jeudi 8 mai 2014

L'épouvantable régression de l'université

L'épouvantable régression de l'université
par Ali Derbala *
«L'éléphant meurt, mais ses défenses demeurent.» Proverbe africain.

Quand j'ai lu dans l'article [1] que les jeunes diplômés algériens sont à la formation très médiocres, un sentiment de culpabilité a envahi tout mon esprit. Je suis donc fâché d'être qualifié de très médiocre. En effet, comment peut-on délivrer des diplômes aux étudiants qui n'ont rien retenu, qui n'ont rien acquis comme science ou savoir? Pourquoi les ex-MESRS n'exhibaient que des chiffres ? Cinquante Universités vides de sève humaine, des enseignants compétents et de bons étudiants, c'est le projet de la « carte universitaire » qui date des années 80. Au lieu de se concentrer sur trois ou quatre pôles universitaires dans tout le pays munis de tous les moyens pédagogiques et scientifiques, on a réalisé presque une université ou plusieurs dans chaque wilaya. Les responsables ont confondu des « aires » de plusieurs hectares et des universités, ces « creusets » du vrai « haut savoir ». De ce fait, on a sédentarisé les étudiants, des étudiants qui ne quitteront plus leur milieu familial. Les séquelles sociologiques se font sentir. Par exemple, des étudiants de Ghardaia n'ont jamais quitté cette ville et n'ont jamais connu d'autres algériens des autres régions.

1. REPROCHES AU CORPS ENSEIGNANTS DU SUPERIEUR

Au niveau des Universités, des professeurs, des maîtres de conférences, des maîtres assistants et des assistants ont signé positivement ou favorablement à ces étudiants très médiocres des procès-verbaux de réussite. Le corps des enseignants du supérieur est à incriminer dans cette situation de crise pédagogique. Il est même condamnable à la radiation. Les reproches sont inutiles et cruels si le mal est fait. Le statut de l'enseignant-chercheur repose sur les activités d'enseignement et de recherche et un déroulement des carrières des professeurs géré par le Commission Universitaire Nationale (CUN). La composition de cette instance est inconnue. Elle ne rassemble que des universitaires nommés par le MESRS, chose qui est absurde. Normalement, elle doit rassembler des universitaires élus par leurs pairs (2/3) et nommés (1/3) par l'administration universitaire. Aucune réflexion scientifique ou pédagogique ne peut être menée sans l'autorisation de la bureaucratie dans un lieu du Savoir et des idées supérieures. L'indépendance des professeurs de l'enseignement supérieur doit être un principe fondamental reconnu par nos lois. Personne ne peut ouvrir un débat franc et sérieux sur le LMD bien qu'on ait contribué dans plusieurs articles de quotidiens nationaux pour dénoncer ce système pédagogique importé de France, originaire d'Amérique, qui est vu comme ne pas convenir dans le milieu algérien. A l'Université, on doit accepter le désaccord et le conflit sur le pédagogique, le scientifique ou la recherche.

Les enseignants n'étaient pas impliqués dans la conception, la planification et l'implantation du LMD qui est considéré comme une introduction organisée du « ver » dans le fruit de l'enseignement supérieur. Les enseignants ont mis en œuvre ce système imprécis, parce qu'il était introduit d'une manière autoritaire (Il est le système officiel et légal). Il y a une perception de la gravité du phénomène et un sentiment d'impuissance face au problème. Cette situation de médiocrité persiste depuis le début des années 1990-2000. Déjà en 1994, un grand « cri » de détresse ou un signal d'alarme a été donné par Mairi [2].

2. DECADENCE OU REGRESSION PEDAGOGIQUE DANS TOUTES LES SPECIALITES SCIENTIFIQUES ET DE SCIENCES HUMAINES

Un élève qui ne sait ni lire, ni écrire, ni parler ne doit pas être autorisé à passer en classe moyenne. Il faut revoir l'accès des nouveaux bacheliers à l'Université quitte à leur instituer un concours d'entrée. A mon avis, une grande complaisance caractérise le Ministère de l'Education. Un constat amer est fait. Les étudiants sont plongés dans les ténèbres de l'ignorance les plus épaisses. Les étudiants n'accumulent pas des connaissances et ils ne les intègrent pas. On leur reproche leur inculture scientifique. La langue d'instruction d'une science est importante puisqu'elle est son vecteur de communication. C'est ce mal qui ronge l'université scientifique algérienne. Ce n'est pas seulement que la langue française qui pose problème. Les études du primaire, du moyen et du secondaire ont été négligées. En physique, les étudiants ne savent pas faire la différence ou ne savent pas définir, une force, une masse, un poids, un sens, une direction…notions du niveau de la classe de seconde des lycées. Pendant des années, les enseignants ont pu enseigner aux étudiants les lois d'Ohm, de Kirchoff, de Joule, les circuits électroniques, sans leur enseigner à changer un fusible sauté ou à réparer un montage en va-et-vient. En chimie, les étudiants ne savent pas définir ce qu'est une molécule, un atome, un électron, un neutron,… Des étudiants Master 2 en chimie ne connaissent pas une fonction organique Ether ou Ester. En électronique, les étudiants ne savent pas comment marche une « diode Zener », un processeur 8085…alors un processeur pentium IV, ils n'arrivent même pas à le présenter succinctement. En génie civil, les étudiants ne peuvent pas tenir une « truelle », ne peuvent pas porter un « théodolite manuel » et ne savent pas l'utiliser. Quant à celui à « guidage laser », il faut beaucoup de stages pratiques à l'étranger pour le manipuler. En mathématiques, les étudiants ne connaissent pas les définitions les plus élémentaires telles une fonction, une application, un domaine de définition, un domaine de départ, un ensemble d'arrivée, la construction de l'ensemble des entiers naturels, des entiers relatifs, …représenter une droite dans le plan…En histoire, beaucoup d'étudiants n'ont pas lu les ouvrages de feu Benhamissi, Rouadjia, ne connaissent pas De Gaulle, Staline…et les autres. En Sociologie, beaucoup d'étudiants ne connaissent pas Ibn Khaldoum et n'ont jamais lu sa Moukadima…. ne connaissent pas Bourdieu, Malek Bennabi, n'ont jamais entendu parler de l'école de sociologie de Chicago. Dans les études de Droits, presque aucun étudiant n'a lu les œuvres DE L'ESPRIT DES LOIS de Montesquieu (1689-1755). En économie, presque aucun étudiant n'a lu les œuvres de Marx, Lénine, Smith, Ricardeau… Les vieux algériens reconnaissent en Ricardeau, le camion Berliet à cinq cylindres. Cette situation lamentable n'est pas due essentiellement à la langue d'instruction mais bel et bien du niveau des étudiants venant des lycées sans aucun bagage indispensable à cette « aventure de grande haleine » qu'est l'enseignement supérieur, de la médiocrité des enseignants du supérieur, qui parfois dans certaines Facultés le nombre de vacataires, sans bagages universitaires de haut niveau, frôle les 80% de l'effectif des enseignants et l'incompétence de beaucoup de gestionnaires bureaucratiques des Universités.

3. LA BUREAUCRATISATION DU SAVOIR

La gestion de l'Université est devenue trop bureaucratique. Tous les locaux disponibles dans une université sont réservés à une administration pléthorique qui envahit l'espace scientifique, pédagogique et social. Même le pédagogique est pris d'assaut par des gens qui ne réfléchissent plus mais excellent dans le zèle et le mépris du corps enseignant. Ce n'est plus l'enseignant qui décide du moment d'examiner ses étudiants mais l'autorité de l'administration qui ne participe même pas à la pédagogie. Durant le second semestre de l'année universitaire, nous passons plus de temps aux examens et aux surveillances, qu'à donner des cours magistraux pour inculquer un savoir. Pour chaque module, deux examens sont prévus, une EMD et un rattrapage. Pour illustration, après le retour des quinze jours des vacances d'hiver du 19 Décembre 2013 au 05 Janvier 2014, des EMD ont été programmées pour la période du 21 Janvier au 05 Février 2014. Les étudiants ont fui les amphithéâtres et les salles de cours une semaine avant cette date. A l'échéance des EMD, ils n'ont regagné les salles de cours qu'une semaine après sous le motif qu'ils étaient épuisés par les examens. Une reprise a eu lieu effectivement à partir du 15 Février. Un examen de rattrapage a été programmé une semaine avant le départ en vacances de printemps soit durant la semaine du 15 Mars au 20 Mars 2014. Même stratégie adoptée par les étudiants qui ont fui les cours à partir du 10 Mars pour une ultime « révision des cours ». Les vacances du printemps ont lieu du 20 Mars au 05 Avril 2014. Une reprise des cours et un break de quelques jours a eu lieu pour pouvoir « voter ». L'arrêt des cours est fixé pour la fin du mois de Mai. Que des examens inutiles durant tout le mois de Juin. Qu'a-t-il eu comme savoir, notre étudiant ? Il suffit de décompter le nombre de jours restants pour conclure que les mondes universitaire et éducatif ne travaillent pas.

4. L'HISTOIRE EST CYCLIQUE

Tout ce qui arrive une fois peut ne plus jamais arriver. Mais tout ce qui arrive deux fois arrivera certainement une troisième fois. On dit souvent que l'histoire est cyclique ou se répète. Dans cet article [3], il est écrit que : « … Se réjouissant “du niveau remarquable des relations entre les deux pays”, la ministre française révèlera que la France accueille annuellement 5000 étudiants. Aujourd'hui, la France compte pas moins de 24 000 étudiants algériens. La France est le troisième pays qui accueille 90% d'étudiants étrangers dont 10% venant d'Algérie, soit la 3e communauté estudiantine en France”, note Mme la Ministre française de l'enseignement supérieur…. La France permet d'ailleurs aux doctorants ayant fini leurs études le droit d'y prolonger d'une année leur séjour pour y travailler … Nous souhaitons pouvoir recevoir plus de 5 000 étudiants par an mais nous voulons aussi développer des formations ici en Algérie ». Un internaute anonyme se posait la question de savoir comment peut-on qualifier une présence juvénile de 24000 Etudiants en France? Et peut-être ils sont parmi les meilleurs étudiants algériens. C'est de la «déportation» humaine, même Staline ne l'a pas fait pour les originaires algériens. C'est du pillage pédago-scientifique envers les jeunes algériens. Non, il faut donner les moyens de les former ici en Algérie ou au moins assurer leur retour au pays. Les bourses FAD, formation à distance, entrecoupées en semestres de présence en France sont un garant au retour de ces jeunes. L'absence du sentiment du devoir envers le pays est criarde. Les algériens sont devenus ingrats et égoïstes. Le mal est profond! Des concitoyens algériens, concitoyens que par la nationalité d'origine, viendront de l'Etranger par « vols réguliers » des grandes capitales du Monde, Paris, Londres, Madrid, Montréal, Boston… Ils sont tous munis de la double ou triple nationalité des pays de leur accueil et de résidence. Ils sont bardés de diplômes supérieurs, sont compétents puisqu'ils ont reçu leurs instructions dans les écoles supérieures, les HEC, le Ecoles d'ingénieurs de type Supelec… Notre progéniture leur servira d'esclaves ou de « khamassas scientifiques» puisqu'elle est inculte, analphabète, illettrée, a reçu une très médiocre éducation et ne maitrise rien. Beaucoup parmi les 24. 000 étudiants de France ne sont que les enfants « chéris » de la Nomenklatura, des cadres supérieurs de l'Etat, des nouveaux riches, des corrompus qui ont pillé l'Algérie, les binationaux, etc. Nos étudiants doivent avoir un cerveau qui pense et non un servo et ne doivent pas être des serviles. Il faut faire de la vraie formation professionnelle. Leur niveau a été déjà brossé ci-dessus.

CONCLUSION :

En Algérie, une sortie de crise possible est l'emploi massif d'universitaires compétents, plutôt que de hauts fonctionnaires conservateurs. Tout le monde convient que la ressource humaine est la seule intarissable. Investissons dedans grandement. Le salut des jeunes devrait être recherché dans une vraie alphabétisation de la masse. Un peuple instruit est un peuple développé. Ces derniers jours, dans les quotidiens nationaux, les intervenants sur le LMD ne sont que des recteurs et vice-recteurs des universités. Les rapports à la direction pédagogique ministérielle doivent être faits par les enseignants eux-mêmes et non par ces responsables. Cela éviterait que ne s'y introduisent des motifs de diversion et des interprétations fausses. Les Universités algériennes ne dispensent pas un enseignement pragmatique et utilitariste. La mise à niveau de l'enseignement supérieur doit constituer une priorité affirmée de l'Etat. L'indépendance de notre pays n'était pas suffisante pour rendre notre nation heureuse. Le pétrole et le gaz, qui sont consommés localement et qui s'exportent du pays sans en irriguer l'économie ne peut être qu'une malédiction ou une souffrance pour les algériens. La richesse accumulée qui conduit sûrement à la destruction d'une nation ne lui est d'aucune utilité.

Références

1 Pierre Daum. Intrigues pour le pouvoir dans l'ombre d'un président diminué. Tout ce qu'ils nous proposent, c'est de devenir flics ! Le Monde diplomatique –Avril 2014, pp.8-9.

2 Liès Mairi. Faut-il fermer l'université ? ENAL, 1994.

3 Malka Ben. La ministre française de l'enseignement supérieur en visite à Alger. De nouveaux accords de coopération signés. Mardi, 21 Janvier 2014, Actualité, p05. http://www.liberte-algerie.com/actualite/de-nouveaux-accords-de-cooperation-signeslaministre-francaise-de-l-enseignement-superieur-en-visite-a-alger-214321

* Universitaire 

mardi 6 mai 2014

Gouvernement Sellal 2 : 12 nouveaux ministres, six femmes et Hamid Grine à la «Com»

Gouvernement Sellal 2 : 12 nouveaux ministres, six femmes et Hamid Grine à la «Com»
par Yazid Alilat
Arrivée de 12 nouveaux ministres au nouveau gouvernement qui compte dorénavant six ministres femmes. Beaucoup de changements au sein du nouvel exécutif dirigé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

Et des surprises, à l'arrivée comme au départ. Les ‘'cadres'', détenteurs de postes de souveraineté sinon de secteurs sensibles, comme Youcef Yousfi, sont tous restés à leurs postes, comme le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, ou le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, qui rempile alors qu'on le disait partant. Tayeb Louh (Justice), Ghoul (Transports), Nouri (Agriculture) ou Necib (Ressources en eau) ont gardé leurs postes également. Pas de changement de ce côté-ci, les détenteurs de ces portefeuilles ayant des missions techniques avec des projets en cours de réalisation, au même titre d'ailleurs que le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, avec ses programmes AADL. La grande nouveauté du gouvernement Sellal (2), dont l'annonce a été faite hier pour ne pas trop faire attendre le landerneau politique algérien, qui s'impatientait, est sans conteste l'arrivée de jeunes cadres, dont le nouveau détenteur du portefeuille du ministère de la Communication, Hamid Grine, journaliste sportif, écrivain et directeur de la communication chez un opérateur de téléphonie mobile. L'autre (semi-nouveauté) est le retour à son poste de M. Abdelkader Messahel, celui des Affaires magrébines et africaines. Il est patent que M. Messahel ne pouvait trop s'éloigner des grands dossiers de l'actualité maghrébine et africaine. Les nouvelles arrivées, il y en a bien sûr, comme celle de Nouria Zerhouni (Tourisme) qui a fait ses classes au sein du ministère de l'Intérieur et notamment comme chef de l'exécutif dans plusieurs wilayas, dont Mostaganem et Tipaza. Au chapitre des départs, on notera la fin de fonction de Khalida Messaoudi, remplacée au département de la Culture par Nadia Labidi (docteur en arts du spectacle et cinéaste), alors que les rumeurs qui parlaient d'un départ certain de Mustapha Benbada du Commerce se sont avérées justes. Il a été remplacé par le chef du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, qui échange son poste de ministre de l'Industrie avec Abdeslam Bouchouareb, directeur de la communication de la direction de la campagne de Bouteflika. Il y a également le départ de Karim Djoudi, qu'explique surtout son état de santé, et remplacé par le ministre chargé du Budget, Djellab, ex-PDG du CPA. Mohamed Benmeradi part lui également du ministère du Travail et est remplacé par Mohamed Ghazi, en charge de l'amélioration du service public, un poste gommé par Sellal. Si le ministre de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière, Abdemalek Boudiaf, conserve par ailleurs lui également son poste, on notera l'arrivée de Mounia Meslem (ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme), de Khelil Mahi, député et président de la commission des finances (Relations avec le Parlement) et, surtout, de deux nouveaux ministres, des Moudjahidine, Tayeb Zitouni (fils de Chahid) et Mohamed Aïssa (cadre au ministère des Affaires religieuses) aux Affaires religieuses et des Waqfs, et d'une femme comme nouveau ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. Les valses hésitations de l'ancien détenteur du poste, avec des grèves cycliques dans le secteur, auraient apparemment eu raison de lui et accéléré son départ. La seconde grande surprise est le retour au gouvernement de Abdelkader Khomri (Jeunesse), qui avait occupé ce poste. Khomri était ambassadeur d'Algérie en Pologne jusqu'à l'annonce hier de sa nomination au ministère de la Jeunesse. Il avait également occupé le poste de ministre de la Jeunesse et des Sports. En tout, le nouveau gouvernement Sellal enregistre l'arrivée, comme le départ, de 12 ministres et deux ministres délégués (Prospective et Tourisme et Artisanat). On notera d'autre part l'arrivée d'un autre wali, Abdelkader Kadi, au ministère des Travaux publics, en remplacement de Farouk Chiali. Enfin, Mohamed Tahmi (Sports), Zohra Derdouri (Poste et TIC) et Sid-Ahmed Ferroukhi (Pêche et Ressources halieutiques) gardent également leur poste. Le PM, sitôt chargé de former un nouveau gouvernement par le président Bouteflika, avait effectué de larges concertations, notamment avec des partis politiques, dont le FFS et le PT. Ces deux partis, selon leurs secrétaires généraux, avaient été sollicités pour entrer au gouvernement, mais avaient décliné l'offre de M. Sellal. Enfin, ont été également nommés Hadji Baba Ammi (ex-DG du Trésor), ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget et de la Prospective, et Aïcha Tagabou (la plus jeune, 35 ans), ministre déléguée auprès du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, chargée de l'Artisanat. 

L'Afrique à Washington en août

L'Afrique à Washington en août
par Abdelkader Djebbar
Sans attendre la confirmation de la participation de Abdelaziz Bouteflika au prochain sommet Amérique-Afrique à Washington, la Maison-Blanche se prépare à recevoir le président algérien. Aux dernières nouvelles, il semble qu'une délégation algérienne est déjà sur place pour la préparation du séjour du président Bouteflika. Aucune information à ce sujet n'est encore avancée par notre ambassade à Washington.

Tout est mis en branle d'ores et déjà pour réussir le grand événement du mois d'août prochain. Le sommet qui doit regrouper, autour de Barack Obama et de son staff en matière d'économie et de lutte anti-terroriste, les chefs d'État du continent africain sera dominé, selon la Maison-Blanche, par la volonté de «renforcer les liens des États-Unis avec l'une des régions les plus dynamiques» du monde, selon ce qu'a déclaré dans un passé tout récent le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney.

C'est dans cet esprit que Barack Obama a invité 47 dirigeants africains à se rendre à Washington les 5 et 6 août prochains pour un sommet. L'invitation date déjà du début de l'année. Le but sera également de faire «progresser les objectifs de l'administration en matière de commerce et d'investissement en Afrique [et] mettre en évidence l'engagement des États-Unis envers la sécurité de l'Afrique, le développement de la démocratie et de ses habitants.» Le principe de ce sommet était acquis depuis la tournée africaine de Barack Obama en juin de l'année dernière.

Selon les «us et coutumes» de la Maison-Blanche, «une invitation est faite à titre personnel et n'est pas transférable» quel que soit le rang de «l'éventuel héritier». Bouteflika doit donc répondre en personne au vœu exprimé par le chef de la Maison-Blanche. À défaut de quoi, elle est caduque» d'après des experts américains de l'entourage du président américain. Mais, il n'y a que l'exception qui confirme la règle, dit le vieil adage. Reste au président algérien de trouver les moyens physiques pour le déplacement outre Atlantique qui ne sera certainement pas une sinécure si l'on tient compte du protocole en de pareilles circonstances. Des circonstances qui ne sont pas des moindres. Et pour cause...

Le sommet sera essentiellement consacré à l'économie, avec ses corollaires, toujours cités par Barack Obama, la sécurité et la démocratie. Et quand on parle sécurité, ce n'est vraiment pas pour «juste épiloguer face aux menaces terroristes» en Afrique et partout ailleurs dans le monde».

Depuis dimanche donc, on souligne déjà la présence à Washington, d'une délégation algérienne chargée de préparer la participation du président Bouteflika à ce sommet Amérique-Afrique. Mais aucune information officielle n'est avancée du côté algérien. On précise déjà dans les milieux politiques américains que notre délégation aura, pendant trois jours, des entretiens avec des responsables de la Maison-Blanche et du département d'Etat chargé de la préparation du sommet.

Barack Obama, on s'en souvient, avait accueilli à la Maison-Blanche plus d'une centaine de jeunes Africains lors d'un sommet informel en 2010, pour le 50e anniversaire de l'accession à l'indépendance de 17 pays d'Afrique. Lors de cette rencontre, le président avait exhorté ces jeunes à enraciner les principes démocratiques dans leurs pays respectifs.