jeudi 5 avril 2012

Les mathématiques en Algérie: une science exacte en voie d’extinction.

Par Ali DERBALA, Quotidien d'Oran le 05 avril 2012.

Elle exclut toute incertitude, toute inexactitude. L’enseignement des mathématiques a périclité, lui qui était il y a une trentaine d’années, l’un des meilleurs dans le bassin méditerranéen. Un bac mathématique Algérien ouvrait déjà les portes des Universités françaises, anglaises, américaines,
soviétiques etc. Au cycle secondaire de l’éducation, la pénurie de professeurs agrégés de qualité
est dramatique et a atteint des proportions catastrophiques. Un ancien responsable du MEN, Ministère de l’Education Nationale, a reconnu que : « Dans les dernières années on a commis dans     notre pays de graves erreurs en négligeant ces derniers paliers ou en faisant de mauvais bchoix stratégiques de l’éducation (2) ». Selon le directeur d’un laboratoire de mathématiques d’une école de formation d’enseignants, le MEN veut lancer l’agrégation et a tenu tout récemment avec les ENS, écoles normales supérieures, des réunions autour de ce sujet. Le problème est que cette agrégation n’a rien à voir avec l’agrégation française; en Algérie elle est conçue comme un moyen de promotion d’une certaine catégorie d’enseignants du lycée sans se référer au «niveau » scientifique. Une seconde fois, en France, pays natal de Pascal, Descartes, d’Alembert, Cauchy etc., et en mathématiques, pour devenir «professeur agrégé», il est indispensable de connaître « par coeur » le cursus de la graduation, énoncés d’axiomes, de définitions, de théorèmes, de propositions etc., et leurs démonstrations. Ce genre de professeurs est très pédagogue. Il donne des cours très agréables. Leur pédagogie est révélatrice de la « transmission du savoir ». De nos jours, on peut même ne trouver qu’une seule classe de mathématiques dans toute une Wilaya. laton (3) ne voulait pas qu’on apprit la géométrie jusqu’aux figures difficiles, il n’en voyait pas l’utilité. Elles suffiraient à occuper toute la vie d’un homme et le détourneraient de beaucoup d’autres sciences utiles. Les notions géométriques sont, en effet, immuables et éternelles, et de plus, elles nous introduisent à la connaissance des lois de l’univers (...).

(...) Il est à rappeler que l’univers, l’astronomie sont régis par des lois immuables, mathématiques, accessibles à l’esprit humain. Les étudiants ne sont pas égaux devant la mathématique : certains refusent la vérité, d’autres refusent la difficulté, d’autres encore refusent l’étude. Nos maîtres nous ont appris la rigueur. Ne jamais se contenter de comprendre à moitié. Y passer le temps qu’il faut mais comprendre, assimiler. Il faut avoir, par ailleurs une mémoire sans défaut. Ce qu’on apprenait, on ne l’oubliait plus. Il audrait élaborer l’histoire des mathématiques et de faire une analyse spécialisée des tendances nouvelles de la mathématique. En science, il n’est pas question de procéder
par décrets.

« C’est sur les chaises que la noblesse s’acquiert ».  Montesquieu

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