lundi 28 octobre 2013

60 milliards de dollars pour les énergies renouvelables

Alors que 85% du sous-sol algérien reste inexploité : 60 milliards de dollars pour les énergies renouvelables
par El-Houari Dilmi
« Au vu de la situation géographique très favorable, avec le Sahara qui s'étend sur plus des deux tiers de la superficie globale du pays, l'Algérie constitue l'un des plus grands réservoirs au monde en matière d'énergies renouvelables, surtout l'énergie solaire», a indiqué hier le sous-directeur de la promotion des énergies nouvelles et renouvelables et de la maîtrise de l'énergie au ministère de l'Energie et des Mines, M. Rachedi Menadi.

Interrogé sur l'objectif assigné à la 4ème édition du Salon des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable (Era 2013) qui s'ouvre aujourd'hui à Oran, l'invité de la radio a expliqué que c'est «surtout l'échange d'expériences et le transfert du savoir-faire en matière d'énergies renouvelables et propres qui est ciblé par le gouvernement algérien qui fait montre d'une volonté politique tenace pour dépasser l'ère des énergies non renouvelables, le pétrole et le gaz notamment», a-t-il indiqué.

 Il fait savoir que plus de 100 entreprises dont Sonelgaz et des institutions activant dans les secteurs de l'agriculture, de l'environnement et des ressources en eau seront présentes au rendez-vous. Des entreprises internationales venant d'Allemagne, de Pologne, d'Italie et de France participeront également au Salon au cours duquel sont prévues une trentaine de conférence-débats présentées par des chercheurs et des responsables d'entreprises algériennes et étrangères. «Fort des succès et de l'expérience acquise lors des trois précédentes éditions, le Salon entend devenir un espace de rencontre entre décideurs, producteurs, utilisateurs et chercheurs» pour favoriser l'échange entre professionnels algériens et étrangers dont des fabricants, des fournisseurs d'équipement et de matériel ainsi que les prestataires de services», selon un communiqué publié par l'APS. Rachedi Menadi a également indiqué que la «politique énergétique de l'Algérie est parmi les plus ambitieuses dans la région MENA, avec un objectif stratégique qui consiste à atteindre une proportion de 40% d'énergie renouvelable dans ce que consommeront les Algériens d'ici à l'horizon 2030», a-t-il souligné. Avec des investissements colossaux engagés depuis des années et un potentiel scientifique et technologique conséquent, l'Algérie mise sur un développement rapide des énergies renouvelables et propres», a-t-il expliqué. Au sujet de la concurrence féroce entre les Allemands et les Français, très intéressés pour investir dans le créneau porteur de l'énergie solaire, Rachedi Menadi a imputé cela «au potentiel gigantesque de l'Algérie, située dans un couloir où l'ensoleillement est quasi-permanent, soit 2000 heures par an», a-t-il expliqué. A une question sur le retard pris par l'Algérie dans le développement des énergies renouvelables, l'invité de la Chaîne 1 a expliqué qu'un «investissement de plus de 60 milliards de dollars sera engagé par le pays d'ici à l'horizon 2030 pour booster les énergies renouvelables, et arriver à réduire de la proportion des énergies fossiles consommées en Algérie». Si au plan international, les énergies renouvelables et propres constituent une préoccupation majeure de beaucoup de pays, en application des objectifs du millénaire sur le développement durable, en Algérie on a commencé à réfléchir sérieusement à l'avenir des énergies renouvelables dès les années 70, en prenant en considération le coût des investissements à engager en matière d'achat d'équipements et de maintenance», a encore indiqué Rachedi Menadi, ajoutant dans ce même chapitre que «le choix de la technologie, la moins onéreuse possible, sera décisif dans la promotion de l'énergie solaire chez le consommateur algérien, surtout que le fonds national des énergies renouvelables a été créé pour justement soutenir le coût de cette énergie alternative chez le commun des citoyens». Dans une prochaine phase, l'Algérie compte créer «une industrie nationale en matière d'énergie solaire d'ici une vingtaine d'années, de façon à réduire notre dépendance de l'étranger en matière technologique et d'achat d'équipements et de stations», a-t-il souligné. La formation des cadres sous l'égide de l'Institut national des énergies nouvelles sous tutelle du ministère de l'Energie et des Mines, le développement de l'énergie éolienne et hydraulique, le potentiel énergétique extraordinaire de l'Algérie en matière d'énergies renouvelables et le développement technologique qui la sous-tend, et la nécessaire «révolution des mentalités» pour garantir le devenir des générations futures en matière de ressources énergétiques ont été les autres points débattus avec l'invité de la Chaîne 1.

L'expert international Malek Seraï a indiqué de son côté, dans une déclaration à la radio publique, que «moins de 15% du sous-sol algérien était exploité», au lendemain de la découverte par Sonatrach d'un important gisement au bassin de «Meguid Messaoud», à 112 km de Hassi Messaoud. Cette découverte, qualifiée de la «plus importante» depuis une vingtaine d'années par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Youssefi, est quelque peu «battue en brèche» par l'expert Malek Seraï, selon lequel une «énorme richesse reste enfouie et encore inexploitée dans le sous-sol algérien». 

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