirer des Investissements directs étrangers (IDE) en Algérie». Tout en reconnaissant que les facteurs à l'origine de ce déséquilibre en défaveur de l'Algérie étaient «endogènes et exogènes», Amara Benyounès a estimé nécessaire d'effectuer une «analyse approfondie» afin de dégager une «démarche cohérente et de rigueur» pour faire en sorte que cet accord reflète les objectifs de la politique économique algérienne. En l'état actuel, compte tenu des éléments récents et de la dynamique que connaît l'économie algérienne, le ministre du Commerce a jugé que l'accord d'association avec l'UE «ne reflète plus les données économiques internes et le contexte économique régional et mondial». 
Paix et sécurité en Afrique au menu à Oran : L'Algérie réitère sa position contre le paiement de rançon
par Bensaad Mokhtaria
A l'ouverture hier de la 2ème session du séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, organisé à l'hôtel «Le Méridien» à Oran, l'Algérie a réitéré son appel pour l'interdiction de paiement de rançons, considéré comme ressources financières pour le terrorisme international et le trafic de drogue. Elle a également plaidé pour que les Africains apportent des solutions africaines aux problèmes africains. C'est lors de son discours, prononcé à l'ouverture de cette rencontre que le ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra a exprimé la position de l'Algérie, un pays qui détient, désormais, une grande expérience dans la lutte antiterroriste et qui fait de la stabilité dans le continent une priorité malgré la complexité des conflits et crises en Afrique. «Notre action intervient dans un contexte difficile et complexe, aggravé par le terrorisme international, les capacités de nuisance sans précédent, des réseaux du crime transnational organisé et du trafic de drogue, dont la conjonction influe directement sur la paix et la sécurité, tant au niveau régional qu'international», a déclaré le ministre des AE, devant ses homologues de l'Angola, M.George Rebelo Chikoti et du Tchad, M.Moussa Faki Mahamat, du commissaire de l'Union Africaine à la paix et à la sécurité, M.Smail Chergui et du directeur exécutif de l'institut des Nations-Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), Mme Salley Fegan-Wyles ainsi que des envoyés spéciaux et représentants spéciaux de l'Union africaine et de l'ONU. Il a enchainé que «c'est à travers les ressources financières rendues disponibles par le trafic de drogue et les rançons obtenues suite à des prises d'otages que les groupes terroristes renforcent leurs capacités et étendent leurs sphères d'action. Aussi demeure-t-il indispensable d'assécher les sources de financement du terrorisme à travers une lutte implacable contre les réseaux du crime et l'universalisation de l'interdiction de paiement de rançons». Sur le séminaire organisé sous le thème «appui aux pays africains entrant au Conseil de Sécurité dans leur préparation pour le traitement des questions de paix et de sécurité sur le continent», M.Ramtane Lamamra a souligné que «ce séminaire de haut niveau annuel se veut un espace de concertation, d'échanges et de partage d'expérience, au moment où le continent africain est appelé à relever des défis multidimensionnels impactant la paix et la sécurité».

Les crises et les conflits représentent 60% des questions inscrites au Conseil de Sécurité

Poursuivant son discours avant le huit clos, le ministre des AE algérien a déclaré que «l'Afrique est animée par une volonté d'apporter des solutions africaines aux problèmes du continent. Cette démarche d'appropriation découle de la philosophie même de l'union africaine. Loin d'être exclusive, elle conçoit la contribution de l'ONU, plus particulièrement celle du Conseil de Sécurité, dans un esprit de complémentarité porteuse de valeur ajoutée à notre action commune. Les crises et les conflits en Afrique, qui représentent 60% des questions inscrites à l'ordre du jour du conseil de sécurité, donnent à cette volonté africaine une indéniable légitimité et à la coopération ONU/UA une pertinence particulière».

Sur la stabilité en Afrique, M.Lamamra estime que «notre quête de stabilité pour nos pays et nos sociétés est à l'image de notre conviction profonde qu'aucun processus de paix ne peut aboutir s'il n'est pas accompagné d'un effort parallèle de développement économique et social. C'est dire l'importance de la mise en place, dans les pays concernés, de véritables stratégies de lutte contre la pauvreté et de développement durable».

Intervenant également lors de cette rencontre, Mme Salley Fegan-Wyles directeur exécutif de l'UNITAR a indiqué que l'institut a formé cette année plus 10.000 africains sur les questions de paix. Elle a, pour sa part, plaidé pour une approche commune pour résoudre les problèmes africains. Avant de clore son discours, Mme Salley Fegan-Wyles a souhaité que ce conseil de sécurité soit un espace d'échanges constructif et se transforme en G5 ou G20 pour la prise en charge de tous les problèmes du continent. 
Parts de Marché : La France perd du terrain au Maghreb
par Moncef Wafi
Au troisième trimestre 2013, la France a perdu sa première place de fournisseur de l'Algérie avec 4,95 milliards de dollars au détriment de la Chine. Une information qui, à elle seule, témoigne de la perte de vitesse économique de la France dans ses anciennes colonies du Maghreb. Une étude des Douanes françaises publiée, hier, confirme du reste cette tendance baissière puisque Paris a perdu en dix ans de très larges parts de marché en Algérie, Maroc et Tunisie, au profit de la Chine, mais pas seulement du moment que d'autres pays européens comme l'Espagne commencent à la concurrencer. Pourtant, et malgré ce recul, la France reste toujours le premier pays partenaire du Maghreb avec 13,5 milliards d'euros d'exportations en 2013 soit 15,2% de parts de marché, devant l'Espagne (10,6%) et la Chine (10,1%), et son solde reste excédentaire de 2,1 milliards d'euros en 2013. Une première place de plus en plus contestée particulièrement par la Chine qui a gagné 5,7 points entre 2003 et 2012 alors que la France a perdu, sur la même période, 11 points de parts de marché. Cette concurrence chinoise qui fait de l'ombre au partenaire historique des pays du Maghreb a incité les responsables français, en visite en Algérie, à déclarer que leur pays s'inscrit désormais dans une phase de reconquête de sa première place en tant que fournisseur perdu au profit de la Chine. Les exportations chinoises vers le Maghreb, et plus particulièrement vers l'Algérie, ont gagné du terrain au détriment des produits français notamment dans les secteurs des produits informatiques (+25,7 points de parts de marché) et des télécommunications (+26 points de parts de marché), ainsi que dans les moteurs (+13,6 points) et les véhicules utilitaires (+15,1 points). Pourtant, ce dernier point pourrait connaitre une évolution négative pour l'industrie automobile chinoise puisque l'Algérie impose de nouvelles règles de sécurité aux concessionnaires pour l'importation des véhicules utilitaires. Selon les Douanes françaises, la France n'a pas seulement perdu du terrain par rapport aux Chinois mais doit faire face aussi à la montée en force d'autres nouveaux marchés européens. Elle a ainsi perdu 17 points de parts de marché entre 2003 et 2012 au profit de la Suisse et de la Belgique en ce qui concerne les produits pharmaceutiques. Même l'un des segments forts des exportations françaises vers le Maghreb, les voitures particulières, a fortement reculé devant l'Allemagne et l'Espagne totalisant pour ce seul secteur une perte de 35 points de parts de marché. Le seul segment économique ayant résisté à ce recul est celui de l'aéronautique, avec une stabilité (+0,8 point) des parts de marché françaises au Maghreb depuis 2003.

Par ailleurs, le même document signale que le déficit commercial de la France a très légèrement reculé à 4,6 milliards d'euros en octobre, soit 100 millions de moins qu'en septembre du fait de la hausse des ventes à l'étranger qui ont grimpé de 0,5% à 36,9 milliards, tandis que les importations ont connu une légère progression de 0,1% à 41,5 milliards. Sur dix mois, de janvier à octobre, les exportations françaises ont affiché une hausse de 0,4% par rapport à l'an passé, à 363,6 milliards d'euros. Les importations sont, elles, en baisse de 0,6% à 411,6 milliards d'euros, pour un déficit commercial cumulé de 48 milliards. 
La grève des architectes entame sa septième semaine : Pas de retour aux amphis sans décret publié au Journal officiel
par Ziad Salah
La grève des étudiants de la filière LMD Architecture entame sa septième semaine. Ce mouvement de protestation, déclenché à partir d'Oran, puis propagé jusqu'à toucher l'essentiel des universités algériennes, refuse de s'éteindre malgré les assurances du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et auparavant du Conseil national de l'ordre des architectes (CNOA). Signalons quand même que les étudiants de la cinquième année, notamment de l'université Mohamed Boudiaf (ex-USTO), ne participent pas à cette grève, parce qu'ils sont soumis à la présentation du projet, selon les dires d'une étudiante. La prolongation dans le temps de cette grève risque de compromettre le semestre et partant l'année. Le groupe d'enseignants qui a tiré la sonnette d'alarme, il y a une dizaine de jours, invitant les étudiants et les responsables du secteur à s'asseoir autour d'une table et «sauver l'année universitaire en cours», semble abandonner son initiative.

Interrogés, des étudiants justifient la poursuite de leur mouvement par le manque de clarté des positions de la tutelle. Entre parenthèses, la perspective de l'année blanche ne les effraye pas outre mesure. Pour eux, toutes les tentatives entreprises pour les ramener à rejoindre les bancs des amphis ne répondent pas à leur revendication principale. Ils attendent la publication dans le Journal officiel d'une décision claire et nette ouvrant aux détenteurs du LMD Architecture d'être considérés comme des architectes à part entière.

Signalons que le ministre de l'Enseignement supérieur, par le biais de son directeur de l'enseignement et de la formation supérieurs, a publié une note signée le 2 novembre 2014 où on peut lire: «le diplôme de master en architecture a la même valeur pédagogique, scientifique et juridique que le diplôme d'architecture délivré par les établissements de l'enseignement supérieur et ouvre droit aux mêmes projections professionnelles». Cependant, pour les étudiants, cette note a été adressée aux chefs d'établissements universitaires. Ce courrier n'a pas été jugé satisfaisant par les étudiants qui ont durci leur mouvement. Le 24 novembre dernier, la vice-doyenne de l'université Mohamed Boudiaf a, elle aussi, publié une information parlant de « l'élaboration d'un décret » faisant suite à la note du 2 novembre. Depuis, les étudiants sont dans l'attente de ce décret devant paraître dans le JORA (Journal officiel de la République algérienne), seul en mesure de répondre à leur attente. Nous apprenons que les étudiants ont consulté un avocat qui leur a expliqué la valeur d'un arrêté et celui d'un décret.

Mais pour certains, le décret attendu n'est que le premier jalon à l'aménagement et l'abrogation de toute une batterie de lois régissant le métier d'architecte. Et de citer le décret signé par l'ex-président de la République, Lamine Zeroual, en 1994, organisant la profession. Par ailleurs, on nous indique que même au niveau du Code civil, les articles portant sur la responsabilité de l'architecte doivent être revus et corrigés. Ainsi, pour eux, la question dépasse les prérogatives du ministre de l'Enseignement supérieur. Mais pour le moment, ils attendent la promulgation d'un décret formalisant les droits du détenteur d'un LMD en architecture et notamment son droit à l'inscription sur le Tableau national des architectes. Ce qui équivaut à l'accès au marché du travail. 
Droits de l'homme : Amnesty International Algérie dénonce
par M. Aziza


Des militants d'Amnesty International Algérie ont déploré le recul des libertés fondamentales, notamment civiles et politiques, en Algérie. Younès Saadi, président d'Amnesty Algérie, a affirmé, hier, lors de la célébration de la Journée internationale des droits de l'homme, que «les droits fondamentaux de la liberté d'expression et de la liberté démocratique n'avancent pas dans notre pays, bien au contraire, on note un recul et un désengagement de la part de l'Etat, notamment par rapport au chantier de réformes politiques et démocratiques prônées par le président Abdelaziz Bouteflika lui-même». Le même intervenant a affirmé qu'il y a un grand écart entre le discours et la réalité. «Les pouvoirs publics continuent à interdire les rassemblements et les marches, notamment dans la capitale, l'on continue aussi à mettre des entraves pour la création des partis politiques et on continue à bafouer les droits des associations». Younès Saadi a affirmé que plusieurs associations n'arrivent toujours pas à obtenir leur agrément, dont Amnesty International Algérie. «Ils nous ont demandé, conformément à la nouvelle loi relative aux associations, de se mettre en conformité, on l'a fait, et on attend que les autorités algériennes respectent ou appliquent leurs propres lois».

Le conférencier a précisé que le Premier ministre a été saisi et qu'il a répondu rapidement en promettant de donner des instructions au ministère de l'Intérieur pour l'octroi de l'agrément. «Mais, semble-t-il, ça sonne et ça ne répond pas au ministère de l'Intérieur. Nous n'avons reçu ni réponse négative, ni positive de la part du ministère de l'Intérieur».

Les membres d'Amnesty ont précisé qu'ils ont voulu organiser une manifestation à Alger, «mais le wali d'Alger a refusé de nous donner une autorisation faute d'agrément», regrettent-ils. Les militants d'Amnesty Algérie sont persuadés que seule la mobilisation pacifique de la société civile peut inverser la donne. Et seule la mobilisation de la société civile poussera les pouvoirs publics à mettre en place un mécanisme national de prévention contre la torture et abolir la peine de mort. «C'est vrai qu'il n'y a pas eu d'exécution en Algérie depuis des années, mais aller voir ce qui se passe dans les couloirs de la mort en prison», a précisé la directrice d'Amnesty International Algérie, Hassina Oussedik. Elle interpelle la conscience des Algériens pour se mobiliser davantage, en signant des pétitions et des lettres de dénonciations et surtout de mener des campagnes de sensibilisation. Justement, pour les droits des femmes et des enfants et pour les droits des réfugiés et des opprimés.

Elle lance un appel aux Algériens pour se mobiliser, en signant des pétitions en faveur de «Mohammed Al Roken, un avocat émirati harcelé et emprisonné en raison de ses activités militantes»; des «femmes et jeunes filles de la municipalité de Mkhondo en Afrique du Sud, privées de soins médicaux vitaux», des «habitants de Bhopal en Inde, victimes d'une fuite de gaz toxique» et de «Daniel Quintero, un étudiant vénézuélien torturé pour avoir participé à une manifestation».

Les militants d'Amnesty International se mobiliseront à travers 20 wilayas du pays, durant ce mois, pour faire signer des pétitions en faveur de ces victimes à travers le monde. L'enjeu est de faire participer la société algérienne dans de grandes campagnes mondiales en faveur des droits humains, intitulée «Marathon des Lettres». Hassina Oussedik conclut : «Exprimons notre solidarité avec les autres pour que demain, ils seront solidaires avec nous en cas de problème».