mardi 15 septembre 2015

Dérisoire est le prix du carburant, dit-on !

Dérisoire est le prix du carburant, dit-on !
par Ahmed Farrah
Aux Etats-Unis, dans une logique économique très performante, le puissant lobby du transport et celui des constructeurs de voitures imposent des prix très bas du carburant avec moins de taxes, pour soutenir la production de véhicules, la consommation, la croissance et la création d'emploi. Ici, certains analystes improvisés ne trouvent rien d'autre comme solution aux problèmes liés à la crise financière que traverse le pays, que de proposer une augmentation des prix du carburant, feignant d'oublier qu'eux et leurs rejetons « entrepreneurs » roulent sur un matelas de pétrodollars qu'ils ont amassés en profitant de leur accointance avec l'establishment et de leur position qui les rend très proches du pis de « l'Etat-providence». Non, Messieurs les donneurs de leçons, l'économie est un tout, pas rien que des prix pratiqués, c'est aussi l'effort, le mérite, une stratégie de développement, une éducation et de la cohésion sociale ! Le pays ne serait pas dépendant uniquement de son sous-sol, si on avait fait un minimum d'attention pour lui donner de vrais mécanismes démocratiques qui font participer le citoyen à la prise de décisions, au contrôle de leur application et de sa responsabilité dans tout ce qui engage son devenir et l'avenir des générations futures. Or, on a privilégié l'improvisation, le rafistolage et la distribution de la rente corruptrice, plutôt que l'effort et le compter sur soi libérateurs des initiatives entreprenantes. On a préféré le clientélisme louvoyant, ingrat et lunatique, au mérite laborieux… Décréter la réalité des prix, pas seulement ceux du carburant, suppose d'abord l'instauration de vrais salaires mérités et une vraie monnaie. Aujourd'hui, le dinar algérien est l'une des plus faibles monnaies au monde, contrairement au dirham marocain et au dinar tunisien, qui reflètent leur réalité économique. Pour une efficacité économique et une réelle justice sociale, il est pressant de lever toutes les formes de subventions des produits qui profitent actuellement, surtout à ceux qui ont un fort pouvoir d'achat et qui gaspillent et consomment beaucoup plus que les plus démunis. Il est dans les obligations de tout Etat de veiller à la paix sociale de sa population par la préservation de sa cohésion en créant des instruments justes et équitables pour assurer la dignité des plus nécessiteux (les chômeurs, les bas salaires et les petites pensions) en leur garantissant un revenu minimum d'insertion sociale. L'Etat-providence n'est pas la propriété de ceux qui se sont fait une place au sommet de la pyramide alimentaire, mais c'est aussi celui de tous ceux sur lesquels repose l'édifice en entier, sinon tout s'écroulera et personne ne le souhaite. 

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