mercredi 29 janvier 2014

Les candides

Les candides
par El Yazid Dib
Si certains d'entre eux annoncent une physionomie politique, leur dessein n'invoque pas une innocence ou pureté d'une attitude sans accroce ni défiance. La candeur, comme toujours, ne se localise pas à de telles enseignes.

Ils sont nombreux ces candidats que je me refuse de citer. Aucune " une " de journal ne peut aligner leurs effigies.

Venant d'horizons différents, ils font toutefois la mosaïque électorale. Qu'ils partent à la quête d'une aura qui en réalité n'existe que dans la tête de celui qui continue à croire qu'il en est auréolé ! La politique n'est pas un jeu dans une crèche, encore moins une conférence économique. La brutalité en ce domaine a été toujours dissimulée sous un langage d'enfant criant sa niaiserie à la moindre triche dans un jeu puéril. Personne ne semble être dupe pour venir, sachant qu'il périrait ; se mettre au travers de la trajectoire d'un destin artificiel déjà conçu. Il ne reste qu'à planter les éléments du décor pour que le sort soit des plus authentiques.

Etre candidat, pour les uns, s'assimile à une demande d'emploi. Pour les autres, cet acte n'est qu'un rajout de mention à un Cv en mal d'exhibition. Alors que pour certains, très rares c'est du sérieux. Déjà le ministère de l'intérieur annonçait, dimanche dernier soit 48 heures après l'ouverture des candidatures et avec un sourire controuvé à la limite narquois le retrait d'une quinzaine de demandes de souscription. 24 heures après le nombre aurait dépassé les 27 ! Ce chiffre a parait-il l'apparence de plaire et l'envie de le voir s'accroitre s'accroit également. L'on dirait qu'il existe une stimulation engouée de faire participer le plus grand nombre de candidats.

On ouvre l'appétit, sans oser le couper bureaucratiquement à ceux-là même qui n'ont pu avoir un simple mandat électoral dans leur localité natale. Il y en a qui viennent de loin, ceux qui arrivent par avion ou à l'aide d'un roman. Il y en a qui redécouvrent leur nationalité d'origine, ceux qui reviennent au pays faute de ne rien faire ailleurs.

Enfin il y en a les eternels joueurs dans le théâtre quinquennal. Ceux-ci en font de la candidature un métier. Ils ne rougissent pas aux présentations mondaines ; de décliner leur identité en profession : candidat présidentiel. Les conditions de recrutement à de tels concours populaires n'obéissent pas à des critères bureaucratiques que transvase la fonction publique. Elles sont d'ordre apolitique. Oui apolitique, car l'intention de se porter candidat à un tel poste, par certains n'est pas une affaire politiquement sincère. Elle ne sert en fait qu'un autre intérêt politique. Ces souscripteurs, crées parfois pour la circonstance ce qui justifie aussi leur longévité iront enchantés soutenir la boulimie insatiable de ceux qui les ont inventés lorsqu'ils n'étaient qu'au stade de la fécondation. Ils ne sont pas tous candides ces candidats. Et l'argent ? Il y est de toutes les façons. Candides ou pas.

L'appétence des proches élections n'a pas cessé d'enfanter des illusions à tous les échelons. L'empressement de se voir, pourquoi pas candidat présidentiel a troublé les têtes. Les partis, théoriquement véritables tracteurs d'entités à même de se profiler dans la course présidentielle, sont hors circuit. Le peu qui respire encore et difficilement s'acharne pour avoir au moins une place dans l'échiquier qui va composer l'avenir du pays. Il existerait beaucoup plus de candidats dits libres que ceux validés par des partis agrées. Si c'est aux partis de faire l'embryon de l'Etat, de le faire éclore dans les couches savoureuses de la démocratie ; c'est aussi à eux qu'incombe la tache de veiller d'en faire le support ferme et solide de la république.

Presque, sinon tous les candidats ayant répondu présents à l'appel de la convocation du corps électoral se cachent derrière un pouvoir quelconque mais en pales copies, contrefaites, altérées et disgraciées. Le poids du pouvoir parrain au sein du parti voulant mettre un homme ou soutenant l'autre dans ces joutes est très agissant. Il vacille, selon les conjonctures d'une affinité personnelle à un lien étroitement intime. Sa puissance s'exerce aussi par la qualité engagée et adhésivement collée au système que possèdent les détenteurs agissants dans l'organe central et ses divers démembrements dans l'exécutif décisionnel. Ce poids qui se pratiquait à un moment à leur profit s'est vu, démocratie rajeunissante oblige ; orienté vers leurs protégés. Le piston dans la démocratie est ainsi devenu un autre phénomène de la société politique. Basé sur l'instinct d'intérêt, il tend à corriger le paysage partisan en une immortalité parentale. Personne n'aura de doute quant à la nature de militantisme qui anime chacun d'eux. L'essentialité est que, ce militantisme manque de permanence et de constance. On ne milite pas pour une conjoncture ou une échéance. L'idéal est pérenne et incessant. Le travail n'est pas facile. Convaincre une personne en ces temps-ci est un vrai miracle. Chacun a eu sa morsure en pleine chair. Il faut d'abord se convaincre, puis essayer, sans s'arrêter à une date, à un programme ou à un homme de le faire à l'égard des autres. Le pouvoir va certainement être tancé, non pas sur la profondeur du système qui veut que cela se passe ainsi, mais sur des anicroches de transparence, de commissions et autres bagatelles allant dans le sens voulu par ce même pouvoir. Car l'objectif d'une élection dans un régime réputé pour être honni n'est autre que de crédibiliser son essence. Il tient par le respect des échéances à faire respecter la procédure dont il est l'auteur. Les règles d'un monde où tout le monde est censé y vivre ; doivent être par principe discutées et avalisées par tous. Les rapports sociaux imposés ne sont jamais à la longue arrivé à faire d'une vision personnelle un consensus général.

Ces élections n'auront pas en finalité à changer le mode de vie des algériens. L'habitude électoraliste ne les tient plus en haleine. Exception faite cependant pour ceux qui continuent à en faire une fonction voire un métier. Ca, ces électeurs ne font plus confiance. Ils voient en la politique que du mensonge, de la feinte et de la roublardise. Que ne leur a-t-on dit que leurs lendemains sera éblouissant, éclatant et apaisé ! Ainsi l'on voit que la politique se régénère dans le souci et le flou d'une incertitude liée à des lendemains imprécis. L'épouvantail de la l'artifice électoral, le spectre de la mafia du foncier, les alliances de conjoncture et autres fantaisies de précampagne, commencent déjà à alimenter les méninges de nos différents commis-politiciens. Chacun y va de son empreinte, chacun à une réalité qui n'est autre qu'une certaine ambition qu'il veut mordicus, opposer comme réalité absolue à l'égard d'autrui. Le tort est chez lui quand la déraison le pousse jusqu'à faire écrouler de son socle le droit des autres à la critique, au sens de la diversité et aussi à l'honneur de défendre leur honneur. L'algérien qui votait, le faisait pour le pays, pour la stabilité dans la construction d'un Etat de droit tant chanté, tant loué et qui se raréfie de jour en jour. Cet algérien veut bien croire en la transparence que crient ses gouverneurs et qui n'arrive jamais à renaitre de la noirceur de leurs intentions. Le néant trop béant qui abasourdit son climat national, croit-il transforme les chauves-souris en des êtres droits, éloquents et convaincants. Car les splendeurs des ténèbres n'appréhendent pas la pointe du jour ni l'accouchement de l'aube. Voilà que les vampires surviennent de jour, habillés de générosité et de bonne aumône ; proposer aux affamés; la liberté et le bonheur. Ainsi il est toujours facile d'édifier des manoirs, de magnétiser le peuple, de dessiner le redressement pour qu'en finalité, seule l'inutilité de tels propos est produite. Le discours prometteur est de mise. Ce caprice magistral est tout le temps un acte gratuit, car l'oralité elle-même est abondante. Le crachoir est fait pour ça. L'on ne mange pas quand on a un micro juste en face de son museau. La supercherie oratoire du bien parler ne devrait pas innocenter la duperie de faire croire à autrui que la prospérité est une affaire exclusive de simple discours. Le bien-être ne se dit pas, il se vit, s'exerce et se sent.

Nous allons entendre beaucoup se dire que l'Algérie va mal, que le malheur gagne tous les cœurs, que le changement est impératif, que le changement du changement l'est aussi. Mais à vrai dire a-t-on besoin de ces diseurs d'audits pour que l'on puisse chacun dans sa position faire ce constat et pire encore ? Nous marchons pourtant dans les mêmes rues qu'ils empruntent avec leurs nids de poules et leur absence d'éclairage. Nous fréquentons les mêmes marchés, peut être, pour acheter la meme marchandise au même prix, peut être. Nos enfants vont à la même école que les leurs, peut être et font aussi des cours supplémentaires dans des caves.

En fin ils nous diront ce que nous savons, ce que nous vivons et s'accentueront à nous dire aussi ce qu'ils nous feront faire une fois élus. Mais certainement ils s'empêcheront de rappeler qu'il fut un temps où le FMI nous dictait ses instructions pour une bagatelle de dollars empruntés, que maintenant c'est l'Algérie qui est courtisée par le FMI pour quelques millions de dollars. Ils omettront de dire que L'Algérie en cinquante ans d'indépendance a bien construit des écoles, des routes et autres immenses et salutaires infrastructures. Le gaz est presque partout, l'eau enregistre une moyenne satisfaisante, autant pour la scolarisation ou le développement rural. Ils ne vont pas dire que le terrorisme est vaincu et qu'il n'en reste que des poches " résiduelles ". Ils s'abstiendront d'invoquer la stabilité politique exigée par les menaces frontalières auxquelles se trouve confronté de toutes parts le pays, car croyant ainsi créditer le pouvoir en place. Balayer comme ça d'un revers de main toutes ces réalisations, croyant également faire tord à un triple mandat forclos et suspendre la continuation ; n'est qu'un délire électoral et un déni de vérité. Finalement, comme la nature ; la démocratie ne peut avoir uniquement des vertus. Elle peut aussi, sinon elle produit également des excrétions. Le contraire est vrai. L'autre partie, celle devant faire l'apologie d'un énième mandat, et appelant à la prolongation de la " gouvernance " actuelle ne doit pas berner le peuple pour positiver les scandales financiers et éclipser les inégalités et les écarts de gestion dans le partage de pouvoir. La régionalisation est érigée en un ensemble de critères où le sol natal en est le plus influent.

Le parrainage s'est rendu en une procédure légale, la gérontocratie a bouffé l'ultime sève qui demeure d'une jeunesse livrée au virtuel, doit-elle reconnaitre. L'esbroufe a emboité le pas à toute vertu. Cette partie qui va aussi rendre élogieux un bilan se doit de dire les faiblesses qui ont émaillé ses mentors. Que l'aisance financière est un don de la providence, que l'autoroute n'est toujours pas une autoroute et que Sonatrach déshonorée n'est plus une fierté nationale. Elle doit faire son mea-culpa face à ces haragas pour qui le pays n'a pu offrir un logis, un job et …une épouse. Le désenchantement des mandats successifs n'a engendré que l'illusion de l'Ansej et les chimères de l'Anem, se doit-elle de conclure. Enfin l'Algérie, heureusement d'ailleurs est avant tout la mère patrie de toutes les parties en lice. Beaucoup de gens, comme moi continuent à incarner le profil idéal de l'électeur indécis qui ne cherche qu'à être convaincu et qui évite l'invitation à l'ouverture des tombes avant termes, ou la joie de briser l'urne avant dépouillement ou le tir sur des visages encore candides. 

Au menu de la prochaine tripartite : Le crédit à la consommation dans la loi de Finances complémentaire

Au menu de la prochaine tripartite : Le crédit à la consommation dans la loi de Finances complémentaire
par El-Houari Dilmi


Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé hier mardi à Alger qu'un projet de décret exécutif fixant le cadre réglementaire pour le rétablissement du crédit à la consommation était en cours d'élaboration, «souhaitant le voir adopté lors de la prochaine tripartite prévue en février prochain».

En effet, le projet de décret exécutif, élaboré sur proposition du groupe de travail chargé de la promotion et du développement du produit national et issu de la réunion de la dernière tripartite, fixe et définit les grandes lignes de ce crédit destiné au « made in Algeria » dont la mise à jour de la liste des produits concernés et la liste des entreprises intéressées, a indiqué M. Benbada lors d'une conférence de presse en marge d'une rencontre d'évaluation avec les groupes régionaux et de wilayas. Il a souhaité également voir ce projet de décret adopté lors des travaux de «la prochaine tripartite prévue la mi-février prochain» en attendant de l'inscrire dans la loi de Finances complémentaire 2014. Interrogé sur le sujet par la Chaîne 3 la semaine dernière, le président de la Confédération des entreprises algériennes, Habib Yousefi, a estimé que le «rétablissement du crédit à la consommation, avec l'aide de l'Etat, était à même de booster la consommation, avec des effets d'entraînement indirects sur la croissance. Le patron de la CGEA a précisé que ce décret exécutif conditionne le retour du crédit à la consommation. «Nous (les entreprises algériennes) allons avoir un avantage indirect sur le plan économique et ça c'est très important (…) la question de la compétitivité ne se posera plus dans la mesure où nous aurions des avantages nettement plus importants que ceux des produits importés», a-t-il déclaré. Avec un «avantage indirect» que le crédit à la consommation va induire sur l'économie nationale, le patron de la CGEA a, par ailleurs, expliqué que l'encouragement à «consommer algérien aura des avantages comparatifs nettement plus importants que les produits importés».

Concernant le traitement par chèques des opérations commerciales, le ministre du Commerce a affirmé, hier, que cette opération était «un mécanisme supplémentaire important dans l'organisation des opérations et la garantie de leur transparence». Il a également rappelé qu'en 2012, le ministère du Commerce avait formulé des propositions écrites au ministère des Finances fixant les modalités du rétablissement du traitement par chèques et englobant les différents domaines, prestations et marchandises. «Il est important de prendre une décision concernant le traitement par chèques d'autant plus que nous accusons un retard en la matière», a-t-il ajouté. 

mardi 28 janvier 2014

Sidi El-Houari, Derb, El-Hamri et Médioni : Vers la réhabilitation de quatre quartiers populaires

Sidi El-Houari, Derb, El-Hamri et Médioni : Vers la réhabilitation de quatre quartiers populaires
par Djamel B.

Dans le cadre du programme de modernisation de la ville d'Oran, quatre grands quartiers populaires et historiques bénéficieront d'une vaste opération de réhabilitation, apprend-on de sources proches de la wilaya d'Oran.

Il s'agit des quartiers de Sidi El-Houari, Haï Derb, El-Hamri et Médioni. Ces quartiers, rappelons-le, sont touchés par le relogement de centaines de familles. Nos interlocuteurs affirment que le projet de réhabilitation de ces quartiers, tout comme la réhabilitation du vieux bâti, tient à cœur au wali d'Oran. Nos sources indiquent que cette opération intervient en parallèle au programme de réhabilitation de plus de 600 immeubles répartis à travers les différents quartiers de la ville. Une étude a déjà arrêté le nombre de logements à réhabiliter dans ces quartiers. L'étude a permis aussi d'évaluer l'enveloppe financière nécessaire à la réhabilitation de chaque quartier. A ce titre, la réhabilitation du quartier d'El-Hamri a été évaluée à quelque 8 milliards de DA, Médioni à 2 milliards de DA, Haï Derb à 850 millions de DA et enfin Sidi El-Houari à 4 milliards de DA. Dans ce quartier, d'ores et déjà, une opération pilote de réhabilitation de plus d'une dizaine d'immeubles près de la place Kléber a été programmée par la wilaya. Par ailleurs, nos sources signalent que le quartier de Sidi El-Houari a été proposé à la classification. Les mêmes interlocuteurs indiquent qu'au niveau de la direction locale de la Culture, on estime que le classement de Sidi El-Houari constituera une étape importante dans la vie de ce quartier. Cette démarche permettra l'élaboration et la mise en œuvre d'un plan de protection et de réhabilitation de ses sites historiques. La mise en œuvre de ce plan se fera après la publication, dans le Journal officiel, du décret portant classification du site et la prise en charge de tous les aspects administratifs et réglementaires liés à cette question. Nos sources signalent qu'une enveloppe conséquente a été consacrée à ce volet au titre du plan quinquennal 2010/2014. La classification de ce quartier a été faite sur la base d'un dossier sur les aspects sociétal, culturel, historique et géographique du site élaboré par la direction de la Culture, en collaboration avec les habitants du quartier et d'une équipe pluridisciplinaire composée de sociologues, architectes, historiens, auteurs et représentants d'associations versées dans la préservation du patrimoine. Le classement de ce quartier a été l'une des recommandations du colloque international sur la réhabilitation urbaine d'Oran, tenu en octobre 2008, avec la participation des habitants et des associations impliquées dans la préservation des patrimoines matériel et immatériel de la cité.